Après avoir décroché l’or pour sa bière fruitée Pêche Mel Bushen 2011, cette distinction est une nouvelle reconnaissance du travail des maîtres-brasseurs de la plus ancienne brasserie de Wallonie.
« Couleur ambrée puissante. Arômes subtils de caramel, d’épices et de miel, avec des notes de fruits secs et une rondeur moyenne à forte en bouche, des notes finales d’ananas et végétales. Très riche, savoureuse et équilibrée. »
C’est en ces termes que le jury du plus prestigieux concours consacré à la bière a décrit la Bush Ambrée,vendue aux USA sous le nom de Scaldis.
Le célèbre Beverage Testing Institute de Chicago, un organisme indépendant qui teste régulièrement des vins, des bières et des boissons alcoolisées, a attribué un score de 92 points à la Bush Ambrée.
Ce score, qui qualifie la bière d’« exceptionnelle », lui a valu la première place du concours, dans la catégorie Belgian Strong Ale.
La Bush Ambrée a une teneur en alcool de 12 %, ce qui en fait l’une des plus fortes bières de Belgique.¦
Bush Ambrée 

Vol. alcool :12 %
Brasserie :Dubuisson
Adresse :Chaussée de Mons, 28
7904 - PIPAIX
Tel :+32(0)69/67.22.21
Website :http://www.br-dubuisson.com



Le mot de Bierebel 

 
 Les Bush sont brassées à la brasserie Dubuisson à Pipaix dans le Hainaut. Bush n'est autre que la traduction anglaise de "buisson". Dubuisson est une des plus anciennes brasseries familiales belges. Leurs bières bénéficient d'une excellente réputation et sont largement vendues à l'étranger. Pour éviter toute confusion, la Bush est commercialisée aux Etats-Unis sous l'appellation "Scaldis" ce qui signifie "Escaut" en latin. Cette appellation nous rappelle également que les Bush se rapprochent du style de certaines ales anglaises.
Avec ses 12° de volume d'alcool, la Bush Ambrée est la bière la plus alcoolisée de Belgique. Elle a été créée en 1933 et était auparavant appelée "Bush 12°" C'est une bière forte avec un arôme doux, un goût de malt prononcé et elle se termine par une agréable amertume. En outre, c'est une bière très digestive.
La Bush Ambrée est titulaire de nombreux prix, parmi lesquels :

  • Diplôme d'excellence au Congrès International de Bruxelles (1935, 1937)
  • Médaille d'Or à Paris (1937)
  • Médaille d'Or aux Olympiades Européennes de la Bière (Bruxelles, 1962)
  • Médaille d'Or aux Olympiades Européennes de la Bière (Lisbonne, 1985)
  • Grande Médaille d'Or (Amsterdam, 1992)
  • Coq de Cristal (Libramont, 1997)
  • Médaille d'Or au World Championship (Chicago, 1998)
  • Meilleure bière de sa catégorie à l'Eurobière (Strasbourg, 1999)
La Bush Ambrée porte parfois le nom de Scaldis Refermentée.

Jeudi 08 mars 2012

La brasserie Dubuisson reçoit une nouvelle récompense

La brasserie Dubuisson reçoit une nouvelle récompense
foodAprès avoir reçu la médaille d'or pour sa Pêche Mel Bush en 2011, la brasserie Dubuisson, est aujourd'hui récompensée pour la Bush Ambrée que le jury du Championnat du monde de la Bière à Chicago décrit comme suit: "Une forte coloration ambrée. De subtiles arômes de caramel, d'épices et de miel, avec des notes de fruits secs et une saveur d'intensité modérée à forte. Des notes finales végétales et d'ananas. Très riche, savoureuse et équilibrée." La Bush Ambrée, vendue sous le nom de Scaldis aux Etats-Unis, concourait dans la catégorie "Belgian Strong Ale".
"Nous sommes très heureux de voir que nos bières sont appréciées non seulement par les passionnés mais aussi par les consommateurs ordinaires. Les différents prix et avis positifs (Test-Achats) reçus lors des derniers mois contribuent à garantir notre passion pour le brassage de qualité", a déclaré Hugues Dubuisson, propriétaire et gérant de la brasserie.


Les bières belges continueront-elles à engranger les récompenses?

