vendredi 30 mars 2012

Human Resources ?


Suicides à La Poste : une ex-DRH accuse

Créé le 29-03-2012 à 12h15 - Mis à jour à 12h27      3 réactions

INTERVIEW Astrid Herbert-Ravel, ancienne directrice des ressources humaines d'une division de La Poste, a porté plainte pour harcèlement moral contre son ex-employeur. L'audience au TGI de Paris est programmée pour janvier.


Ancien DRH à la Poste, Astrid Herbert-Ravel a porté plainte contre son ancien employeur pour harcèlement moral.L'audience à laquelle Jean-Pierre Bailly est convoquée doit se tenir en janvier. (SIPA)
Ancien DRH à la Poste, Astrid Herbert-Ravel a porté plainte contre son ancien employeur pour harcèlement moral.L'audience à laquelle Jean-Pierre Bailly est convoquée doit se tenir en janvier. (SIPA)

Ancienne DRH d’une grande division de la Poste, Astrid Herbert-Ravel a intenté une action judiciaire au pénal contre le président de la Poste. Elle vient d’obtenir une date d’audience de la 31e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris. Jean-Paul Bailly est censé se rendre en personne, en janvier prochain pour y répondre de l’accusation de harcèlement moral. Elle a accepté de répondre aux questions de Challenges.
Quelle a été votre fonction au sein de La Poste ?
J’étais DRH des Services Financiers et du Réseau Grand Public d’Ile de France en 2002 quand je me suis retrouvée victime d’un harcèlement moral caractérisé, de la part d’un directeur récidiviste. Je suis alors entrée dans une longue et pénible période où j’ai été tour à tour mutée d’office, mise au placard, intimidée, renvoyée chez moi et poussée à la démission. J’ai moi-même traversé des moments suffisamment pénibles pour envisager le suicide.
Vous êtes toujours salariée de La Poste ?
Oui. Mais il m'est impossible d'y travailler, comme de très nombreuses personnes dont on ne sait que faire. J’ai ouvert une procédure de harcèlement, interne à l'entreprise, qui n’a pas été menée de façon objective. Voilà pourquoi, aujourd’hui j’ai décidé de passer la vitesse supérieure en attaquant nommément le président Jean-Paul Bailly ainsi que deux hauts responsables des ressources humaines pour harcèlement. C'est la seule façon aujourd'hui d'obtenir que les responsables viennent s'expliquer à la barre. L’audience de plaidoirie est prévue pour janvier 2013. Cela peut paraître lointain mais pour moi c’est enfin, peut-être la fin d’un long parcours.
N’est-il pas injuste de mettre en cause les dirigeants du groupe ?
Leur responsabilité est entière car ils ont l'obligation de prévenir et de traiter le harcèlement. Or, à La Poste, le harcèlement a été érigé comme mode de management, moyen silencieux et peu coûteux de se débarrasser des personnes gênantes, peu importe la raison. Quand La Poste est entrée dans une organisation par métiers, il y a quelques années, baptisée en interne "la métiérisation", des managers ayant des fonctions techniques sont devenus des directeurs à part entière, avec des responsabilités RH. Or ces responsables n’ont pas forcément été préparés alors qu’ils doivent eux-mêmes mettre en place de profonds changements à marche forcée avec des objectifs chiffrés.
Sachez que depuis 2003, 73.000 emplois ont disparu, sans l’ouverture du moindre plan social avec les outils d’accompagnement qui en découlent. Pendant ce temps, les règles RH sont devenues plus opaques et cloisonnées. Entre les mains de managers peu au fait des RH, c'est devenu le fait du prince, accentué sans doute par le passé de l'entreprise et ses coutumes.
Quelles sont les conséquences ?
On a dégraissé à la tronçonneuse, en poussant les salariés au départ. Les congés maladies et les cas d’inaptitude se sont multipliés, au point qu’un rapport de l’inspection du travail s'est ému de la tradition qui existe dans l'entreprise de pousser les salariés vers la maladie. Il y a aussi de nombreuses procédures disciplinaires abusives qui conduisent sans motif au licenciement. Autre méthode : l'incitation très forte à la retraite proposée en guise de sortie à des personnes en plein désarroi. Je dispose de nombreux témoignages de personnes qui m’ont contacté après m’avoir entendue à la radio.
Vous avez connaissance de cas de suicides ?
Oui, ça va bien au delà des 3 suicides médiatisés. Selon les syndicats, il y en aurait 73 identifiés l’an dernier, mais cela reste, selon moi, bien en deçà de la réalité. Et je ne compte pas les nombreuses tentatives, non comptabilisées ou alors considérées comme de simples malaises. Des tentatives de suicide, j'en ai vu quasiment dans tous les dossiers qu'il m'ait été donnés d'analyser.
Votre expérience et vos griefs personnels vous empêchent d’être objective sur le climat de stress et de mal-être au travail dénoncé par les syndicats.
La période difficile est derrière moi. Maintenant je ne me donne aucune chance de réintégrer l’entreprise, je porte un témoignage qui peut être utile. Je n’ai pas attendu les cas récents de suicides pour agir. J’ai écrit à Nicolas Sarkozy, François Baroin et Xavier Bertrand pour les alerter. L’Etat est l’actionnaire de référence de La Poste, il ne peut se désintéresser de cette affaire. La Poste est une bombe à retardement. On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas.

