À qui profite la baisse des taux?
Le taux belge passe sous les 3%. C’est une bonne nouvelle pour le trésor public. Mais en va-t-il de même pour les épargnants et les particuliers qui remboursent un emprunt?
Le trésor belge
n’avait jamais payé aussi peu pour collecter des fonds sur les marchés
financiers depuis août 2010. Bien, mais en quoi cela vous intéresse-t-il?
L’épargnant
doit se préparer à un nouveau cycle de baisse des taux. Pourquoi
diable y aurait-il un lien entre la baisse des taux belges à 10 ans en-dessous
des 3 % et les comptes d’épargne? Long terme versus court terme, en
clair… Rien a priori, de fait: les banques se basent en effet sur
une série de taux courts pour déterminer les rémunérations des comptes d’épargne.
Mais ces taux courts, à l’instar de leurs homologues de longue durée, sont
aussi en train de refluer. Ce qui devrait à un moment ou à un autre avoir une
influence négative sur les taux à l’étal des livrets.
Les épargnants devraient
même recevoir deux nouveaux uppercuts en la matière. D’abord, il y a cette
nouvelle taxe qui vise les dépôts des banques. Celle-vise à taxer les dépôts
des banques (de 0,03 à 0,12 % des dépôts): plus la part desdits
dépôts percole dans l’économie réelle, via l’octroi de crédits aux ménages ou
aux entreprises, plus la taxe sera faible. L’idée est louable mais elle aura
pour effet de pénaliser les banques de taille plus modeste: ces
francs-tireurs de l’épargne, pour la plupart, n’octroient pas de crédits et
seront donc davantage imposées ; cela pourrait influencer les
rémunérations des comptes d’épargne.
"Ensuite, il devient de plus en plus
probable que la Banque Centrale Européenne (BCE) abaisse prochainement ses taux
maintenant que les signes de contraction de l’économie en zone euro se multiplient
et que le malaise grec persiste", explique Peter Vanden Houte, économiste
en chef chez ING. Pour les banques, le taux de la BCE est le principal taux sur
lequel elles s’arc-boutent pour fixer leurs tarifs d’épargne. "Une
diminution des taux fera donc inévitablement reculer les taux des comptes
d’épargne", conclut l’économiste.
Les taux en
baisse peuvent être une bonne nouvelle pour ceux qui ont emprunté à taux
variable. Mais ce n’est
pas parce que les taux baissent aujourd’hui que l’on paiera moins demain. Tout
dépend du contrat, qui prévoit que le taux sera revu une fois l’an, tous les
trois ans, voire tous les cinq ans.
Le candidat emprunteur ne doit pas attendre une nouvelle baisse des
taux. "Les banques n’ont aucun intérêt à encore baisser leurs taux. Pour
le moment, elles peuvent encore se refinancer à bon compte grâce aux comptes
d’épargne et aux bons de caisse. Mais si le vent tourne, elles perdront de
l’argent à cause des actuels prêts à long terme et à faible taux", affirme
John Romain du courtier en crédit immobilier Immotheker. Il nous explique
également pourquoi, à l’heure actuelle, l’écart entre taux fixes et variables
reste relativement faible. La loi exige en effet que les banques ne peuvent au
maximum doubler le taux variable initial que si ce dernier est inférieur à 3%. "Du coup, , commente
P. Vanden Houte, la plupart des banques ne sont pas tentées d’encore faire
baisser leurs taux variables".
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