11 AVRIL 2010 Bubblzzz
Les bières belges sont célèbres de par le monde entier. Le refrain est connu. Y a-t-il toutefois un moyen de mesurer cette renommée? Y a-t-il des critères internationaux et objectifs qui permettraient d’asseoir cette notoriété? De même que le vin a ses nombreux concours, la bière connaît, elle, plusieurs événements où toutes les pils, blanches, gueuzes, bières de haute fermentation et autres peuvent s’affronter à l’échelle mondiale. En ce début d’année, revenons donc sur les médailles remportées par différentes brasseries belges en 2009 dans plusieurs compétitions internationales qui ont lieu chaque année: les Australian International Beer Awards, les World Beer Awards à Londres et le European Beer Star de Nuremberg.

Au pays des kangourous

Aux Australian Awards, plusieurs bières peuvent prétendre à la même distinction. Les médailles sont en effet décernées en fonction du score attribué par le jury aux différentes bières. Le jury est essentiellement composé de personnalités du paysage brassicole australien et notamment de brasseurs. L’or est réservé aux bières qui scorent 17 ou plus, l’argent à une bière qui signe un 15,5 ou 16,9, le bronze allant à une bière dont la cote est comprise entre 14 et 15,4. Une bonne partie des bières en lice dans cette compétition remportent donc une médaille. La plupart des bières belges engagées en 2009 sont d’ailleurs reparties du pays des kangourous auréolées d’une médaille. Toujours compte tenu de ce système de cotation, il se peut tout à fait que l’or ne soit pas décerné dans chaque catégorie dans le cas où aucune des bières engagées n’atteint le score de 17.
Outre, les médailles, le concours prévoit également de désigner un champion pour quinze catégories générales (meilleure petite brasserie, meilleure bière de grande brasserie, meilleure blanche, meilleur stout, meilleur scotch, meilleure ale…) mais aucune bière de chez nous n’a triomphé dans l’une de ces catégories générales en 2009, pas même dans la section Belgian and French Ale qui a été remportée par une bière… californienne!
C’est tout de même dans cette section que nos bières conditionnées en bouteille se sont illustrées. Ainsi, la Omer Traditional Blond (Bockor) prend le bronze dans la sous-catégorie Strong Golden Ale. Dans la sous-catégorie Abbey Style, Dubbel and Tripel, la brasserie du Bocq engrange deux médailles, une d’argent pour la Gauloise brune et une de bronze pour la Triple Moine. La brasserie brugeoise De Halve Maan fait un carton dans cette section avec l’argent pour la Straffe Hendrik et la Brugse Zot Blond et le bronze pour sa sœur, la Brugse Zot Dubbel. Enfin, toujours dans cette sous-catégorie « abbaye », la Saint-Martin Triple (Brunehaut) remporte le bronze de même que l’Abbaye de Forest (Silly) et la Moinette brune (Dupont). Dans une autre sous-catégorie de la Belgian and French Style, on retrouve la section Lambic (incluant les gueuzes et les kriek). Bockor, avec sa Kriek Max, remporte l’argent alors que Lindemans repart avec trois médailles, une en argent pour sa Kriek et deux en bronze pour sa Cassis et sa Framboise. Dans la sous-catégorie Saison, Dupont empoche deux médailles de bronze pour sa Saison et ses Bons Vœux. Enfin, dans une section désignée « Autre », la Moinette blonde (Dupont) et les Gauloises ambrée et blonde (Bocq) remportent le bronze.
Par ailleurs, outre la catégorie « de styles belge et français », les breuvages belges se sont distingués dans la catégorie Hybrid Beer Packaged. La Titje (Silly) et la Blanche de Namur (Bocq) ont en effet toutes deux remporté une médaille d’argent.