Contacté par Challenges, le service de presse de La Poste nous a adressé cette réaction :"Madame Astrid Herbert Ravel communique de manière à soutenir sa procédure judiciaire en cours pour harcèlement moral contre trois dirigeants de La Poste dont deux qu’elle n’a jamais rencontrés et un, une seule fois, à sa demande. L’objet de sa procédure est d’obtenir de La Poste une transaction financière d’un montant astronomique au prétexte que ses dix dernières années professionnelles ne correspondent pas à ce qu’elle pense mériter. A ce stade La Poste réserve les éléments de ce dossier pour la justice."

jeudi 29 mars 2012

TOTAL



TOTAL : le PDG rencontre Aung San Suu Kyi en Birmanie

Source : AOF
11/06/2012 à 09:05 / Mis à jour le 11/06/2012 à 09:05

(AOF) - Total a établi un contact avec les forces d'opposition en Birmanie, où la compagnie pétrolière exploite un champ de gaz naturel offshore. Christophe de Margerie, PDG du groupe, a rencontré la dissidente Aung San Suu Kyi, libérée à la fin 2010 après avoir été assignée à résidence pendant des années. Dans un message diffusé samedi sur Twitter, le dirigeant de Total s'est réjoui de voir Aung San Suu Kyi à nouveau libre et s'est dit ravi de pouvoir poursuivre ses discussions avec elle.
Ces dix dernières années, Total a résisté aux pressions pour que le groupe quitte le pays, malgré les accusations de complicité avec le régime militaire birman. Le groupe a toujours rejeté ces accusations, en affirmant qu'il apportait des emplois et une aide humanitaire aux régions pauvres du pays.
Pour information, le groupe pétrolier français Total a commencé ses activités en Birmanie en 1992 en signant un contrat de développement du gisement de gaz offshore de Yadana. Depuis 2000, Total produit 15 000 barils d'équivalent pétrole par jour.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Total élargit notamment son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforce ses positions dans des relais de croissance ( GNL et sables bitumineux) ;
- Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbée par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iv) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...) ;
- La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique ;
- L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie du fait notamment des catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF ainsi que de la fermeture très médiatisée de la raffinerie de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Total est de loin la 1ère capitalisation boursière de la place parisienne ;
- Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre ;
- L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole. Comme pour l'ensemble des groupes pétroliers intégrés, le risque le plus important est celui d'une baisse sensible des cours du pétrole, qui impliquerait un fort recul des flux de trésorerie ;
- Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel ;
- Les projets de développement de Total doivent être appréhendés sur le long terme ;
- Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français ;
- Les tensions géopolitiques, notamment sur le continent Africain, sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total ;
- La part de Total dans le capital de Sanofi est vouée à être cédée d'ici la fin de cette année.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté les dispositions permettant la mise en oeuvre des mesures restrictives adoptées contre le programme nucléaire iranien, dont l'embargo pétrolier. L'AIE considère que jusqu'à un million de barils de pétrole pourraient être perdus à la suite de cet embargo. L'Iran a menacé la communauté internationale de répercussions sur le détroit d'Ormuz, alors qu'environ un tiers du trafic pétrolier mondial y transite. Selon le FMI, l'arrêt des exportations de l'Iran pourrait provoquer une hausse du prix du pétrole d'environ 20% à 30%, le temps que les pays importateurs trouvent d'autres sources d'approvisionnement. L'Arabie saoudite s'est dite d'ores et déjà prête à augmenter sa production de pétrole de 25% si cela était nécessaire. L'AIE ne prévoit pas de perturbation sur le marché mondial du pétrole et ne juge pas nécessaire de puiser pour le moment dans les réserves stratégiques. En juin dernier, cette organisation avait remis sur le marché soixante millions de barils issus des réserves stratégiques, afin d'apaiser les tensions sur le marché pétrolier liées à la crise en Libye.

DERNIERE RECOMMANDATION SUR LA VALEUR

Morgan Stanley est passé d'une recommandation Sous-pondérer à Pondérer en ligne et a confirmé son objectif de cours à 39,80 euros sur Total. Le broker indique ne pas avoir changé fondamentalement sa vision sur le titre. Il estime toujours que le groupe pétrolier est engagé dans une période de dépenses d'investissement élevées pour augmenter sa production. Néanmoins, il croit désormais que le dividende n'est plus menacé.

CONSENSUS DES PROFESSIONNELS

D'après le consensus de marché calculé à la date du 06/06/2012, les analystes conseillent d'acheter le titre TOTAL (FP 34.91 +0.9%) . En effet, sur un total de 10 bureaux d'études ayant fourni des estimations, 7 sont à l'achat, 1 est à la vente et 2 sont neutres. L'indice de recommandation AOF, reflétant l'avis moyen des analystes et s'étendant de -100% à +100%, est de 60%. Enfin, l'objectif de cours moyen est de 46,39 EUR. Le consensus précédent conseillait d'acheter la valeur .

Total




Le Qatar détient 3% de Total

Source : Reuters
21/04/2012 à 18:40 / Mis à jour le 21/04/2012 à 18:40



Le Qatar a porté sa participation dans Total à 3%. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau (FRANCE BUSINESS)
Le Qatar a augmenté sa participation dans Total à 3%, déclare le PDG du groupe pétrolier dans un entretien publié samedi par le quotidien Al Sharq.
"L'acquisition d'une participation de 3% dans notre entreprise est un développement important", déclare Christophe de Margerie.
Le Qatar est parmi les cinq premiers actionnaires de Total, derrière les salariés de la compagnie et l'investisseur belge Albert Frère.
Le fonds souverain du Qatar, un des plus grands investisseurs mondiaux, a pris des participations dans plusieurs entreprises françaises, dont Lagardère, Vinci (DG 33.27 -1.63%) ou Veolia.
Regan Doherty, Jean-Baptiste Vey pour le service français


Elgin: colmater la fuite de gaz coûtera au moins un million de dollars par jour, selon Total



La plateforme Elgin de Total le 2 avril 2012 en Mer du Nord (Photo Jonathan Nackstrand/AFP)

