jeudi 5 juin 2014

augmentation de capital bis @ deutsche bank



DEUTSCHE BANK AG (DBK)

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 05/06/2014 10:07


















Deutsche Bank : reporte la fixation du prix de son appel au marché

04/06/2014 | 21:19

Deutsche Bank a reporté d'au moins un jour la fixation du prix de son augmentation de capital, ont annoncé mercredi des intervenants de marché, qui précisent que ce délai a des causes techniques et qu'il n'est pas lié à la demande.
La première banque allemande annoncé vers la mi-mai qu'elle voulait lever huit milliards d'euros pour renforcer ses fonds propres.
Deutsche Bank compte sur 6,3 milliards d'euros via l'émission d'actions nouvelles et sur un placement de 1,75 milliard supplémentaires en actions auprès d'un membre de la famille royale du Qatar.
Des intervenants de marché avaient dit mardi à Reuters que le prix de l'opération devait être fixé ce mercredi.
Deutsche Bank s'est refusé à tout commentaire. (Arno Schuetze, Benoit Van Overstraeten pour le service français)

Deutsche Bank fixera un prix d'émission avec une forte décote

03/06/2014 | 19:42

par Arno Schuetze et Kathrin Jones
Deutsche Bank fixera mercredi le prix de son augmentation de capital de huit milliards d'euros - probablement avec une forte décote par rapport à son cours de Bourse - dans le cadre d'une opération qui, avant les tests de résistance de la BCE, vise à renforcer son bilan et à financer sa restructuration.
La plus grande banque allemande a passé les deux dernières semaines à promouvoir son émission de titres auprès de ses actionnaires, avec des promesses de réductions de coûts et de croissance de ses résultats pour les années à venir.
Les investisseurs ont plutôt bien accueilli l'opération, estimant qu'elle apaiserait les inquiétudes concernant les fonds propres de la banque pendant au moins un an, le temps que les co-présidents du directoire, Anshu Jain et Jürgen Fitschen, mènent à bien la plan de redressement.
"Il y a un certain soulagement à voir qu'ils ont finalement décidé de se lancer", dit David Moss, responsable des actions chez F&C Asset Management, qui détient une petite participation dans la banque.
"Les montants qu'ils lèvent semblent suffisamment importants pour les placer dans une position qui paraît satisfaisante."
Selon les intervenants de marché interrogés par Reuters, le prix de l'émission, qui sera fixé mercredi en fin de journée, devrait se situer entre 21 et 21,50 euros.
Un prix de 21 euros serait proche du plus bas niveau possible pour que Deutsche Bank atteigne ses objectifs de levée de fonds et du prix annoncé au départ. La banque veut lever 6,3 milliards d'euros et placer 1,75 milliard supplémentaires en actions auprès d'un membre de la famille royale du Qatar.
UNE DÉCOTE DE 32%
Ce prix représenterait également une décote de 32% par rapport au cours de clôture de l'action avant l'annonce de l'augmentation de capital et d'environ 27% par rapport au prix théorique après prise en compte de la dilution résultant de l'émission de nouveaux titres, selon les calculs de Reuters.
L'opération donnera à la banque allemande une puissance de tir pour développer son activité de banque d'investissement, notamment aux Etats-Unis, où le repli de ses concurrents Barclays, UBS et d'autres a laissé une place à prendre pour le premier trader obligataire d'Europe.
Mais la moitié au moins des sommes levées servira à combler les besoins en fonds propres, liés au durcissement de la réglementation bancaire en matière de fonds propres depuis la crise, ont dit à Reuters des responsables de la banque.
L'appel au marché met aussi le doigt sur le fait que de lourdes amendes et de coûteux accords à l'amiable dans le cadre de procédures judiciaires en Europe et aux Etats-Unis ont compromis ses efforts de renforcement des fonds propres.
En moins d'un an, les banques qui ont fait l'objet de tests de la Banque centrale européenne ont levé plus de 104 milliards d'euros de fonds via des appels au marché, retenues de provisions et autres procédés, selon des responsables de la BCE.
L'action Deutsche Bank a perdu environ 15% depuis le début de l'année alors que l'indice européen des valeurs bancaires a pris 4%, une sous-performance partiellement liée à la perspective de cette augmentation de capital dilutive.

Une fois le prix fixé mercredi, le droit de souscription pourra être échangé à Francfort. L'offre sera close le 24 juin.
Deutsche Bank a refusé de commenter ces informations. (Avec Jemima Kelly à Londres, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Deutsche Bank : défend en AG son augmentation de capital

22/05/2014 | 12:28


DEUTSCHE BANK DÉFEND SON AUGMENTATION DE CAPITAL FACE AUX ACTIONNAIRES

Deutsche Bank a défendu son projet d'augmentation de capital de huit milliards d'euros à l'occasion de l'assemblée générale annuelle tenue jeudi, moins d'une semaine après l'annonce de cette décision inattendue.

La première banque allemande a choisi cette solution quelques semaines après avoir, pour la première fois, laissé entendre qu'elle ne pourrait renforcer suffisamment ses fonds propres avant les examens de passage européens qui ont lieu cette année.
"Nous savons que certains d'entre vous sont sceptiques; certains doivent se demander pourquoi ils devraient faire confiance à cette équipe", a dit le co-président du directoire Anshu Jain.
"Nous voulons que Deutsche Bank fasse partie du petit cercle des grandes banques qui seront à la pointe d'une nouvelle ère pour le secteur", a déclaré Jürgen Fitschen, l'autre co-président du directoire.
En annonçant son augmentation de capital, la banque a repoussé ses objectifs fixés à l'origine pour 2015, plaidant la patience dans la mesure où, comme tant d'autres établissements, elle peine à se restructurer et à rétablir sa rentabilité.
Anshu Jain, à qui les actionnaires ont souvent reproché d'être un banquier d'investissement anglo-saxon déconnecté des réalités allemandes, s'est pour la première fois adressé longuement aux actionnaires en allemand, alors qu'il s'exprimait jusque là en anglais.
"Pour ce qui concerne notre environnement, qu'il soit externe ou interne à la banque, certaines difficultés ont été plus rudes que nous ne l'avions anticipé", a dit ce Britannique de naissance indienne lors d'une AG tenue à Francfort et à laquelle assistaient quelque 9.000 investisseurs.
Deutsche Bank, dont l'action a perdu 15% ces 12 derniers mois, alors que l'indice européen des bancaires a gagné 13% dans le même temps, a reçu quelques volées de bois vert durant l'assemblée.
"Quand verra-t-on la fin de ce cauchemar?", s'est interrogé le gérant de fonds Ingo Speich (Union Investment), suivant le texte de son discours. "Actionnaires et investisseurs en ont plus qu'assez de ces batailles judiciaires, de ces amendes et atteintes à la gouvernance et à l'observance des règles", a-t-il ajouté. "La confiance des investisseurs a pour une bonne part été dilapidée et l'augmentation de capital n'arrange en rien les choses".
LA BANQUE D'INVESTISSEMENT RESTE UN PILIER
La banque n'a pas besoin du feu vert des actionnaires pour lancer son augmentation de capital mais certains investisseurs ne se privent pas de la morigéner à ce sujet et sur le fait qu'elle semble tarder à résoudre une longue liste de contentieux hérités de la crise financière de 2008-2009.
"Avec cette augmentation de capital, la banque se fabrique un matelas supplémentaire qui la prépare mieux aux tests de la BCE", remarque Stefan Best, de l'agence Standard & Poor's.
La direction évoque par ailleurs un nouveau contexte riche d'opportunités pour l'activité de banque d'investissement. Des concurrentes européennes telles que Barclays et UBS se sont retirées de segments tels que le trading obligataire, où Deutsche Bank croit en ses chances face aux leaders américains Goldman Sachs et JPMorgan Chase.
"Que la Deutsche Bank ressorte de la crise financière en position de force dans la banque d'investissement, cela reste à voir", a ajouté Stefan Best.
La direction demandera par ailleurs aux actionnaires d'approuver une proposition autorisant le versement aux dirigeants et cadres supérieurs de primes représentant le double de leur salaire de base.
Le droit européen stipule que ces primes ne peuvent dépasser la rémunération annuelle fixe, ou le double si les actionnaires l'acceptent, une disposition censée décourager la prise de risque excessive pointée comme l'un des détonateurs de la crise.
Ce plafonnement des primes est l'une des mesures les plus emblématiques prises par l'Union européenne face à une opinion publique particulièrement mal disposée vis-à-vis des largesses qu'ont pu s'octroyer les responsables d'établissements par ailleurs renfloués avec l'argent du contribuable.
L'action Deutsche Bank gagnait 0,12% à 30,20 euros à la mi-journée.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)
par Thomas Atkins et Arno Schuetze