En Angleterre

Les World Beer Awards (WBA), eux, sont décernés par le magazine britannique spécialisé « Beers of the World ». Le jury, international, récompense, dans chaque catégorie de bière, celles qui se sont distinguées au sein d’un panel reprenant plusieurs centaines de bières européennes, nord-américaines et australiennes.
A l’instar de l’épreuve australienne, les WBA comptent également de nombreuses catégories et sous-catégories différentes. Cinq awards viennent toutefois couronner toutes ces catégories et, en 2009, une bière belge, la Blanche de Namur (Bocq), a remporté l’une d’elles en étant désignée meilleure bière blanche du concours, triomphant à la fois dans la catégorie ‘Best wheat beer’ et dans la ‘Best grain only wheat beer’. La brasserie namuroise du Bocq a aussi vu sa Gauloise ambrée prendre la deuxième place dans la catégorie Strong Pale Ale ambrée.
L’an dernier, les WBA ont été l’occasion pour la brasserie hennuyère de Saint-Feuillien de faire connaître au grand public, et notamment à la Belgique, sa Saison qui a été sacrée dans la catégorie du même nom. Initialement prévue pour le marché américain, plusieurs bistrots spécialisés en Belgique la propose désormais également à leur carte et ce depuis cette distinction glanée aux WBA 2009. Outre la Saison, la Saint-Feuillien Triple a reçu les « vives recommandations » (highly commended) du jury, soit l’équivalent d’une deuxième place dans la catégorie bière d’abbaye Strong Pale Ale.
Toujours dans le Hainaut, la brasserie de Brunehaut s’est distinguée avec sa Mont-Saint-Aubert, désignée meilleure bière de garde, et sa Saint-Martin brune qui prend également la première place dans la catégorie bière d’abbaye Strong Dark Ale.
Plusieurs mentions également pour la brasserie Oud Beersel avec sa Bersalis, « très recommandée », dans la catégorie bière d’abbaye Strong Pale Ale. Cette brasserie située au sud de Bruxelles remporte en outre le titre de meilleure kriek dans la catégorie spéciale aromatisée et de meilleure gueuze/lambic, avec sa Oude Geuze, dans la catégorie spéciale non aromatisée. Une autre kriek a été recommandée par le jury, la Liefmans Kriek (Moortgat).
Les produits de la brasserie De Halve Maan à Bruges ont reçu par deux fois les vives recommandations du jury pour la Brugse Zot blonde (Strong Pale Ale Blonde) et sa consoeur brune (Standard Dark Strong Ale). Ces deux dernières catégories ont d’ailleurs été remportées par deux autres bières belges, la Malheur 10, de la brasserie du même nom à Buggenhout, prend la première place pour les blondes et la Gouden Carolus Classic, de la brasserie malinoise Het Anker, fait de même pour les brunes.
Enfin, les célèbres éléphants roses de la Delirium Tremens (Huyghe) n’ont pas laissé le jury indifférent puisque la bière est vivement recommandée dans la catégorie Strong Pale Ale Special.

Chez nos voisins allemands

De multiples catégories jalonnent également le European Beer Star de Nuremberg (sud-est de l’Allemagne). Les médailles sont ici remises sur un principe plus classique de trois médailles pour chacune des catégories. Le bronze, l’argent et l’or sont donc à chaque fois décernés. Plus de 800 bières issues d’une trentaine de pays différents participaient à cette sixième édition du European Beer Star. Au total, les jurés ont remis des médailles pour 41 catégories différentes. Treize bières belges ont été récompensées l’an dernier à ce concours international, la plupart d’entre elles ayant logiquement brillé dans les quatre catégories « Belgian Style ».
La brasserie De Halve Maan à Bruges revient d’Allemagne avec trois médailles, dont deux en or pour la Brugse Zot double brune, considérée comme la meilleure Double de style belge, et pour la Straffe Hendrik, désignée meilleure Triple.
La Brugse Zot blonde décroche le bronze dans la catégorie Ale. Cette dernière a été remportée par la Gauloise ambrée de la brasserie du Bocq qui voit par ailleurs sa Gauloise brune empocher le bronze dans la section Double. L’argent revient ici à la Malheur 12 (Buggenhout). Sa petite soeur, la Malheur 10, empoche le bronze dans la catégorie bière forte à haute fermentation (Strong Ale). Dubuisson, un des spécialistes du genre, décroche l’argent avec sa Bush ambrée triple, l’or allant à la Omer Traditional Blond, de la brasserie Bockor.
Affligem repart également avec deux médailles, l’une en argent pour l’Affligem blonde dans la catégorie Ale et l’autre en bronze pour la triple dans la catégorie du même nom.
Toujours dans cette section, la brasserie malinoise Het Anker a raflé l’argent avec sa Gouden Carolus Triple.
La seule bière belge qui est parvenue à s’immiscer dans une catégorie autre que les « Belgian Style » est la Maes pils (Alken-Maes) dont la nouvelle version lancée en avril dernier a visiblement séduit le jury qui lui a octroyé le bronze dans la section « European Style Helles/Lager ».