Lundi 02 avril 2012, 18h38
Le géant pétrolier français Total, à la communication calculée depuis l'évacuation de sa plateforme d'Elgin le 25 mars, a chiffré pour la première fois lundi le coût à venir des travaux de colmatage de la fuite de gaz sur le site, évalué à au moins un million de dollars par jour.
Les mesures prises par Total pour endiguer la fuite sur sa plateforme en mer du Nord lui coûtent "environ 1 million de dollars par jour", y compris les deux plate-formes mobilisées pour forer des puits de secours, a dit lundi le directeur financier du groupe, Patrick de la Chevardière, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers.
Et la facture pourrait grimper jusqu'à 1,5 million de dollars par jour quand les opérations de forage de puits de secours proprement dites démarreront, a-t-il précisé.
En outre, forer un puits de secours, afin de détourner le gaz, coûte de 150 à 200 millions de dollars, a également affirmé le dirigeant de Total.
Détourner le gaz du puits défaillant est l'un des deux scenarii envisagés par Total, qui pourrait également injecter directement des boues dans le puits défaillant.
Total attend désormais l'aval de l'autorité britannique de sûreté (Health and Safety Executive, HSE) pour intervenir sur sa plateforme et réduire la fuite qui laisse échapper environ 200.000 m3 de gaz par jour.
- pas de remise en cause de la politique d'investissement -
Le géant pétrolier perd avec cet incident environ 1,5 million de dollars par jour de revenu net opérationnel, mais cette perte ne remet pas en cause la politique d'investissement et de dividende du groupe, a assuré M. de la Chevardière.
Total prévoit d'investir cette année 20 milliards de dollars et de verser à ses actionnaires, au titre des résultats de 2011, un dividende de 2,28 euros, stable par rapport à celui de l'exercice précédent.
Les prix élevés de l'or noir ont permis à Total d'engranger de nouveau l'an dernier des bénéfices de plus de 12 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 184,7 milliards, tous les deux en hausse de 16% par rapport à l'année précédente.
Il s'agissait d'informer et de rassurer les investisseurs, qui ont boudé les actions Total la semaine dernière, suite à l'évacuation de la plate-forme.
Ces mêmes investisseurs ont semblé toutefois rassurés lundi après l'extinction ce week-end d'une torchère qui avait rendu pendant plusieurs jours la plate-forme inaccessible en raison des risques d'explosions. L'action Total a ainsi clôturé lundi à la Bourse de Paris en hausse de 2,31% à 39,12 euros.
L'association écologique Greenpeace, qui voulait des informations autres que celles données par Total, a envoyé lundi un bateau faire des tests à proximité de la plateforme d'Elgin et qualifié l'incident de "grave".
Selon elle, il y a "beaucoup de pétrole" sur la mer.
Ce que conteste Total. "La pollution est extrêmement limitée", a estimé lundi Michel Hourcard, directeur des techniques de développement chez Total. L'impact sur l'environnement est "relativement négligeable", a-t-il redit.
Reste à savoir dans quelle mesure la production sera affectée. Les deux champs voisins Elgin et Franklin, dont la production a été suspendue, représentent environ 2% de la production totale du groupe, soit 53.000 barils par jour, a rappelé Total, sans détailler toutefois les barils perdus.






38,725 EUR Temps réel 
+1,27% | +0,48 
 02/04/2012 11:47


PERFORMANCES

Variation %
 1 semaine-6,14%
 1 mois-8,93%
 Dep. 1er janv.-3,19%
 1 an-10,90%
 3 ans+4,85%
Plus haut 1 an (05.04.2011)43,73
Plus bas 1 an (23.09.2011)29,40


