mercredi 30 mai 2012

Faucille et fisc ...


12:11 - 29 mai 2012 par Nadine Bollen

La planification successorale désormais assimilée à un abus fiscal ?


Donner un petit coup de pouce (en cash) à vos enfants qui viennent d’acheter une maison, préparer votre succession pour essayer de réduire autant que possible les droits de succession: sauf si vous pouvez prouver que vous n’avez aucune motivation fiscale, le fisc pourra considérer ces actes comme de l’abus fiscal! 
Vous souhaitez aider vos enfants à acheter une maison en leur donnant quelques milliers d’euros, mais tant qu’à faire, vous préférez éviter de payer la taxe sur les donations. Jusqu’à la fin du mois, les notaires, fiscalistes, spécialistes en planification successorale et avocats spécialisés en gestion patrimoniale, vous diront que cela ne pose pas de problème. Vous donnez de l’argent à votre enfant de la main à la main. Ou vous virez cet argent sur son compte bancaire.
Si vous souhaitez garder trace de ce don, vous pouvez vous rendre chez un notaire aux Pays-Bas. Le seul impératif est que vous restiez en vie pendant encore trois ans. Si tel est le cas, alors vous aurez donné cet argent sans payer de taxe et sans vous tracasser.

Rien n'est encore sûr

"À partir du 1er juin, les choses vont changer. Mais rien n’est encore certain en matière de succession ou de planification successorale", avertit Jos Ruysseveldt, avocat spécialisé en droit successoral. Parfois, le don manuel ou bancaire que nous avons pris pour exemple pourra encore échapper au paiement de taxes. Mais dans d’autres cas, le fisc pourra estimer que vous êtes coupable d’abus fiscal. C’est qu’il a reçu de nouvelles armes: la loi anti-abus décrétée par le gouvernement Di Rupo dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale
En fait, cette loi existe depuis longtemps. Ce qui est nouveau, c’est qu’elle s’appliquera désormais à la planification successorale. "L’ancienne loi anti-abus ne concernait que les transactions effectuées dans la sphère économique. La planification successorale n’était pas concernée. Mais il ressort des travaux parlementaires préparatoires que la nouvelle loi s’appliquera aussi à la sphère privée, dont font partie les donations et la planification successorale" explique Maître Nicolas Geelhand, du bureau d’avocats Greenille.
Grâce à cette nouvelle loi anti-abus, l’administration fiscale pourra, à partir du 1er juin et dans certaines circonstances, considérer une planification successorale comme un abus fiscal. Dans une circulaire publiée début mai, l’administration fiscale a clarifié ce qu’elle considérait comme un abus fiscal.
En résumé, la situation est la suivante: si un contribuable choisit de recourir à un acte juridique donné (ou à une série d’actes juridiques) uniquement dans le but de bénéficier d’un avantage fiscal, le fisc pourra le taxer comme si ces actes juridiques n’existaient pas. Un contribuable peut encore choisir de passer un acte (ou une série d’actes) qui offrent un avantage fiscal, mais uniquement si ses objectifs ne sont pas essentiellement liés à un avantage fiscal.

Conséquences radicales

Les conséquences peuvent être radicales, car en matière de planification successorale, les considérations fiscales ne sont jamais absentes. Il n’est pas interdit de recourir à des techniques réduisant les droits de succession ou de donation. Mais cette économie ne peut être, ni l’objectif principal, ni l’unique but recherché. "Techniquement parlant, toute transaction privée tombe sous le coup de la fiscalité. Cela va d’un don non enregistré à un don enregistré par un notaire aux Pays-Bas, de la donation d’un bien immobilier par tranches, jusqu’à l’achat par tranches d’un bien immobilier avant donation". C’est ainsi que Me Jos Ruysseveldt, avocat spécialisé en droit successoral, interprète la nouvelle loi anti-abus. L’avocat Guillaume Deknudt de Delboo Deknudt, nuance: "Si le client a suffisamment d’autres motivations pour justifier le recours à une technique donnée, je pense que la loi anti-abus n’y changera rien."

Quelles techniques resteront possibles?

Dans sa circulaire, le fisc a vaguement défini le terme "fraude fiscale". Mais sur base de différentes interprétations de celle-ci, nous avons quand même essayé de lister les différentes techniques possibles.

1. Donner de l’argent à vos enfants

Vous donnez de l’argent à vos enfants via un don manuel ou  bancaire. Vous ne l’enregistrez pas. Avantage fiscal: 3% de droits de donation qui s’appliquent, en ligne directe, aux biens mobiliers. Si vous restez 3 ans en vie après, vos enfants ne devront payer aucun droit de succession sur ces montants.
Encore possible? Les experts ne s’attendent pas à des difficultés.