L’oncle Sam et ses nombreux concours

Pays du gigantesque, les Etats-Unis organisent sur leurs terres plusieurs compétitions de bières, certaines étant réservées aux seules bières américaines, d’autres ouvertes à toutes les bières. Parmi ces compétitions mondiales on s’attardera un moment sur le cas des World Beer Championships. Annuel, l’événement est organisé depuis 1994 par le Beverage Testing Institute (BTI) de Chicago. L’Institut est spécialisé dans la dégustation de boissons alcoolisées (vin, whisky…). La compétition décerne des médailles à la suite d’une dégustation à l’aveugle et une cote sur 100 est attribuée à chaque bière. L’originalité de l’événement réside dans le fait qu’il s’étend sur l’ensemble de l’année, le jury examinant, deux fois par mois environ, une catégorie spécifique. Les juges ne se penchent ainsi pas sur des centaines de milliers de bières en une semaine de temps. Mais au fil de l’année, quelque 1.000 bières différentes auront tout de même été testées. Toutes les brasseries sont autorisées à participer pour autant que leur production annuelle dépasse les 1.200 hectolitres.
L’an dernier, deux bières de chez Lindemans ont reçu la mention « exceptionnelle », soit la Cuvée René Oude Gueuze (médaille d’or avec 94 points) et la Lindemans Pêche Lambic (médaille d’or également avec 92 points). Au cours d’une autre séance de dégustation, la Brunehaut Blanche Bio, de la brasserie de Brunehaut, avait remporté une médaille de bronze avec 84 points. Plus récemment, en janvier 2010, la Saint-Feuillien Cuvée de Noël de la brasserie de Saint-Feuillien a empoché une médaille d’argent avec 89 points.

2010, le rendez-vous de la Coupe du monde… de bière !

Contrairement à tous ces concours annuels, la World Beer Cup, également organisée aux Etats-Unis, se tient tous les deux ans. Cette Coupe du monde est considérée comme les Olympiades de la bière. L’événement a d’ailleurs vu le jour en 1996, un siècle tout juste après les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne! L’épreuve est probablement comparée aux JO de par l’ampleur de l’événement: près de 3.000 bières différentes pour l’édition 2008, issues de 58 pays. Un jury international composé de 129 personnes remettait des médailles pour 91 catégories différentes. En 2010, c’est Chicago qui accueillait l’événement et comme chaque année, les bières belges ne sont pas reparties les mains vides. Il y a deux ans, notre pays avait ainsi ramené six médailles d’or. Michael Lestru

Si tôt née, si tôt couronnée…

Les bières belges présentées lors des concours internationaux sont issues de brasseries aux profils assez différents. Si l’on retrouve des bières provenant des plus grands groupes brassicoles comme la Hoegaarden ou la Maes, les plus petites brasseries sont également présentes comme en témoignent les prestations réalisées par la brasserie à lambic Oud Beersel, la brasserie Dupont ou encore celle de Brunehaut. Le cas de la brasserie De Halve Maan est, dans cet ensemble, tout à fait particulier. Depuis son lancement sur le marché en 2005, la Brugse Zot empoche médaille sur médaille. Dès l’édition 2006 de la Coupe du monde et des Australian awards, cette bière de la Venise du Nord fait parler d’elle à l’échelle internationale. En 2008, elle confirme ce succès et remporte une nouvelle médaille d’or à la World Beer Cup. « Nous n’aurions jamais cru qu’on allait avoir un tel succès », confie Xavier Vanneste, directeur de la brasserie. « On voulait juste se comparer et voir où on se situait par rapport à d’autres bières de référence ». Il semble donc que ces concours, aussi nombreux soient-ils, ont tout de même bonne presse dans les milieux brassicoles. « Ce sont des compétitions de haut niveau avec un jury indépendant et souvent un ‘blind test’ (dégustation à l’aveugle). Et puis ces concours attirent l’attention sur la bière belge en général puisque de nombreuses bières de chez nous y sont primées », souligne encore M. Vanneste pour qui les trois plus prestigieux concours sont le European Beer Star, la World Beer Cup et les Australian Awards. Sans contester que cette moisson de médailles « aide à la renommée » d’une brasserie, Xavier Vanneste estime toutefois qu’il est difficile de quantifier d’éventuelles retombées.
Le patron de la « Demi-lune » entend se représenter à l’édition 2010 de la World Beer Cup pour tenter la passe de trois (2006, 2008 et 2010). « Nos chances diminuent, c’est certain, mais nous avons confiance en ce que nous faisons. On verra bien », commente-t-il prudemment.

