C’est Jean qui téléphone à David pour lui dire qu’il a une affaire formidable à lui proposer, il a en effet, un camion plein de pantalons à 1 dollar à lui offrir. David accepte et puis téléphone à Jonathan pour lui dire qu’il a une superbe proposition à lui faire, des pantalons à deux dollars. Et ainsi de suite, le camion passe de propriétaire à propriétaire, si je puis dire, jusqu’à ce que Paul téléphone à Christian pour lui proposer les pantalons pour 49 dollars. Tout va bien, jusqu’à ce que Christian ouvre le camion et finit par pester sur Paul : il l’appelle et le traite d’escroc. Paul lui demande pourquoi ? Christian lui répond : « J’ai ouvert le camion et j’ai déballé les pantalons. Or, ce sont des pantalons avec une seule jambe, qui va mettre de tels pantalons ? »
Paul reste calme et lui dit : « Mais mon vieux, tu n’as rien compris, ces pantalons ne sont pas destinés à être mis mais ils sont là pour être achetés, vendus, achetés, vendus ! »
C’est un peu la même histoire en ce moment en Bourse. Sauf qu’en Bourse, pour faire plus chic, on appelle cela des momentum stocks ; autrement dit, ce sont des actions qu'on achète non pas parce qu'on les trouve bon marché mais uniquement parce qu'elles ont monté et qu'on pense qu'un acheteur paiera plus cher encore plus tard. C'est le grand thème d’actualité à Wall Street en ce moment.
Et en ce moment, les actions de ce genre, les fameuses « momentum stocks » se font massacrer...
Et comme le disait un ancien trader reconverti dans le conseil en France, les « momentum stocks », c’est la version financière de la chaise musicale. Quand la musique s’arrête, il ne faut pas être le dernier investisseur qui va rester debout. Ces valeurs ont perdu, comme Twitter par exemple, entre 30 et 70% de leurs valeurs en quelques semaines. Plus que jamais la Bourse ressemble parfois à cette blague racontée par Jacques Attali et qui n’a aucun sens économique ou moral. Mais est-ce uniquement la Bourse qui fonctionne comme cela ?