jeudi 29 août 2013

Tendances à la Côte




Ce n’est pas l’appartement classique à la mer, mais plutôt les villas qui semblent profiter de l’épargne surabondante qui trouve aujourd’hui le chemin de l’immobilier.


Compte tenu de la pénurie, le prix des maisons et des terrains à bâtir grimpe dans les communes côtières, alors que dans quasi partout – sauf à Nieuport –, le prix des appartements régresse ou fait du surplace. Un constat qui contraste avec la situation qui prévaut dans l'ensemble de la Flandre, où le prix d'un appartement s'est apprécié de 2,4% ces six derniers mois.

La digue attire toujours autant qu'avant, mais la deuxième et la troisième lignes font tranquillement leur place. C'est en partie dû au glissement qu'on observe ailleurs sur le marché. "Comme les parents vivent plus longtemps, les enfants héritent plus tard et n'achètent leur seconde résidence qu'une fois la cinquantaine bien sonnée", explique Philippe Janssens, administrateur délégué chez le consultant en immobilier Stadim.

Leur approche n'est alors plus la même, selon Janssens: "Ils achètent une seconde résidence dans l'idée d'y passer de longues périodes pendant leur retraite qui approche. Ils ont dès lors d'autres exigences. Ils n'ont pas nécessairement besoin d'une vue sur mer, puisqu'ils y séjournent aussi en dehors des vacances, lorsque la digue est ennuyeuse à mourir. Et ils veulent plus d'espace, pour pouvoir loger les petits-enfants."

On peut donc décrire la seconde résidence idéale à la mer comme suit: spacieuse, pas trop loin de la plage, ensoleillée et à l'abri du vent.

Carte interactive de l'immobilier en Belgique

Comment ont évolué les prix des maisons, villas, appartements et terrains ces six derniers mois en Belgique? Et que coûte un nouveau logement dans chaque commune belge?
Consultez les prix et leur évolution dansnotre nouvelle carte interactive.
"Je connais même quelqu'un qui a un appartement sur la digue pour l'été et un autre au centre de Knokke, à un jet de pierre de la place 'M'as-tu-vu'. Ce n'est certes pas à la portée de tout le monde, mais cela illustre bien la tendance qu'on observe pour le moment", raconte Philippe Janssens.

Les personnes plus âgées listent soigneusement les facilités qu'elles souhaitent et atterrissent de ce fait directement dans les centres côtiers où tout est à portée de main et ouvert durant toute l'année.

Autre constat remarquable: le prix des villas continue à monter. Une vaste maison isolée au Coq ou à Ostende coûte 10,6% de plus qu'il y a six mois. A la Panne, la hausse atteint 11,4%, et 11,2% à Middelkerke. La palme revient à l'intouchable Knokke, avec un bond de 22,2%. Selon Philippe Janssens, cela s'explique par des raisons fiscales. "Au début de 2012, l'imposition très faible des avantages de toute nature – comme une villa mise à disposition par la société par exemple –, a été portée à 10,6 fois l'ancien revenu cadastral. Nombreux sont ceux qui ont alors racheté leur seconde résidence à leur société ou l'ont mise en vente. Ces soubresauts ne sont donc guère révélateurs d'une véritable hausse des prix."

Les prix des habitations et du terrain à bâtir à la Côte ont également affiché la même tendance, incertaine. À Blankenberge, Middelkerke et Knokke, le prix des maisons a baissé respectivement de 6,7%, 6,6% et 10,6%, alors qu'à La Panne, Le Coq et Nieuport, des hausses respectives notoires de 15,7%, 16,7% et 20,3% ont été enregistrées. À Knokke, Middelkerke et Le Coq, le terrain à bâtir s'est déprécié (- 29,4%, — 34% et — 39,2%), mais à Blankenberge, Coxyde et Bredene, il a spectaculairement grimpé (+ 35,2%, + 39,6% et + 53%). "Il faut évidemment savoir sur combien de terrains et de maisons portent ces chiffres, tempère Philippe Janssens. Il y a beaucoup moins de terrains pour réaliser des projets. Or, c'est précisément cette chasse qui fait grimper les prix." Le besoin de terrains peut aussi expliquer les hausses locales du prix des maisons. "Il y a une forte demande pour des habitations situées à proximité de la digue. Elles sont abattues et on y construit des appartements. La valeur de telles maisons se limite à la valeur du terrain", conclut Jan Jassogne, administrateur délégué de la Confédération des Immobiliers de Belgique (CIB) Vlaanderen.

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