jeudi 26 janvier 2012

EURO or not EURO ? once again ...


«S&P dessine la géographie de la fin de l’euro !»

lundi 16 janvier 2012 à 16h38
Les dernières dégradations de notation par Standard & Poor’s prouvent au moins une chose : nous avons dépassé le point où une simple intervention technique fonctionnerait, estime Wolfgang Münchau, pour qui «la boîte à outils est vide».

© Thinkstock
Les dégradations de notation annoncées par Standard & Poor’s vendredi n’auront pas surpris Wolfgang Münchau, associate editor du Financial Times et chroniqueur spécialisé en économie européenne. Ni la rupture des négociations entre banques et Grèce autour de la restructuration de la dette de celle-ci – «une proposition irréaliste a été rejetée : pas de quoi feindre la surprise», écrit-il dans son un éditorial lundi.
Ces deux événements lui paraissent pourtant importants, «parce qu’ils nous révèlent le mécanisme qui sous-tend la suite d’événements à venir». A savoir : une spirale de dégradations de notations, baisse de la production économique, hausse de la dette et à nouveau dégradations. «La Grèce a désormais toutes les chances de faire défaut sur la plupart de ses dettes et pourrait même devoir quitter la zone euro. Lorsque cela arrivera, le projecteur sera immédiatement braqué sur le Portugal, et la fournée suivante de dégradations pourra commencer.»

Une dégradation de l’ensemble des «Etats triple A» aurait été plus facile à gérer politiquement

 
Aux yeux de ce spécialiste de l’Union européenne, Standard & Poor’s, en dégradant les notes de la France et de l’Autriche mais pas celles de l’Allemagne et des Pays-Bas, a «dessiné la géographie économique d’un éventuel démantèlement de l’Eurozone». Pas moins.
Une dégradation de l’ensemble des Etats-membres encore dotés d’un «triple A», en effet, aurait été plus aisée à gérer politiquement : «L’Allemagne est dorénavant le seul pays majeur jouissant encore d’un triple A. Suite à la décision de S&P, l’Allemagne acceptera plus difficilement encore l’idée des euro-obligations.» Plus encore, «la différence de notation entre la France et l’Allemagne accentuera le déséquilibre de leur relation».

Justifiée ou non, la «vengeance régulatoire» contre les agences de notation sera contre-productive

 
Pour l’avenir immédiat de la zone euro, l’éditorialiste du Financial Times prend des accents plutôt pessimistes. La complétion du traité fiscal européen, poussée par la chancelière allemande et qui apparaît comme la priorité absolue des politiques européens aujourd’hui, n’est, «au mieux, qu’une distraction hors de sujet. Plus sûrement, cela renforcera la tendance vers davantage d’austérité pro-cyclique, de la sorte que nous avons vue en Grèce.»
Sans oublier une probable «dose de vengeance régulatoire à l’encontre des agences de notation» qui, «justifiée ou non, sera une nouvelle source de distraction».
«A chaque tournant de la spirale, les coûts financiers et politiques d’une solution effective augmentent. Nous avons dépassé le point où les électeurs et leurs représentants acceptent de payer le prix croissant de la réparation du système.» Quant à voir la Grèce sortir de l’Eurozone, l’idée fait apparemment son chemin : «Les attentes changent rapidement et, avec elles, l’acceptation d’une conclusion violente.»
Ni la Banque centrale européenne «et son énorme effort en termes de liquidité», ni les réformes économiques «aussi nécessaires qu’elles fussent par ailleurs», ne pourront résoudre le problème, conclut Wolfgang Münchau : «Nous en sommes au point où une résolution réelle de la crise requiert une autorité fiscale centrale solide, avec le pouvoir de taxer et d’allouer des ressources partout dans l’Eurozone. Ce qui, bien sûr, n’arrivera pas.»
Vincent Degrez



Pourquoi S&P replonge la zone euro dans la crise

lundi 16 janvier 2012 à 10h15
La zone euro, qui espérait connaître une accalmie, replonge dans la crise après la dégradation en rafale par Standard & Poor's de plus de la moitié de ses membres. L’agence de notation renvoie la balle aux responsables politiques.
Lors d'une conférence téléphonique samedi après-midi, Standard & Poor's a laissé entendre qu'elle évaluait à 40 % les chances de récession pour la zone euro en 2012. «Cela pourrait donner lieu à une contraction de 1,5 %», a déclaré Moritz Kraemer, analyste crédit.
 