Les concours, une mode qui ne date pas d’hier

Le cas de la Brugse Zot et de sa réussite fulgurante dans les concours n’est pas neuf puisque, à son époque, la Bush de chez Dubuisson a également fait parlé d’elle presqu’immédiatement après sa sortie. Lancée en 1933, elle allait remporter des prix d’abord à Bruxelles (1935 et 1937) mais également aux Olympiades de la bière à Paris en 1937. Et tout au long des décennies qui ont suivi, celle qui était alors le fer de lance de la brasserie de Pipaix a continué à amasser les distinctions. « Nous ne sommes pas des bêtes de concours mais il faut reconnaître que ça fait également plaisir à l’équipe de production d’être ainsi récompensé », commente le directeur Hugues Dubuisson.
Voisine de la brasserie pipaisienne, la brasserie Dupont ne semble pas non plus courir après toutes les épreuves internationales. « On ne met pas ça en avant chez nous », explique sobrement le gérant, Olivier Dedeycker. « On n’y croit pas vraiment. On met plutôt l’accent sur la qualité de nos produits à long terme », ajoute-t-il. Quid alors de la présence de ses bières aux Australian awards? « On ne participe pas de notre propre initiative. Maintenant si un importateur nous dit qu’à ses yeux, il serait bien de s’aligner sur telle ou telle épreuve pour le marché local, alors on le laisse nous inscrire ». En fait, il est des brasseries pour lesquelles les récompenses tombent d’elles-mêmes. Le cas de la trappiste Westvleteren est le plus célèbre mais la Saison Dupont a connu une reconnaissance internationale similaire, lorsqu’elle a été désignée meilleure bière du monde par un magazine américain, le Men’s Journal, en 2005. Pas de quoi émoustiller M. Dedeycker. « Ca suscite l’intérêt du public, c’est certain, mais c’est dommage qu’il faille ça pour que les gens s’intéressent à nos produits ».
Au Bocq, à Purnode, on ne cache pas l’intérêt que de tels concours peuvent représenter pour cette brasserie dont les deux tiers de la production sont constitués par des bières brassées pour des tiers. « Au point de vue commercial, les médailles que nous remportons avec nos produits propres ont un intérêt certain. C’est une manière de prouver à nos clients (ceux pour qui la brasserie du Bocq brasse, NDLR) que nous sommes parmi les meilleurs et c’est une façon aussi de les fidéliser. Mais les retombées financières sont difficiles à estimer et ce ne sont pas ces concours qui vont nous faire gagner la guerre », explique l’administrateur-délégué Francis Deraedt. « Avec près de 300 références, la production de bières à étiquettes est devenue un vrai métier pour nous et cela demande une gestion rigoureuse. Si nous ratons une Gauloise (marque propre au Bocq, NDLR), c’est grave mais c’est également très grave si nous ratons la bière d’un client. » Les épreuves internationales semblent également être une bonne manière de tester la qualité de la bière. « Ces concours sont bons pour nous qui sommes, au quotidien, le nez dans le guidon. En fonction des produits pour lesquels nous tenons à avoir un verdict, une confirmation de notre qualité, nous allons nous confronter à des jurys étrangers », ajoute M. Deraedt.

Coming soon…

Toutes sortes de brasseries sont donc présentes sur la scène internationale. Mais certaines entreprises, souvent plus modestes et pourtant à la base de produits qui sont vantés par les spécialistes brassicoles belges, ne s’alignent pas dans ce type d’épreuves. Certaines par conviction, d’autres dans un souci de timing. Pour la brasserie de la Senne, par exemple, il ne s’agirait plus que d’une question de mois. « Jusqu’ici nous avions clairement d’autres chats à fouetter et nous étions débordés de travail », explique Yvan De Baets, cofondateur de la brasserie qui s’apprête à se réinstaller à Bruxelles. Le brasseur ne cache d’ailleurs pas que, « dans un côté maniaque et perfectionniste », lui et son associé attendaient ce retour sur Bruxelles avant de se présenter. « On songe à s’inscrire cette année encore mais il faudra sélectionner les épreuves. » M. De Baets aura en tout cas l’occasion de vivre la World Beer Cup de très près cette année puisqu’il a été retenu dans le jury de l’épreuve. Auteur de nombreux articles techniques sur la bière belge d’antan qui sont publiés aux Etats-Unis, Yvan De Baets fera donc le déplacement à Chicago et nous reviendrons, dans une prochaine édition, sur son expérience américaine.
Au terme de cette rétrospective, on s’aperçoit que l’année 2009 a été encore riche de médailles pour les bières belges sur la scène internationale. Mais revenons-en aux questions du début et notamment à la représentativité réelle que donnent ces concours. Les media aiment souvent à répercuter les prouesses des brasseries belges à l’étranger et les brasseurs lauréats claironnent dès qu’ils remportent l’une ou l’autre distinction mais se taisent si jamais ils rentrent les mains vides avec tel ou tel produit. Il convient toutefois de se rappeler que, certes ces concours internationaux offrent une certaine visibilité en cas de succès, mais qu’une médaille d’or dans telle ou telle catégorie ne suffit pas à s’arroger du titre de meilleure bière du monde même au sein d’une section spécifique. Au consommateur de se faire juge en essayant ces fameuses bières primées (et pas seulement les belges !) mais en reconnaissant aussi que de nombreuses bières, qui n’ont jamais concouru dans ces épreuves, valent également bien la peine d’être goûtées et n’ont certes pas à rougir aux côtés de leurs consoeurs couronnées.

