RIM décroche en Bourse après l'annonce de mauvais résultats
Research in Motion va procéder à une "réduction des effectifs" au cours du trimestre en cours, alors que les ventes de BlackBerry et de PlayBook sont inférieures aux attentes.
Research in Motion (RIM) décrochait en Bourse vendredi 17 juin, le groupe perdant plus de 20% sur la Bourse électronique Nasdaq vers 15H15 GMT. En cause? La publication jeudi deventes au premier trimestre jugées décevantes.
L'inventeur du BlackBerry a vu la valeur de son titre fondre de moitié depuis février. RIM a enregistré un bénéfice net de 695 millions de dollars américains, ou 1,33 dollar par action, conforme aux attentes des analystes, pour le premier trimestre de son année fiscale 2012, clos le 28 mai, mais en recul d'environ 10% par rapport à la même période l'an dernier.
Son chiffre d'affaires a reculé à 4,9 milliards de dollars, en-deçà des attentes des marchés qui tablaient sur des ventes supérieures à 5,1 milliards de billets verts.
Des chiffres de ventes inférieurs aux attentes
Le groupe de Waterloo, en Ontario, a livré 13,2 millions de téléphones multifonctions BlackBerry et quelque 500.000 tablettes électroniques Playbook, des chiffres inférieurs aux prévisions les plus ambitieuses des analystes couvrant le secteur des technologies.
La tablette PlayBook, dotée d'un écran haute définition et qui comprend aussi des caméras au verso et au recto, est vendue depuis la mi-avril aux Etats-Unis et au Canada.
Les premières ventes de PlayBook ont donc été comptabilisées pendant six semaines au premier trimestre, d'où l'intérêt des marchés financiers pour les chiffres fournis jeudi, car ceux-ci donnent un aperçu de l'engouement des consommateurs pour ce nouveau produit. En comparaison, l'équipementier en télécoms Motorola Mobility avait vendu un quart de million d'exemplaires de sa tablette numérique Xoom au cours de son premier mois de vente, et Apple deux millions d'iPad lors de ses deux premiers mois dans les magasins.
Ralentissement au 2e trimestre
"L'année fiscale 2012 a commencé sur un défi. Le ralentissement que nous observons au premier trimestre continuera au deuxième trimestre et les délais dans l'entrée de nouveaux produits vers la fin du mois d'août mènent à des prévisions à la baisse pour le deuxième trimestre", a commenté le co-PDG du groupe Jim Balsillie.
RIM va procéder à une "réduction des effectifs" au cours du trimestre en cours, a annoncé le groupe sans chiffrer le nombre de licenciements. Cette mesure aura un impact positif sur les résultats dès le troisième trimestre, a fait valoir l'entreprise.
Cette décision "vise à mettre fin aux redondances au sein de l'organisation et à redéployer les ressources pour nous concentrer sur les secteurs offrant les plus importantes opportunités de croissance... comme accélérer l'entrée sur le marché de nouveaux produits", ajouté le groupe.
Le groupe devait lancer de nouveaux produits vers la fin juillet ou au début du mois d'août, afin de profiter du boom des ventes au détail lors de la période précédant la rentrée scolaire, début septembre, en Amérique du Nord.
RIM table maintenant sur un chiffre d'affaires compris entre 4,2 et 4,8 milliards de dollars pour son deuxième trimestre qui prendra fin le 27 août et sur un bénéfice par action oscillant entre 75 cents et 1,05 dollar.
Pour l'ensemble de l'année, le groupe canadien pronostique un bénéfice par action oscillant entre 5,25 et 6 dollars, ce qui suggère de meilleurs résultats pour le deuxième semestre.
Jim Balsillie a toutefois voulu être rassurant en rappelant que le groupe est "rentable" et "demeure solide". Un nouveau programme de rachat de jusqu'à 5% de ses actions a été approuvé. Il devrait commencer après le 10 juillet.
(Challenges.fr)
RIM en mal de relais de croissance
Les derniers résultats trimestriels du Canadien sont très décevants. Des licenciements sont annoncés. RIM traverse une crise qui devrait modifier sa stratégie et son identité.
