Cinq pièges à déjouer sur les marchés financiers | |
Lire |
Ne pas se laisser griser par un versement de dividendes
Une fois dans l'année, le plus souvent au mois d'avril ou mai, les entreprises cotées en Bourse ont la possibilité de distribuer des dividendes à leurs actionnaires. C'est-à-dire qu'elles versent une partie des bénéfices dégagés par la société sur l'année écoulée. On parle de détachement de coupon.
Il est tentant d'acheter des actions d'une entreprise la veille du versement des dividendes mais ce n'est pas toujours une stratégie payante.© Zak - Desisgn Studio - Fotolia |
Il est tentant d'acheter des actions d'une entreprise la veille de la date qui va servir de référence pour savoir qui perçoit ou non les dividendes promis – ce jour peut être identique au jour de versement des dividendes– et revendre sa position le lendemain du versement. Ce n'est pas forcément une stratégie payante. Le problème est que le versement du dividende est immédiatement répercuté sur le cours de l'action. Prenons l'exemple d'une action avec une cote à 100 euros le 15 avril. L'entreprise a prévu de verser un dividende de 2 euros par action le 16 avril. A l'ouverture des marchés le 16 avril, le premier cours sera égal à 98 euros. Autrement dit, le cours s'ajuste automatiquement et tient compte du dividende versé. Ce qui n'empêche pas l'action de continuer sa progression. Mais le jour des versements de coupons, il n'est pas rare que l'action soit en baisse par ce simple mécanisme de valorisation d'un titre.
Par conséquent, le moment où une entreprise verse des dividendes ne doit pas être un critère décisif dans une décision d'investissement. Soyez plutôt attentif à la solidité financière de la société et à ses perspectives de développement. Le dividende ne doit être vu que comme une cerise sur le gâteau, une gratification de votre apport de capital.
Savoir jongler avec les rumeurs
Les rumeurs sont le pain quasi quotidien des investisseurs en Bourse. Tenez : le cours d'Apple a chuté au mois de juillet après des rumeurs de rappel de l'iPhone 4. Celui de Yahoo a bondi après des bruits faisant état de son possible rachat par AOL début novembre 2010... Même si les rumeurs ne se vérifient pas toujours, elles créent un mouvement sur le marché. En cas de nouvelle positive, le cours augmente, et en cas de mauvaise nouvelle, le cours baisse.
Si vous obtenez une information, vous n'êtes peut-être pas le premier et il est alors possible que les cours aient déjà pris en compte cette rumeur. © Prashant ZI - Fotolia |
C'est pour cette raison qu'un dicton dit : "Achetez la rumeur, vendez la nouvelle". Ici, il est sous-entendu que la rumeur est favorable à l'entreprise cotée. En effet, il peut-être intéressant d'acheter au moment de la rumeur positive car lorsque la rumeur devient une vraie information, l'effet de surprise est passé et le marché l'a déjà intégrée dans la valorisation du cours. D'où l'intérêt devendre une fois la nouvelle annoncée, l'objet de la spéculation n'a plus lieu d'être. Il faut trouver une autre rumeur. La vente s'impose encore plus si la rumeur est infirmée. Plus la rumeur a fait monter le titre, plus le repli du titre sera important avec le démenti.
Jouer la rumeur, c'est investir à court terme. Cela nécessite d'être aussi bien informé que les salles de marchés et de disposer d'outils réactifs pour saisir toute opportunité. Ce qui est rare pour un particulier. C'est là que se situe le piège. Aussi, méfiez-vous de cette tactique. Si vous obtenez une information, vous n'êtes peut-être pas le premier et il est alors possible que les cours aient déjà pris en compte cette rumeur. Et lorsque vous allez prendre la décision d'acheter, le cours risque d'être au plus haut et donc de baisser ensuite... Et pour vous, l'opération censée être gagnante se transforme en perte sonnante et trébuchante.
Se méfier des introductions en Bourse
En s'introduisant en Bourse, une entreprise met ses actions sur le marché. Pour cela, elle procède le plus souvent à une augmentation de capital c'est-à-dire qu'elle vend des actions et se sert de l'argent pour financer sa croissance. Il s'agit donc d'une opportunité pour un investisseur boursier d'ajouter une ligne à son portefeuille d'actions.
Pour choisir une action, il faut avant tout s'appuyer sur la performance économique et la solidité financière de l'entreprise. © Olivier Le Moal |
Mais attention, investir dans une telle entreprise n'est pas systématiquement la meilleure chose à faire. Une société qui s'introduit en Bourse n'est pas forcément une société en bonne santé. Elle peut par exemple présenter une faible rentabilité ou encore devoir faire face à des concurrents plus compétitifs. Pour choisir une action, il faut donc avant tout s'appuyer sur la performance économique et la solidité financière de l'entreprise.
D'ailleurs, il n'est pas rare que le cours d'une entreprise introduite en Bourse baisse suite à cette opération. Plusieurs exemples d'introductions effectuées en 2010 le confirment. L'action Allo Finance, introduite le 7 juin 2010, avait ainsi perdu plus de 30 % le 10 novembre 2010. De même, le titre de Neovacs, a chuté de 37 % entre le 15 avril 2010, jour de son introduction en Bourse, et le 10 novembre 2010.
