WiFi & Fon

09:15 - 21 mars 2013 par Caroline Sury

Accro au Wi-Fi gratuit? Vous ne surfez pas sans risque!

Homespots et hotspots confondus, d’ici la fin de l’année, la Belgique comptera environ 1.600.000 points de connexion à Internet. Mais avant d’utiliser et même d’abuser de ces réseaux, quelques règles de prudence s’imposent. Le point.

86% des détenteurs de smart-phone et 88% des possesseurs de tablette utilisent prioritairement le Wi-Fi pour se connecter, selon une étude de Deloitte. © Photonews

Cet été, les clients "Internet" de Belgacom auront gratuitement accès au web dans deux pays supplémentaires, en Allemagne mais aussi aux Pays-Bas. À condition bien sûr d’être à proximité d’une borne Wi-Fi appartenant au réseau Fon. En effet, les clients de Deutsche Telekom pourront s’ils le souhaitent devenir membres de cette communauté qui compte à ce jour plus de 7,7 millions de homespots dans le monde, dont plus de 600.000 en Belgique. Mais les clients de l’opérateur historique ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier d’un accès à un service gratuit de "Wi-Fi communautaire": c’est aussi le cas des abonnés VOO et Telenet.

"Depuis octobre 2012, le service Wi-Free est disponible sur toute la Wallonie et sur une partie de Bruxelles, explique Patrick Blocry, porte-parole de VOO. Mais afin de couvrir tout le territoire belge d’ici la fin de cette année, nous allons commencer à déployer ce service en Flandre via un accord réciproque avec Telenet, ce qui portera de 200.000 à 1.000.000 le nombre de points de connexion". L’opérateur flamand dispose déjà d’un réseau de 1.200 hotspots (implantés partout en Belgique et au Luxembourg), et de plus de 600.000 homespots en Flandre et à Bruxelles. Par ailleurs, via des accords avec des opérateurs étrangers, VOO travaille également - comme Belgacom - sur l’extension de son service à l’étranger.

Quid de la concurrence? "KPN Group Belgium (BASE) n’a pas de hotspot pour le moment, mais nous sommes en train d’évaluer les possibilités pour le futur", indique sa porte-parole, Marijke Pots. De son côté, Mobistar n’a pas de plans concrets pour déployer un service de Wi-Fi communautaire. Néanmoins, la technologie embarquée sur sa Livebox 2.0 est déjà compatible. "En fait, nous croyons davantage à la poursuite du développement de notre réseau mobile (en particulier la 4G), car nous pensons qu’il offre une meilleure expérience client au niveau de la mobilité, indique Mathieu Van Overstraeten, son porte-parole. En effet, si l’utilisateur se déplace, sa connexion ne s’interrompra pas grâce à la connexion 4G."

Connexion risquée?

Des points de connexion Wi-Fi sont aussi disponibles dans les aéroports, les hôtels, les restaurants, les bars, dans certaines gares (uniquement pour un accès aux horaires en temps réel via www.lagare.be), dans des agences Belfius (même pour les non-clients), etc. Très pratiques, ces zones d’accès sans fil doivent néanmoins être utilisées avec précaution car "en les rejoignant, on s’expose à un vol potentiel de données personnelles ou de fichiers par un utilisateur connecté à ce même réseau", prévient Olivier Bogaert, commissaire à la police judiciaire de Bruxelles et en charge des nouvelles technologies. Effectivement, le Wi-Fi n’est jamais qu’une circulation d’informations dans les airs. Même s’il existe des solutions de cryptage, elles ne sont pas toujours très efficaces. Des pirates peuvent donc parfaitement "sniffer" des courriels, des identifiants, des mots de passe, des conversations Facebook, des documents, etc.

Par conséquent, les personnes désireuses de surfer à partir de n’importe quel réseau Wi-Fi public et/ou communautaire ont donc tout intérêt à prendre quelques précautions supplémentaires pour sécuriser leur connexion.

Précautions et outils

Désactivez la connexion automatique de votre appareil mobile au moindre signal Wi-Fi public et inconnu. "Désactivez aussi la mise à jour automatique de votre boîte de réception (la fonction "Push") pour empêcher toute personne malveillante de capter vos mails sensibles", recommande Olivier Bogaert. Si leur consultation est indispensable, configurez votre messagerie avec le protocole IMAPs ou POP3s. Le "s" pour SSL signifie que le transfert est crypté. "Vous pouvez aussi vous connecter à partir du navigateur internet mais si vous devez introduire un identifiant et un mot de passe, préférez les sites affichant un https dans la barre d’adresses, ce qui donnera comme configuration: https://www", a-t-il ajouté. Et surtout évitez d’effectuer des opérations sensibles comme du PC Banking ou du shopping depuis un hotspot.

Si vous surfez à partir d’un ordinateur portable, désactivez les dossiers partagés, sinon n’importe qui pourra accéder aux fichiers qu’ils contiennent. Pour changer ce paramètre sous Windows, rendez-vous dans Panneau de configuration/ Réseau et Internet/ Centre réseau et partage. Profitez-en pour faire de même avec le mode qui permet aux ordinateurs de communiquer directement entre eux. Dans un lieu public, un pirate pourrait se connecter à vous à votre insu. Pour vous protéger des intrusions, l’installa-

tion et l’activation d’un pare-feu (firewall) est indispensable.

Enfin, vérifiez l’authenticité d’un hotspot avant de l’utiliser. Si la connexion ne nécessite ni login, ni password, méfiez-vous car il peut s’agir d’un point de connexion créé par un pirate. Dans le doute, interrogez le responsable de l’hôtel ou du bar où vous vous trouvez. Bon surf!

Comment se connecter?

• Client Belgacom ou VOO? Créez d’abord votre compte via e-Services (pour Belgacom) ou www.myvoo.be. Choisissez ensuite le réseau "FON_BELGACOM" ou "VOO_HOMESPOT" et connectez-vous grâce à votre
  login et votre password.

• Client Telenet? Cliquez sur un réseau Wi-Fi TELENETHOTSPOT ou TELENETHOMESPOT. Vous serez redirigé automatiquement vers une page de connexion.
  Il ne reste plus qu’à introduire votre adresse e-mail Telenet (ou votre login internet) et votre mot de passe.