Le gérant de Michelin Michel Rollier présente les résultats du groupe à Paris, le 12 février 2010 (Photo Patrick Kovarik/AFP/Archives) |
Mardi 28 septembre 2010, 14h36
Le groupe français de pneumatiques Michelin lance une importante augmentation de capital pour accélérer son développement et suivre la croissance des marchés dans les pays émergents, en visant une progression de moitié de ses volumes de ventes d'ici 2020.
"Les perspectives de croissance des marchés mondiaux sont considérables" et Michelin entend "saisir les opportunités qui sont là aujourd'hui" et "accélérer (sa) croissance", a affirmé mardi le gérant du groupe Michel Rollier.
L'augmentation de capital, d'un montant d'environ 1,2 milliard d'euros, doit permettre au groupe de Clermont-Ferrand de porter dès 2011 ses investissements annuels à 1,6 milliard d'euros, contre 1,2 milliard actuellement, a expliqué M. Rollier.
La Bourse a durement sanctionné cet appel au marché: à 14H13 (12H13 GMT), le titre Michelin plongeait de 9,84% à 58,84 euros dans un marché en très légère hausse (+0,17%).
Le prix unitaire de souscription a été fixé à 45 euros par action nouvelle, soit une décote d'environ 30% sur le cours de clôture de lundi soir.
A l'occasion de cette annonce, le groupe s'est fixé une série d'objectifs: Michelin vise une hausse de ses volumes de ventes de 50% d'ici à 2020, avec dans un premier temps +25% d'ici 2015.
Cette progression implique d'ici 2020 un doublement des ventes dans les marchés émergents comme la Chine ou l'Inde et une progression de 25% sur les marchés matures d'Europe de l'Ouest et d'Amérique du Nord.
Michelin veut tirer parti de l'accélération de la croissance des marchés de pneumatiques dans les pays émergents en tourisme comme en poids lourds.
Le niveau d'investissement annoncé mardi doit permettre une croissance annuelle entre 5,5% et 6%, celle des pays émergents étant estimée entre 8 et 9% et celle des régions matures de 2 à 2,5%.
Vue de la façade du siège de Michelin à Clermont-Ferrand, en 2001 (Photo Eric Cabanis/AFP/Archives) |
"La croissance est là, il faut qu'on la capte et nous sommes prêts pour le faire", a affirmé Jean-Dominique Senard, co-gérant.
Michel Rollier a souligné que "tout un travail préparatoire" avait été mené, avec notamment la constitution d'"équipes industrielles capables d'aller démarrer des très grosses usines dans le monde".
Le manufacturier, qui a porté la part de ses ventes sur les nouveaux marchés de 26% à 33% entre 2006 et 2010, vise désormais d'y réaliser 45% de ses ventes en 2020.
"Nous aurons besoin de capacités supplémentaires pour suivre la croissance de ces marchés" estimée à 150.000 tonnes de pneus par an, "ce qui représente une usine par an sur les années qui viennent ou l'équivalent", a indiqué M. Senard.
Michelin a déjà en cours trois investissements majeurs dans les pays émergents (750 millions d'euros au Brésil, 1 milliard en Inde et en Chine).
Le groupe "a d'autres projets", a simplement dit M. Rollier sans les détailler, et veut "continuer à investir dans (ses) usines occidentales".
Michelin table aussi sur une progression des pneus à basse résistance au roulement, liés à la réduction de consommation de carburant.
Enfin, les dirigeants de Michelin ont précisé que leur objectif était d'abord de croissance interne, sans exclure de saisir une "opportunité intéressante" d'acquisition. Mais "ça n'est pas un projet aujourd'hui", a dit M. Senard.
Michelin a annoncé d'autres objectifs financiers, comme un résultat opérationnel avant éléments non récurrents "nettement supérieur à 2 milliards d'euros" d'ici 2015.
Le groupe a aussi confirmé ses perspectives pour 2010 annoncées lors des résultats semestriels fin juillet, en matière de croissance et de marge opérationnelle.
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