DJ RECAP WEEK-END: ELGIN: TOTAL ATTEND UN FEU VERT DES AUTORITÉS BRITANNIQUES POUR AGIR


ABERDEEN (AFP)--Total attendait dimanche l'approbation de l'autorité de sûreté britannique pour intervenir sur sa plateforme d'Elgin en mer du Nord, tout en peaufinant son plan d'intervention pour colmater la fuite de gaz qui perdure depuis une semaine.
L'autorité de sûreté britannique, Health and Safety Executive (HSE), "a reçu le rapport de Total sur les risques" que présente la situation de sa plateforme, "et le processus d'examen de ces documents est en cours", a indiqué dimanche à l'AFP un porte-parole de l'autorité britannique.
Le HSE se refuse cependant "à spéculer sur la durée" dont il a besoin pour se prononcer sur le rapport du groupe pétrolier français.
L'avis du HSE est non contraignant, toutefois le patron de Total, Christophe de Margerie, avait expliqué samedi attendre "l'autorisation (des autorités britanniques) pour envoyer des pompiers spécialisés" sur la plateforme. Total a confirmé dimanche que le PDG de Total faisait alors référence au HSE.
"Il n'est pas question que nous mettions notre personnel en danger", a insisté Andrew Hogg, directeur de communication de la branche exploration et production du groupe, précisant attendre l'avis du HSE "dans les deux jours".
La plateforme du champ d'Elgin, située à 240 km des côtes écossaises et où travaillaient plus de 200 personnes, est totalement évacuée depuis lundi, après la découverte d'une importante fuite de gaz. Total a reconnu qu'il s'agissait de son "plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans".
Le groupe a précisé dimanche qu'il allait faire dans l'après-midi un point situation sur le plan d'intervention.
Quatre navires anti-incendie se maintiennent actuellement en bordure de la zone d'exclusion décrétée autour de la plateforme, et une équipe d'experts et d'ingénieurs, réunie au sein d'une cellule de crise à Aberdeen (Ecosse), se tient prête à se rendre sur les lieux.
Un hélicoptère effectue aussi régulièrement des vols de reconnaissance avec des caméras infra-rouge pour surveiller la situation, tandis qu'un avion de transport militaire Hercules est en stand-by en Angleterre en cas de recours à des dispersants, afin de dissiper plus rapidement le gaz.
"Nous voulons vérifier la tête du puits et nous assurer que nous disposons du matériel dont nous avons besoin pour nous attaquer à la fuite", a expliqué Andrew Hogg. "L'équipe que nous enverrons comprendra des spécialistes dans le contrôle des puits et du personnel familier de la structure de la plateforme."
Alors que l'extinction, annoncée samedi, de la torchère sur le site a réduit le risque d'explosion, Total travaille toujours sur deux scénarios pour colmater la fuite, a confirmé Andrew Hogg dimanche: l'injection directe de boues dans le puits concerné et le forage de puits de dérivation pour détourner le gaz.
La première option, la plus rapide à mettre en oeuvre, requiert toutefois, pour vérifier sa faisabilité, l'intervention de techniciens sur la plateforme afin de s'assurer que la haute pression subsistant dans le puits permet d'injecter les boues.
La deuxième option est le forage de deux puits de dérivation, afin de soulager la pression dans le puits d'où provient la fuite de gaz - une opération difficile qui nécessiterait de percer des kilomètres de roche puisque l'origine de la fuite se trouve à environ 4.000 mètres en-dessous du plancher marin.
Ce scénario, qui peut prendre jusqu'à six mois, nécessite le déplacement de deux plateformes de forage. "Ces deux plateformes terminent leur travail là où elles sont, et la première devrait arriver" cette semaine sur zone, a précisé Andrew Hogg.
Alors que le site laisse toujours échapper environ 200.000 m3 de gaz par jour, Total estimait dimanche que "l'impact sur l'environnement était relativement négligeable". Un navire de Greenpeace, avec à son bord une douzaine de spécialistes, est attendu lundi sur place pour mesurer le degré de pollution.

