mardi 14 mai 2013

big is beautiful





09:11 - 14 mai 2013 par Peter Van Maldegem

5 règles d'or pour les inconditionnels de l'épargne sûre




Plusieurs banques ont à nouveau raboté leurs taux d’intérêt. Si vous privilégiez la sécurité à tout prix, quitte à vous contenter de taux anémiques, veillez toutefois à respecter quelques préceptes de base.



La semaine dernière, le paradoxe a refait surface pour la énième fois: alors que les grandes banques ont à nouveau baissé leurs taux d’intérêt, les montants déposés sur les comptes d’épargne ont atteint de nouveaux records. Fin mars, ils culminaient à 242 milliards d’euros, soit 2 milliards de plus qu’un mois plus tôt, et 100 milliards d’euros de plus qu’au début de la crise financière en octobre 2008.

Cette hausse est étonnante, car en réalité les épargnants perdent peu à peu de l’argent sur leur compte d’épargne. Même avec une inflation ramenée à 1%, le pouvoir d’achat diminue. Cette semaine, BNP Paribas Fortis, Belfius et KBC ont baissé leurs taux. Un compte d’épargne classique offre désormais un taux de base de 0,5% (Belfius) ou de 0,55% (BNP Paribas Fortis et KBC), tandis que la prime de fidélité ne dépasse pas 0,15% (BNP Paribas Fortis et KBC) ou 0,25% (Belfius). La rémunération globale de ces comptes est donc inférieure à l’inflation.

Cette nouvelle baisse des taux d’intérêts s’explique par la décision de la Banque Centrale Européenne (BCE). La semaine dernière, elle a baissé son taux directeur de 0,75 à 0,50%, et il ne faut pas s’attendre à un revirement de tendance rapide. La plupart des experts tablent sur de nouvelles baisses de la rémunération de l’épargne. "Nous pensons que les taux d’intérêt des comptes d’épargne continueront à baisser au cours des prochaines semaines et des prochains mois, et qu’ils resteront faibles pendant longtemps. La hausse des taux n’est pas pour demain", indique-t-on chez Argenta. Pour Dirk Thiels de KBC Asset Management, le rendement des comptes d’épargne ne remontera que si la BCE décide d’augmenter ses taux. "Et ce n’est pas pour tout de suite. Il n’y a en effet aucun danger d’inflation et la lenteur de la relance de l’économie européenne ne justifie pas un relèvement des taux. Nous pensons que la BCE gardera certainement des taux bas au cours des douze prochains mois",ajoute-t-il.

Malgré ces perspectives, de nombreux épargnants restent accrochés aux produits d’épargne à faible rendement. La crise a laissé des traces profondes et l’aversion au risque est tenace. Ces dernières semaines ont encore démontré que la prudence reste justifiée. Voici cinq règles d’or à respecter si vous êtes allergique au risque.


1. Répartissez votre épargne

La crise chypriote a démontré récemment que les grands épargnants n’étaient pas nécessairement à l’abri s’ils plaçaient leurs économies sur un seul compte d’épargne. Même si un tel scénario est peu probable en Belgique, il est malgré tout conseillé aux épargnants de rechercher davantage de sécurité en limitant leurs placements dans des produits d’épargne, à 100.000 euros par banque et par personne. Ce seuil correspond à la garantie des dépôts de l’Etat: les pays européens garantissent en effet 100.000 euros par client en cas de faillite de la banque. Cette garantie porte sur la somme des dépôts se trouvant sur un compte à vue, un compte d’épargne, un compte à terme et des bons de caisse nominatifs. Cela qui signifie que si votre patrimoine est important, il est vivement recommandé de le répartir entre plusieurs banques.

2. Ne choisissez par une banque au hasard

La garantie des dépôts existe en théorie, mais tout le monde sait qu’en cas de faillite d’une grande banque, les autorités ne disposeront pas de moyens financiers suffisants pour assurer cette garantie. Il vaut donc mieux choisir votre banque avec précaution. Sur wikifin.be — un site internet contrôlé par la FSMA — vous trouverez une liste de tous les comptes d’épargne disponibles en Belgique, avec le rating de la banque, qui indique le niveau de probabilité que cette banque fasse faillite. Le site donne également des informations sur le pays qui garantit ces comptes d’épargne. Cette information est importante si vous comptez confier votre argent à une banque étrangère.

