vendredi 24 août 2012

Gold ... once again


08:00 - 22 août 2012 par Sven Vonck

L'or a-t-il perdu son statut de "valeur refuge"?


Les investisseurs qui ont acheté de l’or en 2011 s’arrachent sans doute les cheveux depuis un certain temps. Car sur les marchés financiers, leur traditionnelle "assurance contre les catastrophes financières" brille surtout par son indécision.


Le cours de l’or flirte déjà depuis deux mois avec les 1.600 dollars. Depuis, les investisseurs doivent vivre avec un cours quasi à l’arrêt. La différence par rapport à il y a exactement un an est frappante: à ce moment-là, le cours de l’or perçait pour la première fois la limite de 1.800 dollars l’once (31,1 grammes). Les records ont ensuite été battus les uns après les autres à la vitesse vv prime, pour atteindre finalement les 1.900 euros. De nombreux investisseurs ont voulu profiter de cette manne. Et chez les négociants en or, c’était la foule des grands jours. Mais des masses de lingots d’or prennent aujourd’hui la poussière au fond d’un coffre fort et de nombreux bons pères de famille se demandent ce qu’ils doivent en faire.

Les chiffres fournis récemment par le World Gold Council, montrent que la demande d’or a chuté au deuxième trimestre. Si les Banques centrales ont acheté de l’or, les investisseurs l’ont délaissé. Après avoir pris leurs bénéfices ou craignant que la hausse du cours de l’or soit désormais derrière nous. Car la question est là! Ce serait étonnant pour une classe d’actifs qui s’était un jour vu décerner le titre "d’assurance contre les catastrophes financières". Mais il faut se rendre à l’évidence: ces derniers mois ont été plutôt riches en catastrophes financières et malgré cela, le cours de l’or ne rebondit pas. "Les investisseurs sont positifs lorsque le cours monte, mais la confiance disparaît rapidement si le cours s’installe dans une phase de consolidation. Ceux qui espéraient des gains rapides ont entretemps pris leur bénéfice. Mais les investisseurs désireux de se protéger ont acheté leur or il y a longtemps et attendent que l’orage passe", explique Nico Pantelis de Slim Beleggen (Investir malin), un site internet spécialisé en matières premières.
Plusieurs raisons expliquent que le prix de l’or n’effectue pas de percée. D’abord le dollar fort qui pèse inévitablement sur le cours de l’or. Si exprimé en dollars, il se situe 15% en-dessous de son record, en euros, la différence n’atteint que 3,6%. Cela en dit peut-être plus long sur les deux devises que sur le métal jaune. Mais une chose est sûre: pour les Européens, le prix relatif de l’or a augmenté, ce qui pèse sur le marché.

Ensuite, il y a la crise économique qui se fait désormais sentir en Inde. C’est le pays qui a traditionnellement la plus forte demande en or à cause de la passion de sa population pour les bijoux. "Ces variations de cours intermédiaires ne veulent rien dire. Vous ne demandez quand même pas à une agence immobilière d’évaluer votre maison toutes les semaines?", poursuit Pantelis. Selon lui, le prix de l’or reprendra une tendance haussière à long terme. Et sur la base d’analyses techniques, il voit le cours dépasser les 1.900 dollars cette année encore.

2.500 dollars

"Pour le moment, nous ne décelons pas de tendance claire. C’est seulement si le cours descend en-dessous de 1.500 ou passe au-dessus de 1.650 dollars que nous pouvons parler respectivement de tendances baissière ou haussière", explique Boris Cukon, ges- tionnaire de fonds du Fuchs Global Natural Resources Flexible Fund. Il attribue l’indécision actuelle du cours de l’or à un effet saisonnier. "Le prix de l’or est souvent sous pression durant la période entre juin et août, et rebondit ensuite. L’été dernier, il y avait beaucoup d’incertitudes au sujet de la Grèce. De nombreux investisseurs se sont alors tournés vers l’or. Mais, Mario Draghi, a clairement fait savoir que la BCE - dont il est le Président - ne laisserait pas l’euro exploser."

Les deux experts sont en tout cas convaincus que la hausse du cours de l’or n’est pas terminée. "L’an dernier, j’ai conseillé pour la première fois aux investisseurs de ne pas acheter d’or car le cours montait bien trop vite. A ceux qui n’en ont pas encore, je conseille à nouveau d’en acheter en tant qu’assurance contre la crise en Espagne", explique Cukon. Lequel s’attend, à ce qu’à terme, le cours de l’or atteigne 2.500 dollars. Ce prix ajusté pour l’inflation correspond au cours maximum atteint lors de la précédente hausse en 1980. Mais pour y arriver, le cours devra reprendre le chemin vers les sommets. Les amateurs d’or guettent avec impatience un nouvel assouplissement quantitatif de la banque centrale américaine (Fed) qui équivaut à faire fonctionner la planche à billets. Mais pour les investisseurs en or, ce n’est pas 100% certain.

"L’assouplissement quantitatif pourrait en théorie pousser le prix de l’or vers le haut à cause du risque d’inflation. Mais les investisseurs pourraient aussi y trouver motif à être plus sereins. Cela ferait alors disparaître le besoin de refuge. Tout est possible sur les marchés financiers", conclut Cukon. Voilà pourquoi l’or a sa place dans un portefeuille diversifié. Les spécialistes conseillent traditionnellement d’investir entre 5 et 10% d’un portefeuille dans le métal jaune.

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