2. Faire un don en présence d’un notaire néerlandais

Vous faites établir l’acte de donation de biens mobiliers par un notaire néerlandais, pour pouvoir prouver l’existence de la donation ou pour y ajouter des conditions. Economie: 3% de droits de dona-tion qui s’appliquent, en ligne directe, aux biens mobiliers. Si vous restez 3 ans en vie après, vos enfants ne devront payer aucun droit de succession sur ces montants.
Encore possible? Cette technique sera plus difficile à justifier qu’une donation non enregistrée.

3. Donner un bien immobilier par tranches

Vous donnez un bien immobilier par tranches plutôt qu’en une fois, et vous attendez au moins trois ans entre les différents dons. De cette façon, les droits de donnation sur les biens immobiliers sont progressifs. Plus la valeur du bien donné est élevée, plus les taux d’imposition sont élevés. En répartissant le don sur plusieurs tranches, vous évitez de payer des taux élevés. Vous attendez trois ans entre chaque donation pour éviter que les dons précédents ne soient à nouveau taxés.
Encore possible? Ce sera difficile de faire la preuve de l’absence de motivations fiscales.

4. Acheter une résidence secondaire avec vos enfants

Vous donnez de l’argent à vos enfants (don manuel ou bancaire) qui l’utilisent pour acheter la nue-propriété d’un bien immobilier, dont vous acquérez l’usufruit.
Encore possible? Cette technique se situe en zone grise, même si on y trouve des motivations autres que fiscales. La protection du conjoint survivant, par exemple? Lors d’un achat séparé, les autres héritiers ne peuvent rien changer à l’usufruit dont hérite le conjoint survivant. 

5. "Maison mortuaire"

Une clause ajoutée dans le contrat de mariage lorsqu’un des deux conjoints est en stade terminal d’une maladie. L’ensemble du patrimoine commun revient alors au conjoint cité nommément. En citant le conjoint survivant nommément, on met le fisc hors jeu. Le conjoint survivant hérite de l’ensemble du patrimoine commun sans devoir payer de droits de succession.
Encore possible? Non, il devient impossible de justifier la raison pour laquelle vous laissez les biens au conjoint cité nommément, au lieu d’opter pour l’option - plus sûre - de la clause "d’attribution de toute la communauté en pleine propriété au survivant". Les conséquences en droit civil des deux clauses sont identiques. La seule différence entre les deux options, c’est que l’une  d’elles est fiscalement plus avantageuse.

Changement de mentalité

"Nous ne pourrons plus donner de conseils généraux; nous devrons tenir compte de toutes les circonstances lorsqu’un client nous demandera de passer un acte juridique", renchérit Pascal Minne, responsable du département de structuration patrimoniale chez Petercam.
Ce qui est clair, c’est que la nouvelle loi anti-abus induira un changement de mentalité radical en matière de planification successorale. Plus encore que d’autres taxes, les droits de donation et de succession exaspèrent les Belges. Ces dernières années, une véritable industrie s’est développée autour de ces taxes. Les notaires, les spécialistes en planification successorale, les gestionnaires d’actifs, les avocats spécialisés en gestion de patrimoine: tous aident leurs clients à planifier leur succession.
Dans le passé, tout conseiller compétent savait qu’une bonne planification successorale ne devait pas se baser exclusivement sur des considérations fiscales. La protection de votre conjoint, de vos enfants et de votrepatrimoine est encore plus importante. Mais dans la pratique, les Belges se préoccupaient surtout des réductions d’impôts. Désormais, l’avantage fiscal ne pourra plus être la motivation principale, et devra passer au second plan. Il faudra s’y habituer.

" L’administration fiscale doit clarifier au plus vite "

Le fait qu’à partir du 1er juin, les donations et les héritages se retrouveront en ligne de mire des mesures gouvernementales en matière de lutte contre l’abus fiscal, exige de l’administration fiscale qu’elle clarifie les choses au plus vite.  C’est l’avis du Secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude sociale et fiscale, John Crombez : " Certaines constructions ne seront plus possibles, c’est exact.  Mais l’idée qui se trouve derrière la loi anti-abus, c’est d’apporter davantage de sécurité juridique.  Les zones grises qui permettent à l’administration fiscale de traiter différemment des situations identiques, doivent être éliminées. " souligne Crombez.
'L’administration doit rapidement apporter une réponse à deux questions.  La première : où les contribuables et leurs conseillers pourront-ils s’adresser pour vérifier à l’avance comment une construction donnée sera considérée ? Et la seconde, ce sera de veiller à l’application homogène de la loi.  Si une question revient régulièrement, il faudra indiquer comment cette construction est traitée, et veiller à ce que la loi soit chaque fois appliquée de la même manière. "
" Comme pour chaque nouvelle loi, nous allons donner des instructions précises à nos fonctionnaires.  Cela pourra se faire, par exemple, au cours de journées d’étude " explique Francis Adyns, porte-parole du SPF Finances, le ministère responsable de l’application de la loi anti-abus à partir du 1er juin.  Adyns répète que, pour l’administration fiscale, " ce ne sera pas la construction elle-même qui sera déterminante, mais la motivation ayant mené au choix de ladite construction.  Il sera impossible de déterminer à l’avance si telle technique sera encore admise, et telle autre pas. L’administration va devoir décider au cas par cas. "

YOYO ...