3. Ne conservez pas de gros montants sur un compte à vue

Il n’y a pas que les comptes d’épargne qui connaissent une hausse spectaculaire des dépôts. Les comptes courants ont suivi la même tendance. Fin mars, 48,9 milliards d’euros étaient parqués sur des comptes à vue, soit près de 15 milliards de plus qu’en octobre 2008. Avec une moyenne de 18% au cours des deux dernières années, cette hausse est même supérieure à celle des dépôts sur les comptes d’épargne (+ 11%).
Il n’est cependant pas recommandé de laisser beaucoup d’argent sur un compte courant, car il ne rapporte quasiment rien. Dans de nombreuses banques, le taux est même de 0%. Certaines proposent un taux de 0,25%, mais il faut en déduire le précompte mobilier de 25%, ce qui, en net, équivaut à 0,1875%. Keytrade Banque qui est la seule à proposer un taux de 1% brut pour les comptes à vue pour adultes , a modifié son taux cette semaine: il reste à 1% jusqu’à 2.500 euros, mais il tombe de 0,25 à 0% au-delà de ce seuil.

4. Evitez les trop longues échéances

Les taux à long terme sont actuellement à des niveaux exceptionnellement bas. En avril, le taux belge à 10 ans est tombé en dessous de 2%, ce qui est un record. Si vous souhaitez investir à long terme, vous devez donc tenir compte des rémunérations très faibles des placements à long terme. Un compte à terme ou un bon de caisse à 10 ans offre actuellement un taux moyen de 2%. Mais qui peut dire si dans cinq ans, vous serez encore satisfait de ce misérable rendement? "En Belgique, le taux moyen à 10 ans est de 4%, et c’est logique. Il représente 2% de croissance économique et 2% d’inflation", explique John Romain, du bureau de conseils Immotheker. Cela signifie qu’on ne peut malgré tout pas exclure que les taux remontent au cours des prochaines années.
C’est aussi la raison pour laquelle les banques restent prudentes lorsqu’il s’agit de conseiller des produits d’épargne à très longue échéance."Si nos clients sont allergiques au risque, nous leur conseillons des formules de placement avec des échéances à court ou à moyen terme", explique Ulrike Pommee, porte-parole de Belfius. "Les seuls produits à longue échéance que nous recommandons sont les produits de la Branche 21 qui, pour bénéficier de l’exonération du précompte mobilier, doivent avoir une durée d’au moins huit ans. Cet avantage fiscal compense selon nous le manque à gagner d’une hausse potentielle des taux", poursuit-elle.

5. Ne placez pas tous vos œufs dans le même panier

Pour les épargnants belges, l’instabilité du cadre fiscal est depuis toujours une source de tracas. Nous avons encore pu le constater récemment, avec l’introduction temporaire de la taxe supplémentaire de 4% et les discussions sur le régime fiscalement avantageux des comptes d’épargne qui ont provoqué beaucoup de nervosité.
Par conséquent, les épargnants ont tendance à ne pas trop tenir compte de la fiscalité dans leur stratégie d’investissement. Ceux qui préfèrent éviter les mauvaises surprises ont intérêt à répartir leurs économies sur différents produits. "Le traitement fiscal des bons de caisse et des comptes à terme est moins avantageux que celui des comptes d’épargne, mais il n’est pas déraisonnable d’investir une partie de ses avoirs dans ces produits", estime Dirk Thiels. Chez Belfius, on conseille aussi aux clients allergiques aux risques d’investir dans des produits structurés à capital garanti, en plus des comptes d’épargne et des comptes à terme.
Tant KBC que Belfius recommandent tout de même d’investir une (petite) partie du portefeuille dans des produits un peu plus risqués. "Nous conseillons à nos clients de se tourner vers des parties du monde où les taux sont plus élevés, ce qui est le cas des marchés émergents. Les fonds qui investissent dans des obligations de pays émergents représentent donc une bonne diversification. Ces obligations offrent en outre la possibilité de profiter d’un taux de change avantageux en cas de baisse de l’euro", conclut Dirk Thiels.

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