(END) Dow Jones Newswires
April 02, 2012 01:12 ET (05:12 GMT)



DJ TOTAL: LA TAILLE DE LA TORCHÈRE A DIMINUÉ À ELGIN - HOURCARD


PARIS (Dow Jones)--La torchère qui brûle encore sur la plate-forme d'Elgin de Total (FP.FR), en mer du Nord britannique, a diminué en taille et pourrait s'éteindre d'elle-même à tout moment, a déclaré vendredi Michel Hourcard, directeur Développement chez Total E&P.
Près d'une semaine après la détection d'une fuite de gaz sur la plate-forme de Total, du gaz continuait de s'échapper d'un point situé à une profondeur de quelque 4.000 mètres, d'un puits condamné. Une nappe de condensat de gaz est apparue à la surface de l'eau à proximité de la fuite et un nuage de gaz potentiellement explosif flotte autour de la plate-forme.
Lors d'une conférence de presse, Michel Hourcard, qui fait figure de porte-parole pour Total sur les questions techniques associées à l'incident d'Elgin, a déclaré que le groupe pourrait également intervenir pour éteindre la torchère, soit à l'aide de jets d'eau depuis des bateaux, soit par largage d'azote.
"On peut intervenir, on a des moyens", a déclaré Michel Hourcard.
Vendredi à Aberdeen, en Ecosse, le géant pétrolier français a expliqué qu'il se préparait à forer des puits de secours pour interrompre la fuite, mais Michel Hourcard a souligné qu'il ne pourrait pas dire quand les opérations de forage pourraient commencer car les risques devraient d'abord être évalués.
L'un des principaux risques est une explosion sur la plate-forme, soit par une inflammation du nuage de gaz soit en raison de l'accumulation de pression dans les puits.
Total n'a aucun moyen de contrôler la pression sur place, vu que la plate-forme est déserte, a expliqué Michel Hourcard.
Le groupe envisage également d'obturer le puits avec des boues lourdes, bien que cela implique que les employés aient accès à la plate-forme. Tous les préparatifs sont en cours simultanément, a expliqué le dirigeant.
Total ne connaît pas encore la cause de la fuite mais soupçonne l'éventuelle présence de microporosités et de microfuites au niveau de certains espaces annulaires du puits - espaces compris entre le tubage et la paroi d'un puits en vue de consolider sa paroi et assurer l'étanchéité - due aux changements de pression et de température. Il est aussi possible que la formation rocheuse traversée par le puits avant d'atteindre le réservoir ait bougé.
Aucune corrosion n'a pu causer cette fuite, car le gaz provenant de la formation rocheuse est du méthane non corrosif, a déclaré Michel Hourcard said.
Total avait décidé de sceller le puits car plusieurs anomalies avaient été décelées voilà un an, telles que des chutes de pression et de production. la dernière phase de l'abandon du puits consistait à le sceller, ce qui a été fait le 25 mars. C'est à cette date que la fuite a été détectée et le personnel de la plate-forme, évacué, a expliqué Michel Hourcard.
Interrogé sur un éventuel lien entre la condamnation du puits et la fuite, Michel Hourcard a déclaré: "On ne sait pas". Il a indiqué que l'injection de boues lourdes pour obstruer le puits s'était bien déroulée, dans le respect de la procédure, et que le bouchon d'isolation était en place et étanche.

-Géraldine Amiel, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 67; geraldine.amiel@dowjones.com


Le problème de Total n'est pas comparable à la marée noire de BP

Publié le 
par Benjamin Mallet et Dominique Vidalon
PARIS (Reuters) - La fuite de gaz sur l'un des gisements de Total en mer du Nord va coûter cher au groupe pétrolier français mais la situation semble sans commune mesure avec la marée noire survenue en 2010 dans le golfe du Mexique après l'explosion d'une plate-forme de BP.
Selon les analystes interrogés par Reuters, le coût pour Total pourrait se limiter à 150 millions de dollars (113 millions d'euros) si la fuite est rapidement colmatée, ou au contraire atteindre au minimum 10 milliards de dollars si la plate-forme du champ d'Elgin-Franklin finissait par exploser.
Total n'a pas exclu mardi que la réparation prenne plusieurs semaines, voire jusqu'à six mois, et cherchait toujours mercredi la cause exacte de la fuite.
La perspective d'une échéance lointaine pour la résolution de cette crise industrielle, la plus grave que Total ait connue depuis le naufrage de l'Erika en 1999 et l'explosion de l'usine AZF en 2001, a brutalement fait chuter le titre en Bourse mardi. L'action a perdu 5,96%, entraînant pour la capitalisation boursière du groupe un plongeon d'environ six milliards d'euros.
Le titre Total perdait encore près de 1% à 38,23 euros mercredi après-midi.
"Bien qu'il soit beaucoup trop tôt pour effectuer une évaluation fiable de l'impact de la fuite de gaz (...) pour Total, on peut estimer un coût minimal de 150 à 200 millions de dollars dans le meilleur des cas (arrêt limité à deux semaines), voire beaucoup plus si la situation actuelle devait perdurer plusieurs mois", selon CM-CIC securities.
Alors que le champ d'Elgin-Franklin a représenté à lui seul 2,5% de la production de Total en 2011, l'intermédiaire évalue en outre le manque à gagner pour le groupe entre 3,6 et 5 millions de dollars par jour d'arrêt des opérations.
LÉGISLATION MOINS STRICTE AU ROYAUME-UNI
Le creusement d'un puits de secours pourrait coûter à lui seul 44 millions de dollars, évalue de son côté Exane BNP Paribas.
Pour les analystes de Bank of America Merrill Lynch, si une explosion avait finalement lieu, "l'impact pourrait s'élever à 10 milliards de dollars" pour Total.
Ce montant inclut la perte des gisements et de la plate-forme et près de deus milliards de dollars pour nettoyer les dégâts environnementaux, mais il exclut d'éventuelles amendes.
La plupart des observateurs soulignent cependant que la situation sur le champ d'Elgin-Franklin est loin d'être aussi critique que celle de la plate-forme Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique, dont l'explosion et le naufrage avait fait onze morts en avril 2010 et entraîné une grave marée noire.
Au total, le britannique BP a dû provisionner 37,2 milliards de dollars pour faire face aux conséquences de cet accident.
Alors que neuf millions de barils de brut se sont échappés du puits Macondo foré pour le compte de BP après l'accident, les analystes soulignent que seul du gaz et des produits "légers" s'échappent du puits d'Elgin, ce qui devrait nettement limiter la pollution.
Certains relèvent en outre que l'activité économique des côtes britanniques est moins importante que celle des états américains bordant le golfe du Mexique, et que le Royaume-Uni n'a pas pour le moment mis en place une législation impliquant des sanctions aussi lourdes que celles infligées par les Etats-Unis en cas de pollution des eaux.
"Nous ne prévoyons pas que Total encoure des amendes majeures ou qu'il doive passer des provisions (...) aussi importantes que celles de BP dans le cas de Macondo", ont estimé les analystes d'Exane BNP Paribas.
"Ce genre d'accidents est souvent difficile à résoudre et imprévisible. Néanmoins, nous pensons que la probabilité est faible de voir cette fuite atteindre les proportions d'une crise comparable à celle de Deepwater Horizon", a de son côté écrit Fitch.
Selon l'agence de notation, Total devrait conserver sa notation crédit AA même dans l'éventualité de la fermeture complète du gisement d'Elgin.
Avec Alice Cannet, édité par Dominique Rodriguez



Des navires anti-incendie prêts à intervenir près de la plateforme Total en mer du Nord





Photo prise le 29 mai 2009 sur la plateforme Total de Elgin-Franklin en mer du Nord (Photo Antoine Agasse/AFP/Archives)

Mercredi 28 mars 2012, 21h12
Deux navires transportant des équipements anti-incendie ont pris position près de la plateforme de Total en mer du Nord évacuée à cause d'une fuite de gaz et où une torchère continuait de brûler mercredi, faisant craindre une explosion.

"La torchère est toujours en train de brûler mais il n'y a pas de risque pour le moment en raison des conditions météorologiques", a indiqué un porte-parole du groupe pétrolier français à l'AFP en début de soirée.
Il a toutefois précisé que "par mesure de sécurité", quatre navires se trouvaient près des lieux, "prêts à intervenir" en cas de besoin.
Deux d'entre eux transportent des équipements anti-incendie, un troisième est un bateau d'assistance habituellement "en stand-by" près de la plateforme. Un quatrième navire dispose à son bord d'un robot sous-marin équipé d'une caméra, destiné à "inspecter l'état de la plateforme", a précisé le porte-parole, ajoutant qu'aucune décision n'avait été prise sur le moment de son déploiement.
Tous se trouvent à l'extérieur d'une zone d'exclusion maritime de 2 milles (3,7 km) instaurée autour de la plateforme, évacuée à la suite d'une fuite de gaz qui perdure depuis dimanche.
Un avion de surveillance a survolé les environs mercredi matin.
Carte de localisation de la plateforme d'Elgin qui lutte contre une importante fuite de gaz (Photo /AFP)
Le directeur de la santé, de la sécurité et de l'environnement chez Total, David Hainsworth, avait reconnu mardi qu'un risque d'explosion existait sur la plateforme Elgin, située à 240 km au large de la ville écossaise d'Aberdeen.
"Le gaz est inflammable, mais l'alimentation électrique a été coupée sur la plateforme pour minimiser le risque d'étincelle, toutefois il est évident qu'il y a un risque", avait-il admis sur la BBC, tout en ajoutant que le vent poussait "le panache de gaz dans une direction opposée à celle de la torchère".
Les experts estiment aussi que le risque d'explosion existe si un changement des vents fait remonter le gaz vers la flamme.
"La torchère est située dans la plus haute partie de la plateforme, et le gaz, qui est avant tout du méthane, est relativement lourd, donc il reste en bas", a expliqué mercredi à l'AFP Simon Boxall, océanographe à l'université de Southampton (sud de l'Angleterre).
"Puisque c'est venteux, il y a des chances que le gaz se disperse rapidement. Mais si le vent cesse totalement, le gaz montera vers la flamme et cela pourrait créer une explosion", a-t-il ajouté, s'étonnant que la torchère brûle toujours.
"Avec une bouteille de gaz de camping, quand vous la fermez, la flamme continue à brûler pendant un petit moment puis s'éteint, et on s'attendait à la même chose ici", a ajouté Martin Preston, spécialiste des pollutions marines à l'université de Liverpool (ouest de l'Angleterre).
Total, qui a évacué plus de 200 personnes travaillant à bord de sa plateforme dans la nuit de dimanche à lundi, examine plusieurs options pour tenter de colmater la fuite qui constitue, selon la compagnie, son "plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans".
L'un des scénarios envisagés consiste à forer un second puits, une option qui "peut prendre jusqu'à six mois", a reconnu un porte-parole de Total.
Lors de la fuite dimanche, du liquide s'était d'abord échappé avant le gaz, selon le groupe, entraînant la formation d'une nappe d'hydrocrabures d'environ 12 km2. Ce condensat léger devrait cependant spontanément s'évaporer de la surface de l'eau, a estimé Total.
L'océanographe Simon Boxall a estimé "faible" le risque pour l'environnement.
Pour l'agence d'évaluation financière Fitch, la fuite de gaz n'est pas comparable à la marée noire du golfe du Mexique en 2010 provoquée par l'explosion d'une plateforme BP et Total est en mesure de couvrir tous les coûts qu'elle pourrait entraîner.
A la Bourse de Paris, le groupe pétrolier a clôturé sur un recul de 1,40% à 38,02 euros, après avoir chuté de près de 6% la veille.