Votre épargne est-elle en danger dans les banques belges?
La Grèce bénéficiera-t-elle d'un nouveau plan d'aide? C’est la question à laquelle les chefs de gouvernement européens devront bientôt répondre. Car la faillite du pays sud-européen est désormais un scénario de plus en plus plausible. Pour les banques, cette nouvelle serait dramatique. Mais pour les épargnants, que signifie-t-elle exactement?
Les chefs de gouvernements européens ne parviennent pas – en raison, notamment, de leurs déclarations peu cohérentes – à effacer la menace d’une faillite grecque. Pourtant, personne n’a intérêt à ce que le pays en arrive là. Cela reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore: personne ne sait quelles conséquences ceci aurait. En revanche, il ne fait aucun doute que les pertes sur les obligations d’État seraient douloureuses pour les banques. "De nombreuses banques européennes ne survivraient pas si les obligations d’État contenues dans leurs portefeuilles étaient revalorisés à leur prix actuel", a averti Josef Ackermann, directeur de Deutsche Bank. De même, Etienne de Callataÿ, économiste en chef de la banque Degroof, affirme:"Les créanciers grecs devront abandonner une part plus importante des dettes. Certaines banques en seront affectées, ce qui pourrait remettre au goût du jour les dossiers de nationalisations."
Pas étonnant dès lors que les épargnants s’inquiètent pour leurs deniers. Sont-ils en sécurité dans les banques belges?
Chiffres rassurants
KBC est prête à rembourser l'aide d'État de manière anticipée et a publié de bons résultats semestriels. BNP Paribas Fortis, maltraitée par les marchés ces derniers jours pour de soi-disant problèmes de financement en dollars, n'a pas subi les foudres des agences de notation, comme la rumeur l'avait laissé craindre. Et les résultats semestriels n'étaient pas si mauvais, finalement... Si Dexia a déçu et décevra encore sur ce plan, le management du groupe rassure sur le niveau de solvabilité élevé, annoncé à 12% d'ici à la fin de l'année.
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Alors, tout va bien, Madame la marquise? Non, bien sûr. Mais, comme 2008 l'a démontré, la solidité importe peu quand la confiance se perd. Impossible de prédire quel sera le niveau de confiance interbancaire dans les prochaines semaines. Tout dépendra des décisions au niveau européen pour enrayer la crise des dettes souveraines.
Exigences plus strictes
Cela dit, la différence par rapport à 2008 est de taille: pour éviter une crise comme celle de l’époque, les banques doivent satisfaire à des normes plus strictes en matière de capitaux. D’ici 2019, elles devront conserver plus de trois fois les capitaux actuels au bilan. Les règles appliquées aux liquidités seront également plus sévères. À compter de 2013, les banques devront accumuler des réserves afin de pouvoir satisfaire à ces exigences d’ici 2019.
En attendant, les épargnants ne paniquent pas, si l'on s'en tient à la situation des dépôts dans les banques - leur principal matelas de sécurité au niveau de leur fonctionnement. Les dépôts sont en (légère) croissance, malgré la faiblesse lancinante des taux d'intérêt: 524,7 milliards d'euros à la fin juillet 2011, dont 218,5 milliards d'euros sur les seuls comptes d'épargne. Soit plus ou moins le même niveau qu'en 2010, 2009 et 2008 à pareille époque! Cela dit, votre banque peut-elle faire faillite? Oui, ce risque existe toujours en théorie. Dans ce cas, le Fonds de protection des dépôts et des instruments financiers interviendra.
Réserve suffisante?
Question: la réserve de ce Fonds est-elle suffisante? Non... Fin 2010,elle atteignait 1,22 milliard d'euros, c'est peu en regard des dépôts de grandes banques belges (entre 60 et 70 milliards d'euros). Cela dit, la loi prévoit un filet de sécurité dans l’hypothèse où les caisses du Fonds de protection seraient vides: l’État belge. Celui-ci est en effet contraint de garantir l’épargne des épargnants. Pour un État qui est déjà accablé par un déficit équivalent à 98% du PIB (hors garantie d’État de 34 milliards d’euros sur les emprunts grecs), ce serait pourtant difficile à encaisser. Pour donner une idée de ce que ce scénario représentait: les subsides que l'Etat a dû verser aux banques en 2008 totalisaient 30,9% du PIB. Mais cela pourrait être pire: aux États-Unis, ils ont atteint 80% du PIB, et en Irlande 263%!
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