Deutsche Bank : augmente son capital, le Qatar nouvel actionnaire

19/05/2014 | 12:03

DEUTSCHE BANK AUGMENTE SON CAPITAL

Deutsche Bank a annoncé lundi que sa décision de lever huit milliards d'euros d'argent frais était motivée par l'incertitude sur le coût des nouvelles réglementations et le besoin de fonds pour développer sa banque d'investissement.

La première banque allemande a également fait savoir qu'elle annoncerait le 4 juin le nombre d'actions qui seront émises, ainsi que leur prix, dans le cadre de son augmentation de capital dont le projet a été dévoilé dimanche soir et qui permettra au Qatar de devenir devenir son actionnaire de référence.
L'opération donnera à la banque une puissance de tir pour développer son activité de banque d'investissement, notamment aux Etats-Unis, où le repli de ses concurrents Barclays, UBS et d'autres a laissé une place à prendre pour le premier trader obligataire d'Europe.
Mais elle met aussi le doigt sur les difficultés de la banque à atteindre ses objectifs ambitieux et sur le fait que de lourdes amendes et de coûteux accords à l'amiable, ainsi qu'une rentabilité limitée, ont compromis ses efforts de renforcement de ses fonds propres via les bénéfices mis en réserve.
"Nous avons besoin d'un tampon pour nous protéger des réglementations", a déclaré le directeur financier Stefan Krause lors d'une conférence téléphonique avec les analystes lundi.
Le titre Deutsche Bank perd 1,33% vers 9h20 GMT à la Bourse de Francfort, après avoir touché un plus bas depuis avril 2013 en début de séance, alors que l'indice des bancaires en Europe cède 1,63%.
"Même si à plus long terme, l'opération devrait calmer les inquiétudes du marché concernant les fonds propres - ce qui explique sa décote actuelle - l'augmentation de capital est plus importante que prévu", notent les analystes de Credit Suisse.
DES RÈGLES PLUS STRICTES
L'opération permettra d'améliorer le ratio de fonds propres de Deutsche Bank, actuellement à la traîne par rapport à ceux de ses concurrents, alors que la Banque centrale européenne (BCE) mène des tests rigoureux auprès des principales banques européennes avant d'en devenir l'organe de surveillance.
La famille royale du Qatar, via un véhicule du cheikh Hamad bin Jassim bin Jabor Al-Thani, achètera dans un premier temps pour 1,75 milliard d'euros d'actions et une émission d'actions subséquente permettra de lever 6,3 milliards d'euros auprès des actionnaires existants de la banque, a-t-elle précisé dimanche.
L'investisseur qatari n'a pas demandé de siège au conseil d'administration, a précisé une source proche de l'opération.
Deutsche Bank va se concentrer sur un "programme accéléré de croissance", avec l'embauche des meilleurs banquiers aux Etats-Unis, l'investissement de 200 millions d'euros sur trois ans pour améliorer la technologie dans sa banque de détail en Allemagne et en Europe et l'embauche de 100 conseillers pour ses plus grands clients du monde de l'entreprise.
La banque vise également une croissance de 15% sur trois ans de sa gestion d'actifs sur les principaux marchés émergents.
L'appel au marché permettra à Deutsche Bank d'augmenter son ratio de fonds propres "common equity tier 1" (CET1) - qui mesure la capacité d'une banque à résister à des chocs externes - d'environ 230 points de base, de 9,5% fin mars à 11,8%.
Ce niveau se rapproche de celui de ses concurrents comme UBS, qui a récemment annoncé un ratio CET1 de 13,2%. Credit Suisse a publié un CET1 de 10,0%, qui doit être porté à plus de 16% d'ici 2019. Le ratio CET1 de Barclays était à 9,6% fin mars, avec toutefois pour objectif de le porter à 11% d'ici 2016.
L'annonce de Deutsche Bank intervient quatre jours avant l'assemblée générale des actionnaires, qui devraient accepter à contre-coeur cette émission, dont l'effet dilutif important sur le résultat par action réduira nécessairement le dividende.
Deutsche Bank a par ailleurs revu en baisse certains de ses objectifs stratégiques fixés en 2012 dans le cadre d'un plan de redressement. Elle prévoit désormais une rentabilité des fonds propres de 12% en 2016, un an plus tard que ce qui était envisagé précédemment.
De même, son objectif de ratio coût/revenu de 65% visé initialement pour 2015 ne sera atteint qu'en 2016. Il était à 77% fin mars.
Jusqu'à présent, Deutsche Bank visait un ratio "core tier 1" de 10% dans le cadre des règles Bâle III dans leur acceptation stricte à partir de mars 2015. La banque pensait atteindre ce ratio essentiellement via ses résultats non affectés.
(Véronique Tison pour le service français)
par Thomas Atkins