Apprendre à surfer sur la volatilité
L'une des caractéristiques importantes à connaître lorsque l'on investit en Bourse est la volatilité. Elle correspond à la propension d'une valeur ou d'un indice à varier très fréquemment au cours d'une séance de cotation, d'une séance à une autre... Elle est un outil de référence pour mesurer le risque : plus une action voit son cours varier, plus elle est volatile et plus elle est risquée. Pour mesurer ce degré de volatilité, il faut regarder les écarts entre les cours d'ouverture, de clôture mais aussi le niveau le plus bas et le plus haut qui ont été atteints.
L'ordre à seuil de déclenchement permet de définir un cours à partir duquel vous souhaitez acheter ou vendre. © Gina Sanders - Fotolia |
Pour quelques valeurs, cela peut vite ressembler à des montagnes russes, à vous donner le tournis. Pour éviter de se faire piéger en subissant de plein fouet la baisse soudaine d'une valeur, la règle de base est d'abord de ne pas paniquer. Si le titre a beaucoup baissé en peu de temps, ne vous précipitez pas pour vendre car vous perdriez de l'argent automatiquement. Ensuite, puisqu'il s'agit d'une valeur assez sensible aux soubresauts du marché, attendez de voir si elle ne va pas rebondir de la même manière. Si c'est le cas, vous pourrez alors envisager de prendre vos bénéfices.
Et puis, il existe des outils de gestion permettant de mieux gérer la volatilité. C'est le cas de l'ordre à seuil de déclenchement ou "ordre stop". Il vous permet de définir un cours à partir duquel vous souhaitez acheter ou vendre. Pour une valeur à forte volatilité, il s'agit de ne pas placer cette limite trop proche du cours actuel. Car si le titre perd 5 % une journée puis reprend 7 % la séance suivante, une limite placée à 1 % du cours actuel ne sera pas très utile puisque vous aurez vendu avant même d'avoir pu profiter d'une remontée du cours. Par ailleurs, notez qu'Euronext peut décider de suspendre temporairement la cotation lorsque la variation d'un cours présente un caractère exceptionnel.
Eviter les valeurs peu liquides
La liquidité pour un titre en Bourse correspond à sa capacité à être échangé facilement et fréquemment sur le marché. Si une valeur est liquide, il est plus aisé de l'acheter ou de la vendre dès que l'on en a pris la décision. Autrement dit, il y a assez d'opérations quotidiennes en circulation pour trouver un acheteur ou un vendeur.
Si vous souhaitez vendre un titre peu liquide, vous aurez plus de mal à trouver un accord avec un acheteur au prix souhaité. © Julien Rousset - Fotolia |
En effet, il faut toujours se rappeler que, pour qu'il y ait un échange sur les marchés financiers, il faut que deux parties tombent d'accord sur les conditions de vente ou d'achat. Si un titre est peu liquide, il est plus difficile de le vendre au prix souhaité : moins il y a d'acheteurs intéressés, moins il existe de chances d'en trouver un acceptant d'acquérir le titre au prix souhaité par le vendeur. Par conséquent, si vous ne trouvez personne pour acheter, vous êtes dans l'obligation de ne pas vendre ou alors à un prix inférieur à ce que vous envisagiez. Du coup, si de nombreuses personnes souhaitent vendre et que peu d'acheteurs sont intéressés, le cours du titre va baisser. C'est en cela que la faible liquidité d'un titre représente un piège sur les marchés financiers.
Pour éviter cette situation, il convient donc de sélectionner des titres possédant une liquidité correcte. Pour le savoir, il faut s'intéresser à ce que l'on appelle le capital flottant d'une entreprise cotée, c'est-à-dire le nombre de titres qui circulent sur le marché. Sur les sites Internet spécialisés, vous pouvez ainsi sélectionner les valeurs selon le volume échangé sur le marché.
En savoir plus
Le droit des actionnaires à l'information
Une entreprise cotée en Bourse a l'obligation d'informer ses actionnaires de toute décision ou tout événement susceptible de faire varier le cours de Bourse. Chaque actionnaire doit également avoir la possibilité de consulter le rapport annuel et les autres documents sociaux comme le bilan ou le compte de résultat de l'entreprise. Il s'agit d'une contrepartie à l'engagement de l'actionnaire dans l'entreprise.
DOSSIER
Comprendre la Bourse
Comment expliquer la variation des cours de bourse ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre pour un investisseur ? Découvrez avec ce dossier les termes fondamentaux qui régissent le monde de la finance et que la crise remet au goût du jour. Lire
CONSEIL
Savoir passer un ordre en Bourse
Ordre à cours limité, ordre au marché, ordre à plage de déclenchement, bon libellé, réclamation... Voici nos conseils pour réussir un passage d'ordre en Bourse. Lire
PRATIQUE
Tous les cours de la Bourse de Paris
Tout long de la séance du jour suivez l'évolution du Cac 40, du dollar, de l'euro, des taux d'intérêt... Et découvrez le palmarès de la séance : quelle valeur baisse, monte... Voir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire