Matières premières: comment investir avec les futures?
La popularité des matières premières dans les portefeuilles s’est fortement accrue. Mais quels produits d’investissement donnent accès à ces placements un peu particuliers?
(mon argent) - De plus en plus souvent, les particuliers sont tentés d’avoir une exposition directe sur les matières premières. Les analystes restent généralement positifs en raison de la croissance attendue dans les économies émergentes, qui sont de grandes consommatrices de ces matières. Historiquement, les cours des matières premières constituent également une bonne protection contre l’inflation. De nombreux experts conseillent aujourd’hui aux investisseurs de mettre entre 5 et 10% de leurs actifs en exposition sur ces marchés. A noter que si l’or ou l’argent peuvent être détenus physiquement, ce ne sera jamais le cas pour les autres matières premières. Il existe deux autres manières d’être exposé sur les matières premières.
Couverture
La première est d’être exposé via des actions de producteurs (soit directement, soit via une SICAV), mais comme pour les mines d’or, la performance de la matière première n’est pas toujours un bon indicateur des performances des entreprises. La performance boursière des groupes miniers sud-africains en est un bon exemple. La deuxième sera de passer par le marché des futures, ou contrat à terme sur matières premières.
A l’origine, la création de ces contrats répondait à des impératifs industriels. Les entreprises qui avaient besoin d’une grande quantité d’une matière première voulaient se couvrir contre les risques de fluctuation de celle-ci. Un contrat futures implique la livraison d’une quantité donnée d’une matière première bien précise à un cours et à une échéance précise, et le marché est supervisé par une chambre de compensation (qui est l’acheteur de tous les vendeurs, et le vendeurs de tous les acheteurs) qui fera des appels de marges quotidiens en fonction de l’évolution des cours.
Visez l'huile de palme!
L’objet des contrats a terme a toutefois fortement évolué sur les dernières années, et l’objectif est aujourd’hui plus de s’exposer sur la hausse des cours des matières premières, même si une partie du marché reste alimenté par des opérations de couverture des groupes industriels. Les futures ont aussi débordé le cadre des matières premières, et existent également sur les taux ou sur les marchés d’actions.
Via les fonds
Pour l’investisseur particulier, l’exposition sur les futures passera soit par des fonds qui suivent l’évolution d’un indice sur les matières premières, soit par des trackers (ETF) sur matières premières. Le rendement d’un futures sera dépendant de trois critères : la hausse du cours de la matière première sous-jacente, le rendement du collatéral fourni lors des appels de marge de la chambre de compensation (généralement dépendant du taux d’intérêt obligataire américain) et le différentiel positif ou négatif provenant de la reconduction à l’échéance des contrats futures sur une échéance plus lointaine. Les ETF et les fonds sont généralement investis sur des échéances courtes, et ils devront donc régulièrement renouveler le contrat.
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Outre la performance du cours au comptant (prix payé sur le marché pour un produit livrable le jour même) de la matière première, une des grandes sources de surperformance ou de sous-performance des fonds/ETF sera donc la position relative du cours des futures et du prix au comptant. A l’échéance d’un contrat futures, son cours se rapprochera généralement du prix au comptant. Si au moment de l’échéance, le prix des futures sur une échéance plus longue est inférieure/supérieur au prix comptant (et donc du futures qui vient à échéance), le renouvellement entraînera un rendement positif/négatif. Ce sera donc souvent le cas lorsque les cours des matières premières sont à la baisse/à la hausse.
Depuis quelques années, le rendement supplémentaire dégagé par les renouvellements de contrat est souvent négatif, vu la progression des cours enregistré par les matières premières. Ce qui explique que les ETF/fonds ne captent qu’une partie de la hausse des cours au comptant. Mais pour l’investisseur individuel qui souhaite s’exposer sur les matières premières, c’est souvent un moindre mal. Une stratégie potentiellement plus attrayante sera de s’exposer sur une seule matière première via un ETF spécialisé, mais au risque de perdre le bénéfice d’une meilleure diversification.
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