08:31 - 26 mai 2012 par Sven Vonck

À qui profite la baisse des taux?


Le taux belge passe sous les 3%. C’est une bonne nouvelle pour le trésor public. Mais en va-t-il de même pour les épargnants et les particuliers qui remboursent un emprunt?
Le trésor belge n’avait jamais payé aussi peu pour collecter des fonds sur les marchés financiers depuis août 2010. Bien, mais en quoi cela vous intéresse-t-il?
L’épargnant doit se préparer à un nouveau cycle de baisse des taux. Pourquoi diable y aurait-il un lien entre la baisse des taux belges à 10 ans en-dessous des 3 % et les comptes d’épargne? Long terme versus court terme, en clair…  Rien a priori, de fait: les banques se basent en effet sur une série de taux courts pour déterminer les rémunérations des comptes d’épargne. Mais ces taux courts, à l’instar de leurs homologues de longue durée, sont aussi en train de refluer. Ce qui devrait à un moment ou à un autre avoir une influence négative sur les taux à l’étal des livrets.
Les épargnants devraient même recevoir deux nouveaux uppercuts en la matière. D’abord, il y a cette nouvelle taxe qui vise les dépôts des banques. Celle-vise à taxer les dépôts des banques (de 0,03 à 0,12 % des dépôts): plus la part desdits dépôts percole dans l’économie réelle, via l’octroi de crédits aux ménages ou aux entreprises, plus la taxe sera faible. L’idée est louable mais elle aura pour effet de pénaliser les banques de taille plus modeste: ces francs-tireurs de l’épargne, pour la plupart, n’octroient pas de crédits et seront donc davantage imposées ; cela pourrait influencer les rémunérations des comptes d’épargne.
"Ensuite, il devient de plus en plus probable que la Banque Centrale Européenne (BCE) abaisse prochainement ses taux maintenant que les signes de contraction de l’économie en zone euro se multiplient et que le malaise grec persiste", explique Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING. Pour les banques, le taux de la BCE est le principal taux sur lequel elles s’arc-boutent pour fixer leurs tarifs d’épargne. "Une diminution des taux fera donc inévitablement reculer les taux des comptes d’épargne", conclut l’économiste.        
Les taux en baisse peuvent être une bonne nouvelle pour ceux qui ont emprunté à taux variable. Mais ce n’est pas parce que les taux baissent aujourd’hui que l’on paiera moins demain. Tout dépend du contrat, qui prévoit que le taux sera revu une fois l’an, tous les trois ans, voire tous les cinq ans.
Le candidat emprunteur ne doit pas attendre une nouvelle baisse des taux. "Les banques n’ont aucun intérêt à encore baisser leurs taux. Pour le moment, elles peuvent encore se refinancer à bon compte grâce aux comptes d’épargne et aux bons de caisse. Mais si le vent tourne, elles perdront de l’argent à cause des actuels prêts à long terme et à faible taux", affirme John Romain du courtier en crédit immobilier Immotheker. Il nous explique également pourquoi, à l’heure actuelle, l’écart entre taux fixes et variables reste relativement faible. La loi exige en effet que les banques ne peuvent au maximum doubler le taux variable initial que si ce dernier est inférieur à 3%. "Du coup, , commente P. Vanden Houte, la plupart des banques ne sont pas tentées d’encore faire baisser leurs taux variables".

Merkozy, Merlande, Grexit, Spexit ?



LONDON (MarketWatch) — The euro debt crisis, like any really spectacular geoeconomic event, is spawning its own special vocabulary.
We’ve already had Merkozy, now relegated to the footnotes, and are slowly getting used to the clunkier Merlande or Merkellande, as the oddly matched pairing of the German Chancellor Angela Merkel and the French President Francois Hollande has been dubbed. The Grexit, short for Greece finally giving up on the single currency, has been trending for the last few weeks. And coming up next: the Spexit.
What’s that? It’s shorthand for Spain quitting the euro — and we’re going to hear a lot of it over what promises to be a turbulent summer.
The Spanish are a lot more likely to pull out of the euro than the Greeks, or indeed any of the peripheral countries. They are too big to rescue, they have no political hang-ups about rupturing their relations with the European Union, they are already fed up with austerity, and there is a bigger Spanish-speaking world for them to grow into. There are few good reasons for the country to stay in the euro — and little sign it has the will to endure the sacrifices the currency will demand of them.

