Un Japonais bientôt numéro deux de l’acier
Le 23 septembre 2011 par Daniel Krajka
Annoncée pour octobre 2012, la fusion de Nippon Steel et Sumitomo Metal Industries créera un nouveau géant avec pour objectif une production de plus de 60 millions de tonnes d’acier.
Dépassé par ArcelorMittal, le chinois Baosteel et le coréen Posco – et bientôt par les nouveaux champions chinois nés de la restructuration en cours du secteur –, le premier aciériste japonais, Nippon Steel, le numéro quatre mondial, a choisi la voie d’une fusion avec Sumitomo Metal Industries pour remonter sur le podium. Annoncé il y a sept mois, le processus de fusion a franchi une nouvelle étape quand les deux groupes se sont mis d’accord sur les parités d’échange de leur titre, une décision cruciale pour la réussite de ce type d’opération.
Selon les termes de l’accord, les actionnaires de Sumitomo, recevront pour chaque titre l'équivalent de 0,735 action de Nippon Steel. Une décision en ligne avec les estimations des analystes et conforme avec les parités actuelles des deux sidérurgistes à la bourse de Tokyo. La transaction créant le nouveau groupe, provisoirement intitulé « Nippon Steel & Sumitomo Metal Corp. », aurait, selon Thompson Reuters, une valeur de 22,45 milliards de dollars. Ce qui en ferait la plus importante opération de ce type au Japon pour les entreprises non financières.
Avec une production combinée des deux groupes de 48,3 millions de tonnes (Mt) – 35 Mt pour Nippon Steel et 13,3 Mt pour Sumitomo, selon Worldsteel –, le nouveau groupe se serait placé en deuxième position du secteur, loin derrière ArcelorMittal (98,2 Mt), mais devant Baosteel (37 Mt) et Posco (35,4 Mt). Mais Nippon Steel & Sumitomo Metal Corp. ne compte pas s’arrêter en chemin. « Nous allons nous développer agressivement sur les marchés étrangers », a souligné le président de Nippon Steel, Shoji Muneoka. Le développement sur les marchés extérieur est devenu une nécessité car la part du nouveau groupe au Japon, un marché mûr avec peu de croissance, est déjà de 44%. Par contre, avec un peu plus de 3% du marché mondial, le sidérurgiste aura du mal à obtenir de meilleures conditions des géants miniers qui l’alimentent en minerai de fer et en charbon à coke.
L’objectif est d’atteindre une progression de 60 à 70 Mt d’ici à 2020. Pour cela, le sidérurgiste misera sur la force de Nippon Steel, les aciers plats destinés à l’industrie automobile, et les tubes sans soudure, spécialité de Sumitomo. La fusion devrait également se traduire par des synergies amenant 1,96 milliard de dollars d’économie pendant trois ans. Reste à obtenir les autorisations des autorités compétentes, au Japon bien sûr et dans une dizaine d’autres pays dont la Chine, l’Inde et les Etats-Unis.
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