PLUS EUROPE: HSBC MOINS FRAGILE QU'IL N'Y PARAÎT
Simon Nixon,
DOW JONES NEWSWIRES
Pour bien juger les résultats de HSBC Holdings (HSBA.LN), il faut se rappeler que la banque a une nouvelle équipe de direction et que Douglas Flint et Stuart Gulliver ont peut-être décidé de déballer certaines mauvaises nouvelles au début de leur mandat pour que leur performance soit mieux jugée par la suite.
Le géant bancaire britannique a ainsi annoncé au titre de l'exercice 2010 un résultat avant impôt inférieur aux attentes, à 19,1 milliards de dollars, ainsi qu'une révision en baisse à 12%-15% son objectif de rendement des fonds propres, contre 15-19% précédemment, afin de tenir compte des nouvelles exigences réglementaires.
Les investisseurs ont forcément mal réagi à cette annonce et l'action a perdu 5%. Pourtant, ceux qui ont tendance à voir le verre à moitié plein considèrent que HSBC est l'une des banques les plus prometteuses d'Europe.
Certes, les résultats annuels ne contiennent pas que des mauvaises nouvelles. Les charges pour créances douteuses se sont en effet révélées moins élevées que prévu, en particulier aux Etats-Unis, où HSBC a finalement dégagé un bénéfice. Le problème est la chute de 6% du résultat net, alors que la faible croissance des prêts n'a pas permis de compenser le ralentissement dans la banque d'investissement, et que l'inflation des salaires en Asie a fait passer le coefficient d'exploitation de la banque au-dessus son objectif, à 55%.
En conséquence, le rendement des fonds propres de 9,5% est passé sous le coût du capital de la banque.
Malgré tout, le nouvel objectif de rendement pourrait s'expliquer par une tentative de gérer les anticipations des investisseurs. HSBC a indiqué que son ratio core Tier 1 actuel de 10,7% perdrait jusqu'à 3 points de pourcentage sous Bâle III. La banque n'a toutefois pas vraiment donné de détails en dehors du fait que cet impact serait imputable aux deux tiers à une pondération plus forte du risque, ce qui devrait être plus facile à compenser. Le nouveau directeur général Stuart Gulliver promet également de réduire les coûts grâce à une refonte de la structure administrative du groupe.
Parallèlement, HSBC présente un potentiel de croissance significatif. Le ratio prêts sur dépôts d'à peine 80% de la banque la rend très sensible aux taux d'intérêt et une hausse d'un point de pourcentage des taux d'intérêt américains et britanniques doperait son résultat net de 3 milliards de dollars, selon les estimations de Morgan Stanley.
Ces dépôts excédentaires constituent également une source de financement peu onéreuse. HSBC pourrait ainsi augmenter ses prêts de 150 milliards de dollars - soit plus du double de la hausse enregistrée en 2010 - tout en continuant de respecter son objectif de ratio prêts sur dépôts de 90%.
Au vu du ratio cours sur valeur comptable de 1,3 affiché par la banque britannique, le marché a manifestement du mal à croire que HSBC puisse générer des rendements figurant dans le haut de sa nouvelle fourchette d'objectifs. Et les nouveaux dirigeants du groupe ont fait en sorte que cela ne change pas avant la journée de rencontre avec les investisseurs prévue en mai. Il ne fait aucun doute que cela leur convient très bien.
-Simon Nixon, Dow Jones Newswires
(Version française Maylis Jouaret)
(END) Dow Jones Newswires
March 01, 2011 10:04 ET (15:04 GMT)
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