Did too much money lead to a bubble in Spain?

Spain's scary $19 billion bailout of Bankia is the climax of a manic housing boom that hit the country before 2007. Michael Casey reports on Markets Hub. Photo: Bloomberg.
Even with the fresh Greek elections looming, Spain has moved center stage in the euro crisis and is likely to remain in the spotlight for the rest of the summer. Its economy stumbles from bad to worse. The bond markets have turned on it decisively, pushing rates on 10-year bonds to 6.45%, close to the levels hit at the depths of the crisis.
The banking system is teetering on the edge of a full-scale run. Bankia has already had to be bailed out by the government, and there are fears that others might be in just as bad shape. In the entire recorded history of capitalism there has never been a property crash that hasn’t been followed by a banking crisis. Spain has a huge property crash, and it’s not likely to be the first exception to that rule.
Its economy is already back in recession, and is likely to shrink further. Unemployment is up to 24%. One in four Spanish households now have no breadwinner. Retail sales are now falling at 10% year-on-year. Yet the prescription from Brussels and Berlin is precisely the same as it has been for every other country struggling with the euro. Endure a deep recession. Let unemployment rise. Allow wages to fall until you claw back competitiveness.
In Greece, people have just about put up with it — until now. So have the Irish, the Portuguese, and the Italians. The Spanish won’t. Here’s why.
One: Spain is too big too rescue. When it comes to the crunch, the EU will always bail out the Greeks. Its economy is only worth 230 billion euros. It can be subsidized forever. If the Greeks vote for a government that rejects the bailout package, some more money can be thrown at them. Pumping 10% of gross domestic product into the economy only costs 23 billion euros — peanuts. That is not true of Spain. If the economy collapses, it can’t be rescued. It will have to do the hard work by itself.

Reuters
Spanish workers have been protesting austerity for a long time.
Two: Spain has tired of austerity already. Remember, the protests against cuts began in Madrid a year ago with the “indignados” movement, which started sit-ins across major cities in 2011. The protests spread from there to Greece, and other euro-zone countries. The austerity had hardly even begun, yet already it has provoked strong opposition. The country faces many tough years in the euro zone, and there is little sign it is prepared for that.
Three: Spain has a real economy. The Greeks understandably feel nervous about life outside the euro zone. They don’t really make anything. Spain is a successful economy with a perfectly respectable industrial base – its export to GDP ratio is 26%, similar to the U.K., France or Italy. Only last week the Japanese car-maker Nissan announced a major new investment there. Spain’s problem was a deranged currency that created an insane property bubble, which burst with calamitous results. But there is no reason for Spain to fear it doesn’t have a prosperous future outside the euro. It has plenty of successful export industries.
Four: Spain is politically secure. For many countries, euro membership is more about politics than economics. The Greeks stay in because it locks them into Europe (rather than being part of the Turkish sphere of influence). Latvia wanted in because it made it part of the EU rather than being dominated by Russia. For the Irish, it is about separating themselves from Britain. The Germans stick with the euro because the EU still represents a break with its troubled past, even if that is fading for the younger generation. For the French, the currency boosts their influence in a world where medium-sized Europeans states don’t count for much anymore. But Spain does not have any of those issues. It can take or leave the euro and the EU depending on whether it works or not. And right now it clearly isn’t working.
Five: Spain has bigger horizons. The Spanish economy looks partly to Europe. But it looks just as much to the booming Spanish-speaking economies of Latin America (and indeed the huge Hispanic market in the U.S.). Rather like the U.K., Spanish business has always looked to the global rather than the European market. Why tie yourself to a failing project when there are much bigger opportunities out there?
Six: The debate has already started. There is already a serious discussion underway in Spain about the future of the currency. Plenty of mainstream economists and pundits are arguing that the real problem is the euro, and Spain will only recover once it gets the peseta back. The taboo has been broken. That isn’t true in Greece, where even the far-left Syriza party still clings to the idea that it should stay in the euro.
For all those reasons, the Spain is the nation within the single currency that might conclude first that a negotiated departure from the single currency is a logical step. It might not be alphabetically correct, but the Spexit will come before the Grexit. 
Matthew Lynn is chief executive of Strategy Economics, a London-based consultancy. His latest book "The Long Depression: The Slump of 2008 to 2031" is published by Endeavour Press.

vendredi 25 mai 2012

Brique ou bulle ?


Immobilier : une bulle planétaire


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Dans la plupart des pays industrialisés, les prix des biens immobiliers ont explosé à partir du début du siècle. Une envolée déjà corrigée par certains pays comme les Etats-Unis, où la bulle a éclaté dès 2007. Dans certains Etats, le choc est en train de se produire. Dans d'autres, il n'est encore qu'une menace. Canada, Espagne, France, Irlande, Italie... Faites le point sur la situation immobilière dans le monde.

Les pays dans lesquels la bulle immobilière a éclaté


source : bis/nationwilde.
 
Source : BIS/Nationwilde. © JDN
 

L'Espagne, les Etats-Unis et l'Irlande ont été frappés de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière. Dans ces trois pays, l'indice des prix a cru de manière exponentielle depuis le premier trimestre 2000 avant de connaître une chute vertigineuse. Un fléau qui s'est d'abord abattu sur lesEtats-Unis où l'indice du prix de l'immobilier a chuté de 33% entre mars 2006 et décembre 2011. Mais l'exemple le plus significatif reste celui de l'Irlande : alors que le prix du mètre carré avait plus que triplé entre mars 2000 et septembre 2007, il enregistre une baisse de 50% depuis cette date. Le constat est identique pour l'Espagne où la bulle immobilière éclate au troisième trimestre 2008. Depuis cette date, les prix ont chuté de 19% dans la Péninsule ibérique.

Les pays dans lesquels une bulle immobilière est en train d'éclater



source : bis.
 
Source : BIS. © JDN
 

Le Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, l'Italie connaissent actuellement une chute des prix de l'immobilier. C'est outre-Manche que le choc a été le plus violent, avec à partir du premier trimestre 2008, une chute de 14% en un an. Depuis, la tendance est légèrement à la hausse. La bulle n'a donc pas éclaté, la hausse irrationnelle n'est pas complètement corrigée, bien au contraire. Au quatrième trimestre 2011, les prix sont encore plus de deux fois supérieurs à ceux du premier trimestre 2000.
En Italie, c'est à une stagnation des prix que l'on assiste depuis le 4e trimestre 2008. A cette date, l'indice avait grimpé de 68% depuis 2000. Là encore, la bulle immobilière n'a donc pas complètement éclaté.


France : la fin de la bulle immobilière pour bientôt ?



source : bis.
 
Source : BIS. © JDN
 

L'évolution des prix immobiliers en France laisse présager l'avènement d'un krach. En effet, en décembre 2011, l'indice des prix français est plus élevé que celui des Etats-Unis avant l'éclatement de la bulle immobilière en 2006. Entre le premier trimestre 2000 et le quatrième trimestre 2011, les prix de l'immobilier ont plus que doublé. Si l'indice des prix a enregistré une baisse de 10% entre septembre 2008 et juin 2009, le marché connaît, depuis, une reprise de 14% notamment grâce à l'intervention de l'Etat et à la mise en place du dispositif Scellier. Des mesures qui ne font que retarder l'inévitable correction des prix.


Les marchés belge, canadien et suédois continuent leur progression



source : bis.
 
Source : BIS. © JDN
 

En Belgique, au Canada et en Suède, la bulle immobilière n'a pas encore éclaté. Pourtant, les prix du marché dans ces trois pays connaissent une progression constante depuis le premier trimestre 2000. En effet, entre mars 2000 et décembre 2011, l'indice des prix en Belgique, au Canada et en Suède a plus que doublé. Ce n'est pas le seul point commun à ces trois pays : ces derniers ont enregistré une légère baisse du marché en 2008. En Belgique, les prix ont chuté de 3% entre décembre 2008 et septembre 2009. Au Canada, la baisse des prix de l'immobilier intervient de septembre 2008 à juin 2009 à hauteur de 6%. Même constat en Suède où l'indice des prix recule de 5% entre septembre 2008 à mars 2009.  En outre, dans les trois pays, le marché de l'immobilier connaît une reprise depuis le quatrième trimestre 2009.


En savoir plus



L'immobilier en Allemagne
Le cas allemand a volontairement été écarté de la rédaction de ce dossier. En effet, outre-Rhin, le marché présente une singularité : une exceptionnelle stabilité des prix des biens immobiliers en ce 21e siècle. Une stagnation qui s'explique notamment par l'effort de construction fourni après la Seconde guerre mondiale qui a eu pour effet d'augmenter les capacités du parc immobilier allemand. En revanche, depuis le début de l'année 2012, les prix de l'immobilier allemand sont à la hausse, en raison d'une augmentation de la demande dans les grandes villes. Une première depuis la réunification. L'Allemagne pourrait donc, elle aussi, être concernée par la formation d'une bulle dans les mois qui viennent.
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Immobilier : ce que les professionnels ne disent pas

Les professionnels ne cessent de rassurer autant que possible les propriétaires et futurs acquéreurs sur l'état du marché. Lire
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Etudiants et retraités, les nouvelles victimes de la crise

Elle gonfle le coût des études des premiers et diminue les pensions des seconds. Lire
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Europe : l'échec des plans de relance

Chômage, commerce extérieur, PIB, bons du Trésor... En 8 indicateurs, découvrez l'ampleur de la faillite. Lire




dimanche 13 mai 2012

CDS !!! Once Again ...


JP MORGAN CHASE & CO COM USD1 (JPM)

36,96 USD 
-9,28% | -3,78 
 11/05/2012 22:00




Le patron de JPMorgan reconnaît une "terrible" erreur après la perte de deux milliards de dollars

Créé le 13-05-2012 à 17h01 - Mis à jour à 18h01



NEW YORK (AP) — Le PDG de JPMorgan Chase, qui a dévoilé en fin de semaine une perte de trading de deux milliards de dollars (1,55 milliard d'euros), a reconnu qu'il avait "complètement tort" lorsqu'il avait balayé les inquiétudes suscitées par les activités de la banque américaine le mois dernier.
"Nous avons commis une terrible, une monstrueuse erreur", a-t-il reconnu dans un entretien diffusé lors de l'émission dominicale "Meet the Press" sur la chaîne américaine NBC. "Il n'y a pas pratiquement pas d'excuse à cela", a dit Jamie Dimon, expliquant qu'il ignorait l'étendue du problème lorsqu'il avait parlé en avril de "tempête dans un verre d'eau".
Après l'annonce jeudi par la banque de cette perte de deux milliards de dollars accumulée au cours des six dernières semaines, le titre a perdu presque 10% de sa valeur.
Jamie Dimon a affirmé que la perte venait de placements dans des produits dérivés censés justement protéger la banque des risques financiers et qu'ils n'étaient pas destinés à faire des profits.
Mais trois ans après la crise financière, ses explications n'ont pas convaincu ses détracteurs, qui voient dans ces pertes la preuve que les banques continuent de spéculer en prenant des risques inconsidérés. "Ce n'était pas une protection", a estimé le sénateur Carl Levin, président démocrate d'une sous-commission qui avait enquêté sur la crise. Pour lui, ces placements étaient au contraire "un pari énorme" sur l'évolution de l'économie.
Le PDG de JPMorgan a dit que la banque se tenait prête à répondre aux questions des instances de régulation. Il a également promis, dans un e-mail adressé aux employés de la banque et lors d'une visio-conférence avec des analystes financiers, de mener une enquête approfondie sur ce qui s'était passé et d'en tirer les leçons. Mais il a assuré que la plus grosse des Etats-Unis demeurait "très forte".
JPMorgan avait été la seule grande banque américaine à rester bénéficiaire lors de la crise financière de 2008. Fort de cette réputation de solidité, Jamie Dimon avait exprimé sa ferme opposition à un contrôle plus strict des activités des banques.
Mais depuis l'annonce de cette perte, JPMorgan Chase et ses responsables sont sous le feu des critiques. "Cela montre tout simplement qu'elles ne savent pas gérer le risque et si JPMorgan n'y arrive pas, personne ne peut y arriver", résumait vendredi Simon Johnson, ancien responsable du Fond monétaire international (FMI).
Tentant de répondre à la colère de l'opinion publique contre les dérives de Wall Street, Jamie Dimon a assuré qu'il souhaitait une société plus équitable et était prêt à payer des impôts plus élevés. Mais s'en prendre à l'ensemble du secteur est "très contre-productif", selon lui. AP

Le DG de JP Morgan Chase fait son mea culpa

Créé le 13-05-2012 à 20h42 - Mis à jour à 20h42 Réagir

Jamie Dimon, son DG, a admis que JP Morgan Chase avait très mal réagi aux avertissements lui annonçant qu'elle subissait une importante perte liée à des opérations menées par le trader français Bruno Michel Iksil.


Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase. La première banque américaine a annoncé jeudi une perte de trading de deux milliards de dollars consécutive à l'échec d'une stratégie de couverture, ce qui a contraint son médiatique patron à présenter ses excuses. /Photo prise le 3 mai 2012/REUTERS/Keith Bedford
(c) Reuters
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase. La première banque américaine a annoncé jeudi une perte de trading de deux milliards de dollars consécutive à l'échec d'une stratégie de couverture, ce qui a contraint son médiatique patron à présenter ses excuses. /Photo prise le 3 mai 2012/REUTERS/Keith Bedford (c) Reuters
Un mea culpa en bonne et due forme. Dans un entretien diffusé ce dimanche 13 mai dans l'émission "Meet the Press" sur la chaîne NBC, Jamie Dimon a reconnu que les dirigeants de la banque avaient eu "tout faux" lorsqu'en avril ils n'avaient pas réagi aux divers articles de presse évoquant la possibilité d'une perte de trading dans les dérivés.
Au début du mois dernier, Bloomberg News et le Wall Street Journal avaient révélé les difficultés de la banque d'affaires américaines. Les journalistes s'appuyaient alors sur les propos d'opérateurs sur les marchés dérivés affirmant que la JP Morgan Chase avait pris d'importantes positions qui pourraient être difficiles à dénouer. Lors d'une conférence téléphonique du 13 avril avec des analystes financiers, Jamie Dimon avait alors qualifié ces articles de "tempête dans un verre d'eau".
Jeudi 10 mai, JPMorgan Chase a reconnu avoir subi une perte de trading d'au moins 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros), conséquence d'une stratégie de couverture perdante menée par un courtier français, Bruno Michel Iksil, dans les CDS. Ce dernier est surnommé "la baleine de Londres" pour ses énormes paris financiers (The London whale). Selon des analystes bancaires, cette perte de crédit risque de saper durablement la crédibilité de la banque, tout en donnant aux autorités publiques de nouveaux arguments pour durcir encore les règles du secteur bancaire.
Avant la perte de trading annoncée vendredi 11 mai, Jamie Dimon n'avait eu de cesse de dire que les nouvelles règles actuellement mises en place par gouvernement américain allaient trop loin. "Nous avons porté préjudice à nous-mêmes et à notre crédibilité. Nous devons nous attendre à en payer intégralement le prix", a déclaré Jamie Dimon, dont les propos sur NBC avaient été enregistrés vendredi. Le DG de la banque devrait s'exprimer à nouveau mardi lors de l'assemblée générale des actionnaires de JPMorgan Chase.
Le titre JPMorgan, qui avait chuté de plus de 9% vendredi, devrait encore être entouré après la décision de l'agence de notation Fitch de déclasser d'un cran, au nom de la perte de trading, la note de la banque et celle de Standard & Poor's d'abaisser sa perspective à négative.

Le trader Voldemort plombe JP Morgan de 1,5 milliard d’euros


 Victime d’énormes paris risqués qui ont mal tourné, la première banque d’affaires américaine tente de limiter ses pertes. Ce nouveau scandale relance le débat sur la nécessité de nouvelles règles de prudence.

BRUNO MAZURIER | Publié le 12.05.2012, 08h04


NEW YORK (ÉTATS-UNIS), HIER. L’action JP Morgan a perdu plus de 7% à Wall Street, conséquence de l’annonce par le PDG de la banque d’une perte de 2 Mds$ (1,5 Md€).

NEW YORK (ÉTATS-UNIS), HIER. L’action JP Morgan a perdu plus de 7% à Wall Street, conséquence de l’annonce par le PDG de la banque d’une perte de 2 Mds$ (1,5 Md€). |









Coucou le revoilà! Il y a un mois, on l’avait surnommé la Baleine de Londres, en référence aux sommes gigantesques (une centaine de milliards de dollars) qu’il avait englouties sur des produits aussi complexes que risqués. 
Aujourd’hui, le trader français de JP Morgan Bruno Michel Iksil refait surface, doté d’un nouveau surnom : Voldemort, clin d’œil, cette fois, au méchant doté de pouvoirs immenses dans la saga Harry Potter. Il faut dire que la banque américaine a perdu la bagatelle de 2 Mds$ (1,545 Mds€) au des six derniers mois, du fait de l’imprudence de son trader, un « frenchy » basé à Londres.

Le PDG de JP Morgan, Jamie Dimon, a bien pris soin, jeudi soir, d’attendre la fermeture de  avant de faire cette annonce. Il a évoqué « des pertes de courtage avant impôt de plus de 2 Mds$ », précisant même que le  d’actifs en question « pourrait coûter jusqu’à 1 Md$ de plus ». Pour éviter cette perte supplémentaire, le banquier a indiqué que son établissement allait « gérer au maximum » ce portefeuille, dont le « risque va perdurer pendant plusieurs trimestres » encore.

Comment en est-on arrivé-là? Même si son dirigeant « espère que ce problème n’en sera plus un d’ici à la fin de l’année », les positions prises par son trader étaient hyperspéculatives : en vendant à tour de bras pour quelque 100 Mds$ de « credit default swaps » (ce type de contrat d’assurance vise à protéger son acheteur contre le risque de défaillance d’un Etat ou d’une entreprise), Bruno Michel Iksil avait déstabilisé le marché en pariant sur la bonne santé financière de quelque 120 sociétés américaines. A tort. Et dans des proportions considérables : début avril, des investisseurs qualifiaient les ordres passés par Iksil comme « les plus élevés jamais vus ».

