Pourquoi AB InBev veut la Corona dans son casier
lundi 25 juin 2012 à 15h31
Si l’information dévoilée par le Wall Street Journal se confirme, AB InBev confortera encore un peu plus sa place de numéro un de la planète bière et dominera l’Amérique du Nord au Sud. Selon le quotidien économique anglo-saxon, le groupe brassicole belgo-brésilien serait sur le point de mettre la main sur le groupe mexicain Grupo Modelo, mieux connu pour sa célèbre marque Corona. En réalité, il rachèterait les quelque 50 % des actions qu’il ne contrôle pas encore pour plus de 12 milliards de dollars.
Le premier brasseur mondial a hérité de cet actif quand il a lancé, en 2008, une OPA de 52 milliards de dollars sur l'américain Anheuser-Busch (AB). Une participation que ce dernier avait acquise en 1993. Toutefois, lors du rapprochement entre les deux géants du houblon, Grupo Modelo avait lancé une procédure en arbitrage pour empêcher ce scénario. Selon lui, l’accord signé en 1993 interdisait à AB de vendre cette participation à un concurrent. En juillet dernier, un panel d’arbitrage avait toutefois donné raison à AB InBev, ouvrant la voie à un rachat du Mexicain par le groupe belge. Une opération stratégiquement importante car le Mexique représente l’un des marchés au monde à plus forte croissance et surtout l’un des derniers où AB InBev n’y occupe pas une position de leader. En contrôlant Grupo Modelo, il deviendrait ainsi le numéro un sur ce marché de 65 millions d’hectolitres – le sixième pays dans le hit-parade des plus grands consommateurs de bières-, devant Femsa, son ancien partenaire mexicain qu’il a revendu à Heineken.
La direction d’AB InBev a réagi à cette information lundi en fin d’après-midi, depuis son siège opérationnel à New York, par un communiqué laconique. «Nous avons eu des discussions avec Grupo Modelo concernant un éventuel renforcement de notre partenariat actuel. Celles-ci peuvent ou ne pas déboucher sur une transaction. C’est pourquoi toutes les spéculations sur les termes et les conditions de l’opération sont prématurées.»
Grupo Modelo, qui pèse environ 23 milliards de dollars en Bourse et qui réalise un chiffre d’affaires annuel de quelque 6 milliards de dollars, détient 58 % de parts de marché dans son pays et exporte près de la moitié de sa production dans le monde. Corona Extra est ainsi la marque de bière importée la plus consommée aux Etats-Unis. En mettant la main sur ce joyau, AB InBev se renforce aussi dans le juteux segment des pils de luxe, où il est déjà actif avec Stella Artois, Beck’s et Budweisser (en dehors des Etats-Unis).
Si la transaction se concrétise, elle renforcera encore l’assise et les couleurs américaines du groupe belgo-brésilien, qui a déjà réalisé l’an dernier 76 % de son chiffre d’affaires et plus de 90 % de ses bénéfices sur le continent américain. Elle constituera aussi une nouvelle étape dans la consolidation du secteur. En septembre dernier, le numéro deux SABMiller rachetait le brasseur australien Foster’s pour 7,4 milliards d’euros. En acquérant Corona, AB InBev reprendrait ainsi ses distances avec son challenger. Reste à voir si cette opération, qui a déjà fait l’objet de nombreuses spéculations, aboutira cette fois-ci car le groupe mexicain a toujours tenu à garder une certaine indépendance (AB InBev a 50 % des parts mais seulement 44 % des droits de vote)…
Sandrine Vandendooren
La direction d’AB InBev a réagi à cette information lundi en fin d’après-midi, depuis son siège opérationnel à New York, par un communiqué laconique. «Nous avons eu des discussions avec Grupo Modelo concernant un éventuel renforcement de notre partenariat actuel. Celles-ci peuvent ou ne pas déboucher sur une transaction. C’est pourquoi toutes les spéculations sur les termes et les conditions de l’opération sont prématurées.»
Grupo Modelo, qui pèse environ 23 milliards de dollars en Bourse et qui réalise un chiffre d’affaires annuel de quelque 6 milliards de dollars, détient 58 % de parts de marché dans son pays et exporte près de la moitié de sa production dans le monde. Corona Extra est ainsi la marque de bière importée la plus consommée aux Etats-Unis. En mettant la main sur ce joyau, AB InBev se renforce aussi dans le juteux segment des pils de luxe, où il est déjà actif avec Stella Artois, Beck’s et Budweisser (en dehors des Etats-Unis).
Si la transaction se concrétise, elle renforcera encore l’assise et les couleurs américaines du groupe belgo-brésilien, qui a déjà réalisé l’an dernier 76 % de son chiffre d’affaires et plus de 90 % de ses bénéfices sur le continent américain. Elle constituera aussi une nouvelle étape dans la consolidation du secteur. En septembre dernier, le numéro deux SABMiller rachetait le brasseur australien Foster’s pour 7,4 milliards d’euros. En acquérant Corona, AB InBev reprendrait ainsi ses distances avec son challenger. Reste à voir si cette opération, qui a déjà fait l’objet de nombreuses spéculations, aboutira cette fois-ci car le groupe mexicain a toujours tenu à garder une certaine indépendance (AB InBev a 50 % des parts mais seulement 44 % des droits de vote)…
Sandrine Vandendooren
Poker d'enfer chez les maîtres de l'orge
Poker face. En lançant une offre de 10 milliards de dollars sur l’Australien Foster's, le deuxième brasseur mondial SABMiller(marques Miller, Peroni, Grolsch) laisse entrevoir une partie de son jeu. En contrepartie, il prend la main dans le grand jeu de poker qui se joue dans un secteur brassicole dont la consolidation est déjà bien avancée.