Publié le 17/06/2011
En savoir plus | ||
Tous les indicateurs sont en baisse. A l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels, RIM annonce des revenus de 4,9 milliards de dollars. Un chiffre d'affaires qui a fondu de 16% en un an, et de 12% par rapport au trimestre précédent. Idem pour les bénéfices qui s'élèvent à 695 millions de dollars, c'est-à-dire nettement moins que les 769 millions du même trimestre l'an dernier, et que les 934 millions du trimestre précédent.
RIM a également dû baisser, une nouvelle fois ses prévisions. Cette fois-ci, le groupe annonce que ses revenus annuels devraient baisser de 20%.
Le fabricant a également dû se résoudre à annoncer qu'il va devoir effectuer des licenciements. Le Canadien n'a pas encore donné de chiffres, mais simplement indiqué "qu'ils commenceraient à licencier "au cours du deuxième trimestre" de son exercice fiscal, qui vient de commencer. C'est donc imminent.
Nouveaux Blackberry
RIM a également dû admettre avoir vendu moins de BlackBerry que prévu. Pour la première fois depuis 2005, les ventes de Blackberry affichent en effet une décroissance trimestrielle. Or, plus des trois quarts du bénéfice de RIM (78%) provenaient ce dernier trimestre, des ventes de matériel.
Fleuron du Canadien, ces smartphones et surtout les fameux BlackBerry Enterprise Server ont su cibler, et même convaincre, les entreprises. Les fonctionnalités de synchronisation, avec des applications utiles aux professionnels (Exchange, Lotus Domino, Novell GroupWise) mais aussi d'administration, et surtout de chiffrement ont été des atouts séduisants lesDSI.
Cependant, leur prédominance sur le marché de l'entreprise ne semble plus autant garantie qu'avant. De grandes DSI, celle de Total par exemple, mais aussi des banques internationales comme Citigroup ou Bank of America, ne cachent désormais plus lui préférer d'autre terminaux, notamment ceux d'Apple. La marque a d'ailleurs assez clairement changé sa communication et ses campagnes de publicité, désormais plus orientées vers le grand public, voire les jeunes.
RIM annonce que "1 500 entreprises ont commandé des Playbooks " |
Les relais de croissance envisagés
Les nouveaux BlackBerry annoncés ont évidemment été pensés pour relancer la dynamique de ventes.
Lors de la présentation de ces résultats, RIM a cependant annoncé retarder la commercialisation de ces terminaux, avec OS de 7e génération. Initialement annoncés pour l'été, les Bold Touch 9900/9930 devraient plutôt être commercialisés fin aout. Le Canadien essaye également de garder des parts de marché dans les entreprises, en ayant notamment annoncé la possibilité d'administrer des flottes de terminaux hétérogènes.
Un autre éventuel levier de croissance pour RIM : le marché des tablettes, sur lequel le Canadien est déjà présent outre-Atlantique, et même depuis peu en France, avec la Playbook. Un outil qui cible, et pourra aussi intéresser les entreprises. Le fabricant n'a cependant pas pu donner le nombre de ces tablettes qui avaient été vendues lors de leur premier trimestre d'existence, ce qui n'envoie pas un bon signal.
Le Canadien prétend cependant avoir "livré environ 500 000 tablettes", ce qui ne donne pas d'information fiable sur ses ventes réelles sur un marché très largement dominé par Apple, qui n'offre, du moins pour l'instant, que des miettes aux concurrents. RIM annonce tout de même que "1 500 entreprises ont commandé des Playbooks "
Vers un modèle à la Nokia ?
A lrie ailleurs | ||
|
Conscient qu'il allait falloir souligner les points positifs de ses activités devant les investisseurs, RIM a aussi envoyé des signaux encourageants. Ainsi, Jim Balsillie, co-CEO de RIM, a bien précisé que "RIM est bien rentable et reste solide, et affiche notamment des parts de marché en pleine croissance dans de nombreux marchés à travers le monde. Avec les nouveaux produits prévus et le réorganisation de notre structure, RIM connaîtra une forte croissance des bénéfices dans la dernière partie de l'exercice 2012", dans six mois donc.
Ainsi, Jim Balsillie compte notamment sur l'international pour trouver un nouveau relai de croissance. Une stratégie qui fait clairement penser à celle adoptée parNokia il y a quelques années. Ce dernier, qui dominait le marché des téléphones portables, s'était presque entièrement retiré du marché américain. Il est également passé par une douloureuse réorganisation, et a notamment dû annoncer il y a quelques semaines le licenciement de 7 000 de ses employés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire