Les chroniques radio d'Amid Faljaoui
Chaque jour, Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta, décrypte l'actualité économique sur les ondes de Musiq3 (à 7 h 50 et 18 h 05) et de Classic 21 (à 8 h 30 et 17 h 30). Vous pouvez également réécouter ses chroniques en radio à la demande ou en podcast sur les sites de Musiq3 et de Classic 21.
Guerre des monnaies : ces particuliers qui jouent aux traders
Chaque jour qui passe, environ 4.000 milliards de dollars changent de mains sur l’ensemble des marchés des changes. Or, une bonne partie de ces transactions sont générées par des ménages, des particuliers comme vous et moi, et non par des traders.
Chaque jour qui passe, environ 4.000 milliards de dollars changent de mains sur l’ensemble des marchés des changes, où les transactions sont 10 fois plus importantes que les transactions sur actions à Wall Street. Voire 60 fois plus que sur le marché des actions à Londres.
Tous ces chiffres sont certes impressionnants, mais ce qui l’est encore plus, c’est qu’une bonne partie de ces transactions sont générées par des ménages, des particuliers comme vous et moi, et non par des traders. Pourquoi ces personnes sont-elles actives sur le marché des devises ? Première réponse possible : parce qu’elles ont besoin de devises pour voyager. Réponse fausse, 0 sur 10 !
Non, c’est purement pour spéculer sur le Forex, le marché des devises. Les investisseurs particuliers sont à ce point intéressés par ce marché pour deux raisons.Primo, parce que les devises sont devenues comme des matières premières : une classe d’actifs avec lesquelles il est possible de gagner de l’argent, beaucoup d’argent. Secundo, parce que, comme le faisait remarquer le journal Le Figaro, ce marché des devises dispose de pas mal de qualités : les horaires d’ouverture sont très longs, ce marché est très liquide, les coûts de transactions sont faibles, la volatilité est faible (en moyenne inférieure à 1 %, moins que les actions) et, cerise sur le gâteau, il y a moyen de jouer avec l’effet de levier. Autrement dit, vous pouvez décupler vos gains… ou vos pertes.
Si beaucoup de ménages sont devenus des traders en herbe, c’est pour jouer à un jeu qui s’appelle le carry trade. Cela consiste à emprunter de l’argent dans une devise à faible taux d’intérêt, comme le dollar, puis à réinvestir ce montant dans une devise forte, dotée d’un taux d’intérêt élevé, au Brésil ou en Australie, par exemple.
Ce jeu s’est révélé très rentable jusqu’à présent. Non seulement vous aviez un taux d’intérêt plus élevé, mais la devise en question s’appréciait par rapport au dollar. Quelques banques ont d’ailleurs compris l’engouement des particuliers pour ce marché des devises et mis à leur disposition des plateformes en ligne afin de spéculer sur les monnaies.
Derrière la guerre des monnaies qui fait rage actuellement, il n’y a donc pas que de vilains spéculateurs qui se déchaînent pour doper leurs bonus. Il y a aussi des particuliers qui pensent avoir trouvé la martingale absolue. Mais jusqu’à quand ?
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