Foster's a immédiatement décliné l’offre du groupe sud-africain estimant qu’elle sous-évalue l’entreprise. Le prix proposé de 4,9 dollars australien correspond une prime maigrelette de 8%par rapport au dernier cours de Bourse. Pas Byzance en effet.
Le marché s’attend d’ailleurs à ce que SABMiller améliore sa proposition. La preuve : l’action Foster's se traite déjà à des niveaux supérieurs au prix de l’offre.
Pourquoi parler de partie de poker alors qu’à première vue il s’agit d’un rachat comme tant d’autres ?
Foster's aiguise l’appétit d’au moins deux autres candidats à en croire les récentes rumeurs de marchés. Il s’agit, en réalité, d’un tandem réunissant le Mexicain Grupo Modelo (Corona) et Molson Coors.
Le second n’a pas les moyens financiers pour lancer une offre seul. Le cas du premier est plus complexe. AB InBev (Stella, Budweiser, Beck’s), le n°1 du secteur, détient 50% du capital mais pas des droits de vote. Selon Business Spectator, le groupe belgo-brésilien n’a guère envie de voir Foster rejoindre le giron de Modelo car il lui serait plus difficile, à l’avenir, de prendre le contrôle du brasseur mexicain. Une contre-offre du duo sur Foster aurait donc, à premièree vue, peu de chances de voir le jour.
Foster's a immédiatement décliné l’offre du groupe sud-africain estimant qu’elle sous-évalue l’entreprise. Le prix proposé de 4,9 dollars australien correspond une prime maigrelette de 8%par rapport au dernier cours de Bourse. Pas Byzance en effet.
Le marché s’attend d’ailleurs à ce que SABMiller améliore sa proposition. La preuve : l’action Foster's se traite déjà à des niveaux supérieurs au prix de l’offre.
Pourquoi parler de partie de poker alors qu’à première vue il s’agit d’un rachat comme tant d’autres ?
Foster's aiguise l’appétit d’au moins deux autres candidats à en croire les récentes rumeurs de marchés. Il s’agit, en réalité, d’un tandem réunissant le Mexicain Grupo Modelo (Corona) et Molson Coors.
Le second n’a pas les moyens financiers pour lancer une offre seul. Le cas du premier est plus complexe. AB InBev (Stella, Budweiser, Beck’s), le n°1 du secteur, détient 50% du capital mais pas des droits de vote. Selon Business Spectator, le groupe belgo-brésilien n’a guère envie de voir Foster rejoindre le giron de Modelo car il lui serait plus difficile, à l’avenir, de prendre le contrôle du brasseur mexicain. Une contre-offre du duo sur Foster aurait donc, à premièree vue, peu de chances de voir le jour.
Les géants brassicoles classés par chiffre d'affaires
Ce n’est pas tout. Alphaville, le blog du Financial Times note que les analystes financiers ne sont guère emballés par ce deal. Pour dégager un return égal au coût en capital, il devrait générer d’importantes synergies ce qui est délicat à réaliser lorsque les entités opérationnelles sont aussi éloignées les unes des autres. Un autre analyste estime qu’il sera très difficile pour le n°2 mondial d’améliorer la profitabilité de Foster's dans la mesure où ses marges sont déjà très élevées.
Et si, en définitive, le rachat de Foster était davantage guidé par des impératifs stratégiquesque par une logique économique dont on vient de démontrer la faiblesse? C’est ce pensent certains qui voient dans cette offre, une manœuvre de SAB Miller pour se mettre à l’abri d’une éventuelle offre d’achat … d’AB InBev, en se rendant impayable.
Depuis le mois de février et la publication d’une étude du Credit Suisse, la spéculation d’unefusion des deux leaders mondiaux va, en effet, bon train. L’opération aurait du sens, comme on dit. Resterait à AB InBev de trouver 71 milliards de dollars…. Mais au poker tout est possible, n’est ce pas ?
Stéphane Wuille
Bière : Foster’s repousse les avances de SABMiller
mardi 21 juin 2011 à 10h07
L’australien Foster’s a rejeté l’offre non sollicitée de SABMiller, à 9,51 milliards de dollars australiens, malgré une prime de 8,2 % sur son cours de lundi. SABMiller ne baisse toutefois pas les bras.
Dans un communiqué diffusé mardi, Foster's précise avoir reçu une offre non sollicitée, incomplète et soumise à des conditions de la part de SABMiller, qui souhaite acheter le groupe à un prix de 4,90 dollars australiens par action. L'offre représente une prime de 8,2 % sur la clôture de lundi soir.
«Le directoire de Foster's juge que cette proposition sous-estime de manière significative le groupe» et «n'entend donc pas donner suite à cette offre», a ajouté l'entreprise. Le brasseur australien a donc rejeté cette offre de 9,51 milliards de dollars australiens (quelque 7 milliards d'euros).
Foster's, qui possède notamment les bières Carlton et United Breweries, vient de scinder ses activités, avec d'un côté les bières et de l'autre les vins. Ceux-ci font désormais partie d'une nouvelle entité, Treasury Wine Estates.
SABMiller, de son côté, a indiqué vouloir continuer les négociations avec le groupe australien. La société britannique est l'un des premiers groupes brassicoles mondiaux. Elle produit des marques internationales haut de gamme, comme Grolsch, Miller Genuine Draft, Peroni Nastro Azzuro et Pilsner Urquell, et des dizaines de marques locales en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique. C'est aussi l'un des principaux embouteilleurs mondiaux de produits Coca-Cola.
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