Héritage: méfiez-vous des hypothèques occultes!
Vous vendez une maison dont vous venez d’hériter, mais au moment de la signature de l’acte, le notaire refuse de vous verser le montant de la vente. Il veut s’assurer que vous paierez bien vos droits de succession. Il se peut en effet que la maison que vous vendez soit frappée d’une hypothèque occulte.
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Une hypothèque occulte se différencie d’une hypothèque classique (prise par votre banque lorsque vous empruntez pour acheter votre maison) sur deux points: l’hypothèque classique prend rang le jour de son inscription au bureau des hypothèques et devient publique automatiquement. Tout le monde peut en effet consulter le registre des hypothèques pour vérifier si telle ou telle maison fait l’objet d’une inscription. L’hypothèque occulte n’est en revanche pas inscrite au registre des hypothèques: comme son nom l’indique, elle est secrète.
De plus, une hypothèque occulte est latente. L’Etat ne l’exerce pas immédiatement le jour du décès, mais dispose du droit de l’activer à partir de la date du décès. "L’hypothèque occulte sert de garantie au Trésor public que les héritiers paieront correctement les droits de succession et les autres frais. Dans le cas contraire, l’Etat pourra activer cette hypothèque. Si elle l’active dans les dix-huit mois suivant le décès, l’effet de l’hypothèque s’exercera rétroactivement à partir du jour du décès. Si l’Etat n’active cette hypothèque qu’après 18 mois, elle ne prendra cours qu’à partir de ce moment-là", explique le notaire Sobrie.
Si vous êtes acheteur, il est vaut mieux éviter ce scénario: dans le pire des cas, l’Etat pourra en effet exercer son droit d’hypothèque, et faire vendre la maison. Il est donc fortement recommandé de faire inscrire dans le compromis que les vendeurs-héritiers déclarent – et apportent éventuellement la preuve – qu’ils paieront leurs droits de succession comme il se doit.
"Mais cela ne donne aucune garantie à l’acheteur” fait remarquer Maître Sobrie. “Une des conditions à respecter, c’est que le bien mis en vente ne soit pas frappé d’une hypothèque. Et c’est au notaire du vendeur de s’en assurer. C’est une de ses principales responsabilités. Il ne peut pas prendre le risque de clôturer la vente si les droits de succession n’ont pas été payés ou s’il n’a pas la garantie qu’ils le seront. C’est pourquoi son étude devra conserver le produit de la vente – ou du moins une partie de la somme – sur un compte séparé. Le montant de la vente et les intérêts du compte, seront versés aux héritiers dès qu’ils auront payé les droits de succession.”
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