Marchés: des transactions mystérieuses relancent le débat sur le courtage électronique
Vendredi 12 octobre 2012, 08h49
Une série de transactions massives et mystérieuses, sans but économique apparent, ayant représenté jusqu'à 4% des ordres passés à Wall Street sur une journée, a relancé le débat sur le courtage électronique à haute fréquence (HFT), à l'origine d'un krach éclair en mai 2010.
En septembre, la société d'informations financières américaine Nanex remarque la répétition inhabituelle et régulière d'une série d'ordres électroniques passés, puis aussitôt annulés, sur un espace temps très court, d'à peine 25 millisecondes.
A partir du 29 septembre, "ces ordres, jusque-là ponctuels, se sont accélérés pour représenter, le 4 octobre, 4% de l'activité du marché américain, avant de s'arrêter brutalement vendredi 5, à 10h25 et 24 secondes", détaille Eric Hunsader, fondateur du Nanex.
Dès l'ouverture de la séance, un algorithme, un programme informatique complexe qui permet un passage d'ordres massifs, envoie une série de 200, puis 400, puis 1.000 ordres d'achats, qui sont immédiatement retirés du marché avant que toute transaction soit exécutée, précise M. Hunsader à l'AFP.
Les 474 actions concernées, cotées sur la plateforme électronique Nasdaq ou le New York Stock Exchange (NYSE), sont diverses, allant des valeurs bancaires JPMorgan Chase ou Citigroup à la technologique Groupon, ou FedEx. Mais tous les ordres sont passés depuis le Nasdaq, avance M. Hunsader.
Interrogés, des porte-parole du Nasdaq et du NYSE se sont refusés à tout commentaire. Mais selon des sources proches du dossier, les ordres ont été passés sur plusieurs plateformes et si cette activité a été remarquée, elle n'a pas été considérée comme anormale.
L'annulation d'ordres est une pratique courante sur le marché. Mais "quand on occupe 4% de l'ensemble de l'activité du marché sans générer un seul échange, une seule cotation, c'est que cela dérape", remarque Ciamac Moallemi, de la Columbia Business School.
Cette avalanche d'ordres sans but économique apparent "va clairement à l'encontre de l'esprit, sinon de la lettre, des réglementations de marché", note Adam Sussman, de la société de conseil TABB Group.
Cet incident reflète un problème plus large, selon Gregori Volokhine, de Meeschaert New York: "beaucoup de courtiers à haute fréquence utilisent des ordres en sachant qu'ils vont les annuler" par calcul, et manipulent ainsi les cours.
"Une grosse partie de l'espace est occupée sur le marché, on ne peut pas y participer", ajoute ce gestionnaire de portefeuille.
La Bourse de New York (Photo Spencer Platt/Getty Images/AFP/Archives)
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Le trading à haute fréquence (HFT), qui permet à des millions d'ordres impulsés par des algorithmes de tirer partie d'infimes écarts de prix entre plateformes boursières ou d'anticiper des mouvements de marché, est très prisé des courtiers et des plateformes pour qui il est une source importante de revenus.
Selon M. Moallemi, le HFT représente entre "50% et 70%" de l'activité des marchés américains.
Mais depuis le "krach éclair" du 6 mai 2010, au cours duquel Wall Street avait perdu près de 10% en quelques minutes avant de rebondir sous l'effet de trading à haute fréquence, même les courtiers les plus convaincus perdent confiance.
"Avant le krach éclair, le HFT était quelque chose de cool, d'intéressant, qui permettait une exécution plus rapide en atténuant l'impact de marché, à des prix attractifs", confie Lee Munson, de la maison de courtage Portfolio.
"Maintenant (...) je ne suis pas encore inquiet mais je fais attention", ajoute-t-il. "Et je prie pour ne pas être sur le marché le jour où il y aura un problème".
Pour M. Moallemi, l'une des solutions envisagées pour combattre "cet engorgement massif des échanges, serait de facturer chaque passage d'ordre".
"Cela tuerait le HFT", rétorque M. Munson.
Le gendarme de la Bourse, la SEC, n'a pas souhaité commenter, mais a noté qu'un système de contrôle plus efficace du HFT serait mis en place d'ici la fin de l'année.
Nanex is the creator and developer of NxCore, technology that powers the delivery of a streaming whole market data feed from Telvent DTN with an easy to use API. Nanex supports NxCore and develops applications that run on the NxCore platform. NxCore (pronounced n'core) is a high-performance ticker plant that brings the whole market to your workstation or desktop computer. NxCore excels in delivering and databasing all the quotes and trades transmitted by the exchanges, even in the hyper-active U.S. Option market (OPRA) which now transmits over 4,500,000 quotes per second, and 8 billion quotes per trading day.