L'agence de notation estime encore que les mesures prises dans le cadre du dernier sommet européen de décembre restent insuffisantes pour faire face aux risques menaçant la zone euro.
 
Enfin, S&P a annoncé qu'elle évaluerait l'impact des abaissements de notes de pays de la zone euro (lire ci-après) sur certaines institutions, dont le Fonds de secours européen (FESF), et qu'elle communiquera «très rapidement» son opinion sur la note associée au FESF. Le fonds de secours européen dispose actuellement de la meilleure note possible, AAA, mais cette note est sous perspective négative.
 

Standard & Poor’s frappe l'ensemble de la zone euro, à l'exception de l'Allemagne

 
Deux pays de la zone euro, dont la France, ont perdu vendredi leur note triple A, sept autres ont vu leur note abaissée et restent sous la menace d'une nouvelle dégradation, seule l'Allemagne étant épargnée par l'agence de notation (voir graphique ci-dessus).
 
L’Allemagne, première économie européenne a vu non seulement confirmé son précieux triple A, qui lui permet d'emprunter à bas coût sur les marchés, mais S&P a aussi affirmé qu'elle n'envisageait pas de changer son point de vue dans les mois qui viennent.
 
La France, deuxième économie en Europe, a en revanche perdu sa note AAA, une décision largement anticipée par les marchés, mais qui a contraint le président Nicolas Sarkozy à convoquer d'urgence une réunion de crise.
 
L'agence d'évaluation financière a abaissé de deux crans les notes de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et de Chypre, ces deux derniers Etats étant relégués dans la catégorie des investissements spéculatifs, selon un communiqué publié en fin de soirée.
 
L'Autriche, qui perd aussi son triple A, ainsi que Malte, la Slovaquie et la Slovéniesont dégradées d'un cran avec la France.
 
En revanche, les quatre autres pays notés AAA (Allemagne, FinlandePays-Bas etLuxembourg) conservent leur prestigieuse distinction. La Belgique, l'Estonie et l'Irlande ne sont pas dégradées elles non plus.
 
Après cette décision, S&P maintient tous les pays de la zone euro, hormis l'Allemagne et la Slovaquie, sous perspective négative, ce qui signifie que l'agence estime à une sur trois les chances d'un nouvel abaissement en 2012 ou 2013. La Grèce était déjà sous perspective négative.
 

Allemagne vs France : S&P consacre un décrochage entre les deux premières économies d'Europe

 
L'agence de notation américaine avait prévenu le 5 décembre qu'elle envisageait d'abaisser la note souveraine de 15 des 17 pays de la zone euro, y compris celle de l'Allemagne. En épargnant cette dernière mais en sanctionnant la France, l'agence consacre un décrochage entre les deux économies les plus importantes d'Europe.
 
«De notre point de vue, les initiatives prises par les responsables européens au cours des dernières semaines pourraient être insuffisantes pour répondre totalement aux problèmes systémiques en cours de la zone euro», a jugé S&P dans un communiqué.
 
Plusieurs responsables politiques, à commencer par le ministre français des Finances François Baroin, ont minimisé cette décision, anticipée dès vendredi après-midi, y compris par les marchés qui n'ont pas cédé à la panique.
 

La zone euro replonge dans la crise après la perte du triple A de la France

 
La zone euro, qui espérait traverser une accalmie, replonge dans la crise après la dégradation en rafale par Standard & Poor's de plus de la moitié de ses membres, dont la France, privée de sa note «triple A» et décrochée de la locomotive allemande.
 
Ces nouvelles turbulences sont aggravées par l'impasse des négociations sur la dette de la Grèce, pourtant vitales pour éviter à Athènes la faillite.
 
Après le succès des premières émissions obligataires de l'année en Italie et en Espagne, qui semblait éloigner le spectre d'une propagation de la crise à ces poids lourds de la zone euro, Standard & Poor's a mis vendredi une grande partie de ses menaces à exécution.
 
Trends.be, avec Belga


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