Le gros coup de main du Qatar à la Deutsche Bank

AFP Publié le - Mis à jour le 


En retard pour se conformer aux normes européennes de solvabilité plus strictes, Deutsche Bank a décidé de prendre le taureau par les cornes et d'augmenter son capital de 8 milliards d'euros, une opération à laquelle participe largement la famille royale du Qatar.
Pour la première banque allemande, le pas n'est pas des moindres, puisqu'il s'agit de la deuxième plus grande augmentation de capital de son histoire. En 2010, l'établissement avait déjà levé 10 milliards d'euros.
Sous pression depuis un certain temps pour renforcer son bilan face à un durcissement de la réglementation sur la solvabilité des banques, Deutsche Bank avait annoncé dès fin avril être à la recherche d'argent frais pour renforcer son assise financière.
"Bien que la probabilité d'une augmentation de capital avait augmenté, cette annonce est quand même clairement une surprise. Son volume de 8 milliards d'euros est aussi plus élevé que ce que nous estimions probable", a expliqué Philipp Hässler, analyste chez Equinet.
Dans le détail, cette augmentation de capital décompose en deux parties. La première consiste en un placement d'environ 60 millions d'actions au prix unitaire de 29,20 euros, ce qui représente un total d'environ 1,75 milliard d'euros, déjà effectué auprès d'un fonds d'investissement contrôlé par un membre de la famille royale du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani.
La deuxième consistera en l'émission de jusqu'à 300 millions de nouvelles actions, qui devraient pouvoir être souscrites jusqu'au 24 juin, sous réserve de l'aval de l'Autorité allemande des marchés financiers (Bafin). Cela devrait permettre au groupe de lever 6,3 milliards d'euros supplémentaires.
Dans un entretien au quotidien populaire allemand Bild, l'un des deux patrons de Deutsche Bank Anshu Jain explique avoir opté pour la holding du Qatar "car elle a l'intention de rester un investisseur clé de Deutsche Bank".
- Nette hausse des fonds propres "durs" -
Le prix payé par action par le Qatar est toutefois inférieur de 5% au cours du titre de Deutsche Bank à la clôture de la Bourse de Francfort vendredi. Il tendait à s'en rapprocher lundi matin à la Bourse de Francfort, où l'action reculait de 1,92% à 30,15 euros, à 09H49 GMT.
Présentée comme un "renforcement de sa stratégie", cette levée de fonds doit "jouer un rôle essentiel dans la capacité de Deutsche Bank à répondre aux problèmes réglementaires clés et améliorer notre préparation à d'autres défis réglementaires imprévisibles" pour l'heure, a expliqué Anshu Jain lundi, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.
Les analystes d'ING voient dans l'annonce de Deutsche Bank "un mouvement intelligent", de nature à apaiser les inquiétudes concernant le bilan de l'établissement, qui avait été distancé par ses principaux concurrents dans ce domaine.
La banque va porter son ratio de fonds propres "durs" (Core-Tier-1), un indicateur crucial pour mesurer sa solidité financière, à 11,8% contre 9,5% à fin mars, un chiffre qui était en repli par rapport à fin 2013, ce qui inquiétait fortement les analystes. C'est au-dessus les nouvelles normes prudentielles de Bâle III qui réclament que ce ratio soit porté à 10% d'ici 2015.
Suite à la crise financière de 2009, l'Europe a en effet nettement renforcé sa réglementation bancaire et est, par ailleurs, en train de mettre sur pied, une union bancaire, afin que les éventuelles difficultés des établissements ne puissent plus se propager à l'ensemble de l'économie. Dans son nouveau rôle de superviseur bancaire, la Banque centrale européenne (BCE) est d'ailleurs en train de passer au peigne fin les bilans des banques. Des tests de résistance vont aussi être menés avec l'Autorité bancaire européenne (EBA), afin de tester la qualité des fonds propres détenus par ces instituts financiers et leur capacité à faire face à des coups durs.
Deutsche Bank indique également vouloir utiliser l'argent frais levé pour investir "dans certaines initiatives de croissance", comme son développement aux Etats-Unis.
S'étant débarrassée de certaines activités jugées à risque ou d'actifs périphériques à son activité, comme récemment le casino de Las Vegas The Cosmopolitan, "la banque est mieux équilibrée que jamais par le passé", a assuré M. Jain, qui co-dirige la banque avec Jürgen Fitschen.