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Qui est Nanex?
Posté le 12 mai 2012 par Jennifer Nille
Derrière Nanex se cache l'initiative d'Eric Scott Hunsader, un ingénieur en informatique. Tout a commencé en 1996, lorsque celui-ci a mis sur pied l'ancêtre de Nanex, qui a vite été racheté par quote.com.
Nanex a été fondée en 2000, en partenariat avec DTN, avec pour but de fournir les données de marché. Mais la société est restée confinée à un public confidentiel, jusqu'à ce que le krach éclair de Wall Street le 6 mai 2010 survienne.
Peu de temps après, Eric Scott Hunsader est sorti de l'ombre, et a donné sa propre version de ce qui s'est passé ce jour-là. On y apprend notamment que Waddell & Reed, le mutual funds désigné comme le déclencheur de la chute vertigineuse du Dow Jones le 6 mai 2010, avait juste un ordre passif sur le e-mini futures sur le S&P500. En d'autres termes, son ordre a été déclenché par un ordre agressif.
Ceci dédouane le mutual funds. Et rejette la responsabilité du krach sur le trading à haute fréquence, mais aussi sur la fragmentation extrême des marchés américains (et leur interconnexion).
Eric Scott Hunsader, dont vous pouvez retrouver l'interview dans l'Echo du samedi 12 mai 2012, pointe que "le système avait été submergé". "Personne ne pouvait avoir accès à des données de marché correctes. Alors, la plupart des gens ont arrêté leurs transactions" rappelle-t-il.
"Le problème, c'est que ce genre d'incident survient tous les jours, toutes les minutes sur une courte période de temps" ajoute-t-il.
Il suffit de suivre le compte Twitter de Hunsader pour s'en rendre compte...
Comme indiqué dans son interview papier, Hunsader voit ce l'être humain ne remarque même pas. Un exemple?
Il a mis le doigt sur la transaction qui a provoqué le mini krach d'Apple le 23 avril, juste avant l'introduction ratée de BATS en Bourse.
Nanex peut aussi illustrer les stratégies employées par le trading à haute fréquence, et en couleurs, svp!
Comme le Boston Shuffler.
Eric Scott Hunsader relève que le nombre d'anomalies sur les marchés ne cesse d'augmenter depuis 2007, après l'entrée en vigueur de Reg NMS, la législation qui a instauré la fragmentation des marchés américains.
Cette fragmentation crée une explosion des données de marché. "Nous devons sans cesse nous adapter à la croissance du nombre de celles-ci. Depuis le krach éclair de 2010, le trafic de messages a été multiplié par cinq. Il faut pouvoir stocker toutes ces données, les transmettre, ... Résultat, nos coûts augmentent pour notre clientèle" indique Hunsader.
"Le coût de ces données pour les universités augmente. On voit des professeurs réputés comme Jim Angel, de Georgetown, manquer de fonds pour celles-ci. Aussi, ils n'achètent plus les données historiques de marchés parce qu'elles deviennent trop chères. De moins en moins d'académiciens peuvent donc étudier les problèmes de structure des marchés" ajoute-t-il.
Selon lui, il est plus qu'urgent de ramener les marchés dans le droit chemin, en appliquant simplement Reg NMS. "Cette loi prévoit que les Bourses doivent rediriger les ordres vers le meilleur prix. Ce n'est pas le cas" précise-t-il.
"Le krach éclair était un signal d'alarme. Il était urgent de résoudre les problèmes à ce moment-là. Maintenant, c'est devenu bien plus qu'urgent" constate-t-il.
One Algorithm Made Up 4% Of All Trading Last Week, And No One Knows Where It Came From
No one knows where it came from, or what it was meant to do, but 4 percent of all trading in the U.S. stock market last week was executed by one algorithm, CNBC reports.
Nanex, a market data firm, told CNBC that the algorithm was placing orders once every 25 milliseconds and then canceling them. The orders went out in bursts of 200, then 400, and then 1,000 orders.
Then suddenly, around 10:30 AM on Friday, the algorithm stopped entirely.
Nanex has the animation that helped them zoom in to the mysterious algorithm posted here.
So why would someone put out fake orders like this?
A trader explained to us that this is a high frequency trading firm's way of baiting buyers interested in purchasing a specific stock and forcing them to reveal their positions. Once the potential buyer has put out their bid, the HFT cancels the order and the buyer is left out in the open. Usually, its a set-up for another trading strategy the HFT is about to execute.
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