Investissements massifs dans les usines de semi-conducteurs
Les industriels des semi-conducteurs vont investir 47,2 milliards de dollars dans leurs « fabs », un record. Les fabricants adaptent leurs usines à la forte demande de produits électroniques. Intel et le fondeur taïwanais TSMC font la course en tête.
C'est un record. En 2011, l'industrie des semi-conducteurs devrait investir 47,2 milliards de dollars dans ses « fabs », ces vastes usines produisant les puces (processeurs, mémoires, composants électroniques...) qui équipent tous les appareils électroniques (PC, « smartphones », tablettes, automobile...). Ces statistiques, publiées par l'association professionnelle du secteur, Semi, tiennent compte aussi bien des constructions de nouvelles usines que de la modernisation des équipements. Le précédent record remonte à 2007. A l'époque les industriels avaient investi 46,4 milliards de dollars. Par rapport à 2010, la hausse des investissements est de 22 %. Cette montée en puissance s'inscrit dans le rebond du marché de l'électronique grand public en 2010. Porté par la reprise des ventes de PC, de « smartphones » ou de voitures, le chiffre d'affaires des industriels des processeurs et mémoires a dépassé pour la première fois le cap des 300 milliards de dollars, en hausse de 31,5 % sur 2009, selon Gartner. En 2011, la croissance devrait atteindre 4,7 %. « On est dans le cycle traditionnel des semi-conducteurs. Quand l'industrie électronique repart très fortement, les usines sont dans un premier temps en sous-capacité, puis s'adaptent. Mais cela prend du temps : on ne modernise pas des usines en un tour de main » explique Sébastien Rospide, consultant du cabinet Décision, spécialiste du secteur. D'ailleurs, comparé au chiffre d'affaires, le niveau d'investissement est moins élevé qu'il n'y paraît. « En 2011, les industriels vont consacrer environ 15 % de leur chiffre d'affaires en investissement industriel, alors que dans les années 2000, on tournait autour de 26 % », rappelle Sébastien Rospide. Les industriels se concentrent sur la modernisation des équipements plutôt que sur la construction de « fabs » de plus en plus coûteuses. En 2011, 7 seulement devraient être inaugurées, selon Semi.
Course à l'innovation
Derrière ces chiffres se cache une guerre entre industriels. Intel, leader mondial des micro-processeurs pour PC, va engager à lui seul 9 milliards de dollars d'investissements en 2011, contre 5,2 milliards en 2010. Un rythme que seul le taïwanais TSMC, leader des sous-traitants du secteur, parvient à suivre, avec des investissements qui atteignent 7,8 milliards de dollars en 2011, contre 5,9 milliards un an plus tôt. L'objectif des deux géants : réduire la finesse de gravure afin de placer davantage de transistors sur une plaque de silicium, augmenter ainsi la performance de la puce, diminuer son coût de production et améliorer sa performance énergétique. Une course à l'innovation déterminante dans le cadre de la mobilité, qui veut des processeurs peu gourmands. Fin 2011, Intel sera le premier à produire massivement des puces 22 nanomètres. Et le géant vient d'annoncer la livraison, pour 2013, d'une « fab » capable de graver en 14 nm, pour la bagatelle de 5 milliards de dollars. A ce jeu-là, les STMicroeletronics, GlobalFoundries ou Toshiba auront du mal à suivre...
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