Deutsche Bank fait le plein de capital pour se rassurer

JEAN-PHILIPPE LACOUR / CORRESPONDANT À FRANCFORT | 


La banque réagit à la pression des marchés.
Les objectifs de 2015 sont en partie repoussés.

Deutsche Bank veut lever les doutes persistants sur sa prétendue faiblesse en capital et peut compter pour cela sur un cheikh qatari comme nouvel actionnaire de référence. La première banque allemande a annoncé vouloir émettre 8 milliards d'euros d'actions nouvelles au cours de la seconde augmentation de capital menée en un an. « Nous constituons un matelas contre de nouveaux contretemps, qu'il nous est difficile de prévoir », a déclaré lundi le coprésident Anshu Jain lors d'une conférence. Son établissement compte aussi profiter d'un volant plus important de capitaux pour saisir des opportunités avec de grands clients, à un moment où d'autres acteurs, Barclays par exemple, retirent leurs pions du marché.
En restant sous-capitalisé, Deut-sche Bank craignait pour sa réputation aux yeux des marchés et des clients, susceptibles de lui préférer d'autres banques. Le moment était donc venu pour accueillir un nouvel investisseur. La famille royale de l'émirat du Qatar frappait de longue date à la porte de l'établissement, dit-on à Francfort. Son entrée au capital se fera en deux étapes : l'une lui a été réservée moyennant une mise de 1,75 milliard d'euros à 29,20 euros par titre, soit une décote de 2,5 %. Puis l'actionnaire du Golfe aura le loisir de participer à la seconde tranche d'émission courant juin, réservée cette fois aux actionnaires « anciens » et cinq fois plus importante, en rapportant 6,3 milliards. La décote proposée sera alors bien plus forte, avec un prix d'un minimum de 21 euros par action.

Incertitudes

Le ratio de fonds propres prudentiels (« core Tier-1 ») devrait in fine grimper à 11,8 %, contre 9,5 % à ce jour. Deutsche Bank avait émis pour 3 milliards d'euros de titres en avril 2013, croyant alors avoir rempli ses devoirs. Mais les poursuites judiciaires ont, depuis, mangé toute cette somme, et d'autres dossiers en cours, dont l'affaire du Libor, pourraient coûter cher. En outre, le régulateur européen pourrait, à l'issue de la revue des actifs des banques, rajouter une louche côté mesures de renforcement des bilans...
Ces deux incertitudes ont joué en faveur de la nouvelle augmentation de capital. Anshu Jain voit la banque plus que jamais bien orientée en se voulant à la fois universelle et implantée globalement. Il n'empêche, il lui faut raboter quelques objectifs stratégiques d'ici à 2015 par rapport à ceux définis initialement en 2012. Cela vise la banque d'investissement, le premier pilier d'avant- crise qui tourne moins fort, et la banque de détail comme les transactions globales, souffrant chacune des taux bas. D'un autre côté, les cessions d'actifs non stratégiques vont baisser en régime. Il y aura donc moins de pertes venant impacter le résultat de la banque.
Les marchés avaient lundi encore de la peine à croire au scénario décrit. L'action perdait près de 2 %. Un effort de persuasion sera à produire devant les actionnaires réunis jeudi en assemblée générale
Jean-Philippe Lacour, Les Echos

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