D’âpres négociations sur les nouvelles règles bancaires

Aujourd’hui, tout en annonçant une enquête interne pour déterminer les causes précises des pertes, le PDG de JP Morgan reconnaît « beaucoup d’erreurs, de manque de rigueur et de mauvais jugements ». Surprenant revirement : il y a un mois, le même qualifiait les faits de « tempête dans un verre d’eau ». Jamie Dimon fait partie des pourfendeurs d’une réglementation accrue, notamment de la fameuse règle Volcker qui vise à mieux contrôler les activités spéculatives des banques. Voilà des mois que ce texte fait l’objet d’âpres négociations, entre autorités politiques et bancaires, aux Etats-Unis. La bévue de JP Morgan devrait relancer le débat. En attendant que les uns et les autres ne s’accordent, hier, l’action JP Morgan perdait plus de 7% à Wall Street.

La banque JPMorgan alerte sur de possibles pertes chiffrées en milliards




Le PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, à la Bourse de New York le 7 mai 2012 (Photo Jemal Countess/Getty Images/AFP)

Vendredi 11 mai 2012, 07h17
La banque américaine JPMorgan Chase a annoncé jeudi qu'elle avait enregistré sur les six dernières semaines une perte de 2 milliards de dollars dans le courtage, qui pourrait grossir à cause de positions risquées de dérivés de crédit, produits à l'origine de la crise de 2008.
Lors d'une conférence téléphonique surprise, le PDG Jamie Dimon a évoqué des pertes liées à des "contentieux d'environ 200 millions de dollars" et des "pertes de courtage avant impôt de plus de 2 milliards de dollars", compensées par "un milliard de dollars de gains sur les ventes de produits de couverture face à la dette".
Il a ajouté que le portefeuille d'actifs incriminé présentait encore "beaucoup de volatilité". "Nous allons le gérer au maximum" mais "il pourrait nous coûter jusqu'à un milliard de dollars ou plus" et "le risque va perdurer pendant plusieurs trimestres".
Le groupe a lancé une étude sur la façon dont ces pertes sont survenues, mais il y a eu "beaucoup d'erreurs, de manque de rigueur et de mauvais jugement", a commenté Jamie Dimon.
Cette perte est survenue parce que le groupe a voulu couvrir son exposition aux crédits, qui représente "le plus gros" risque pour le groupe financier, dont l'activité de coeur est d'émettre des prêts.
Pour cela il a acheté massivement des dérivés de crédit, des "credit default swap" (CDS), qui sont des sortes de contrats d'assurance destinés à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution.
"En couvrant à nouveau ce portefeuille d'actifs, il y a eu une mauvaise stratégie, mal exécutée, elle est devenue plus complexe et a été mal suivie", a encore déploré M. Dimon.
Ainsi cette contre-performance serait liée au genre de produits dérivés complexes qui avaient été à l'origine de la crise financière de 2008, et visés par la "règle de Volcker", l'une des mesures phares de la réforme financière de 2010, et qui prévoyait de limiter les investissements dans les dérivés des banques.
M. Dimon s'est plusieurs fois opposé à la réforme financière et à tout durcissement de la réglementation bancaire.
"C'est malheureux, il va y avoir beaucoup de commentateurs" qui vont critiquer JPMorgan à ce sujet, "mais nous allons devoir vivre avec", s'est contenté de dire M. Dimon, interrogé à ce sujet.
Il a précisé que les opérations de courtage incriminées n'avaient pas "enfreint la règle de Volcker mais le principe de Dimon".
Le sénateur américain Carl Levin, co-auteur de la règle de Volcker dans la législation, a d'ailleurs aussitôt condamné "les pertes énormes de JP Morgan" qui sont pour lui "la dernière preuve en date que ce que les banques appellent +une couverture de risque+, c'est souvent des paris risqués que les banques d'ampleur systémiques n'ont pas à prendre".
M. Dimon a admis que ce problème avait été découvert à la suite d'un article du Wall Street Journal début avril décrivant l'étonnement de la place financière de Londres face aux positions très risquées et massives d'un courtier français de JPMorgan, Bruno Michel Iksil, dans les CDS.
Jamie Dimon avait peu après qualifié ces informations de "tempête dans un verre d'eau".
JPMorgan "espère que ce problème n'en sera plus un d'ici la fin de l'année" mais a insisté que cela dépendrait "des marchés et de nos positions".
M. Dimon a conclu en affirmant que la banque n'était "pas une activité dans laquelle on ne fait pas d'erreurs".
JPMorgan Chase avait publié le mois dernier des résultats nettement supérieurs aux attentes pour le premier trimestre, même si le bénéfice net de 5,38 milliards de dollars avait affiché un recul de 3%. Le chiffre d'affaires avait progressé quant à lui de 6% à 26,71 milliards de dollars.
L'action plongeait de 6,73% à 38 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse à New York.