mardi 18 octobre 2011

Subprime forever ...


Crédit hypothécaire : «Certains n’ont pas retenu la leçon !»

lundi 17 octobre 2011 à 14h51
Test-Achats a «testé» une cinquantaine de prêteurs et intermédiaires pour décrocher un crédit hypothécaire. Résultat : deux intermédiaires ne se sont pas même intéressés aux revenus mensuels de cette «famille».
© Thinkstock
Test-­Achats a envoyé un couple d’enquêteurs auprès de 49 prêteurs ou intermédiaires pour obtenir un prêt hypothécaire. La plupart de ces prêteurs octroient trop facilement le crédit et ne posent pas les bonnes questions sur la solvabilité du candidat-emprunteur, dénonce le défenseur des consommateurs belges.
 
Méthodologie. Test­-Achats a envoyé un couple d'enquêteurs chez 49 intermédiaires financiers (agences bancaires et courtiers). Une famille avec deux enfants qui veut acheter une maison de 275.000 euros et emprunter à cette fin un montant de 215.000 euros. Ils devaient s’enquérir de leur remboursement mensuel, sans oublier l’assurance solde restant dû et, si possible, l’assurance logement. La charge mensuelle que la plupart des intermédiaires estimaient acceptable pour cette famille variait entre 1.500 et 1.600 euros. Etant donné l’état des revenus de la famille, le capital à disposition et les dépenses, Test­-Achats estime que la charge mensuelle ne pouvait excéder 440 euros.
 
Résultats. Moins d’un intermédiaire sur six (16 %) a jugé le prêt pour la maison en question trop risqué et donc inabordable pour la famille, alors que c’était, pour Test-­Achats, la seule réponse correcte. Près de trois quarts des intermédiaires (71 %) disposés à octroyer un prêt ont estimé qu’un montant à rembourser de 1.500 euros ou plus, assurances comprises, était à la portée de la famille.
 
Plus de la moitié des intermédiaires (53 %) ne se sont pas du tout enquis des charges mensuelles actuelles de la famille (comme le loyer). Près de trois intermédiaires sur cinq (61 %) ne se sont pas intéressés à la capacité d’épargne mensuelle de la famille. Deux intermédiaires ne se sont même pas intéressés aux revenus mensuels. Plus de la moitié des intermédiaires (53 %) n’ont pas jugé nécessaire de conseiller à la famille d’inclure dans le compromis de vente une clause annulant la transaction à défaut de crédit hypothécaire.
 
Conclusion de l’association : «De cette manière, une famille signe son arrêt de mort financière. De nombreux intermédiaires seraient donc prêts à prêter de l’argent à des personnes fragilisées et ainsi confrontées au surendettement.» Or, «les prêts hypothécaires représentent le plus gros investissement financier d’une famille dans leur vie, ce qui nécessite une protection renforcée».
 

Test-Achats : «Le concept de crédit responsable doit figurer dans la loi sur le crédit hypothécaire»

 
Test­-Achats insiste pour que le concept de crédit responsable figure dans la loi sur le crédit hypothécaire car la plupart des intermédiaires financiers octroient du crédit trop facilement et ne posent pas les bonnes questions pour évaluer la solvabilité du candidat­-emprunteur.
 
Les conséquences ne se font pas attendre. Les arriérés de paiement augmentent de manière phénoménale en Belgique. Les défauts de paiement en matière hypothécaire ont augmenté de près de 70 % en trois ans dans notre pays. Pour Test­-Achats, cette situation s’explique notamment par la facilité avec laquelle les intermédiaires financiers accordent des crédits, sans vérifier comme il se doit la capacité de remboursement des candidats emprunteurs.
 
La Commission européenne entend réglementer cet aspect et l’a inclus dans sa proposition de directive sur le crédit hypothécaire. «Mais il risque de passer encore beaucoup d’eau sous les ponts avant qu’on en ressente les effets positifs», estime Test-­Achats, dont la demande au gouvernement tient en cinq points :
 
- un système concret, transparent et contrôlable, de fixation des mensualités maximum. Les Pays-Bas se sont d’ores et déjà engagés dans cette voie.
- un système de commissionnement transparent. Comme aux Pays­-Bas, les intermédiaires financiers sont obligés pour obtenir leur commission de faire connaître le niveau de celle­-ci.
- une meilleure protection des particuliers qui empruntent à taux variable.
- un devoir d’information et de conseil des prêteurs.
- des sanctions légales contre les prêteurs qui ne respectent pas ces règles.
 
Trends.be

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