Le Belgian Style, une catégorie authentique?

La plupart des concours internationaux présentés dans cet article compte quasi systématiquement une catégorie Belgian Style. C’est généralement dans celle-ci que nos breuvages nationaux s’illustrent mais il n’est pas rare de voir grimper sur le podium l’un ou l’autre produit australien ou américain, voire même qu’un de ceux-ci prenne la première place. Xavier Vanneste (De Halve Maan) ne voit pas spécialement cela d’un mauvais œil. « Avoir une telle catégorie, c’est un signe que nos bières sont en vogue. Personnellement, je ne vois pas ça comme une concurrence. J’ai essayé ces bières lauréates et elles sont vraiment très bien donc, leur victoire semble logique», commente-t-il.
Même son de cloche, dans un premier temps, au Bocq où Francis Deraedt estime qu’il « n’y a pas de honte à être classé en dessous de telle ou telle bière ». Là où l’administrateur-délégué de la brasserie namuroise émet quelques réserves, c’est à propos de la classification même qu’il juge un peu « bancale ». « Vous savez, le ‘Belgian Style’, c’est une culture. Un Australien n’aura jamais notre culture. Il peut toujours faire une bière proche des nôtres mais ce sera une imitation. Elle sera ‘Australian style’. Mais cela n’empêche pas qu’il peut s’agir de très bons produits. »
« Quand quelque chose est populaire, cela risque toujours d’être copié », commente Ann Vanlerberghe, responsable de la communication des Brasseurs belges. « Mais c’est au brasseur belge de montrer que c’est lui qui fait le ‘vrai’ et qui inspire les autres ». Une notion de risque que partage Olivier Dedeycker (Dupont) : « Ca fait partie du jeu. C’est un risque d’être copié mais c’est parfois bon d’avoir un peu de pression des autres pays », estime-t-il.
« Quand on est copié, c’est qu’on est dans le bon. Mais il faut rester vigilants », prévient de son côté Hugues Dubuisson, patron de la brasserie du même nom. « Beaucoup de personnes en Belgique s’interrogent sur le Belgian Style. Et on craint pour la bière belge. Mais encore faut-il savoir ce qu’est la bière belge et comment la définir. Elle mérite qu’il y ait des règles au point de vue de sa production et de sa commercialisation. On ne peut pas constamment se moquer du consommateur en lui révélant que plusieurs bières dites d’abbaye sont en fait brassées en un seul et même endroit », martèle M. Dubuisson.

Même à Hong Kong…

Eh oui, même cette région administrative de la Chine a son propre concours. Et les Belges triomphent également dans ces Hong Kong International Beer Awards. Trois bières belges, une fruitée, une blanche et une blonde forte, y ont été primées en 2009 parmi treize catégories différentes. Ces Awards récompensent les meilleures bières disponibles à Hong Kong. La Framboise, de Lindemans, a remporté la catégorie des bières fruitées. La blanche Hoegaarden (AB InBev) a, pour sa part, été désignée meilleure « bière spéciale légère » (Belgium Style Standard Strength Speciality Beer – taux d’alcool inférieur à 6 pc). Enfin, la Delirium Tremens, de la brasserie Huyghe, a remporté la catégorie bière forte (Belgium Style Strong Ale). Avec son score de 86,5 points, la bière aux éléphants roses signe en outre le deuxième meilleur résultat du concours, toutes catégories confondues.

Pas de concours en Belgique?

Allemagne, Angleterre, Australie, Etats-Unis… Autant de pays possédant une culture brassicole et qui organisent sur leur territoire un ou plusieurs concours d’envergure. Mais que fait la Belgique? Il y a certes le concours Monde Selection de l’Institut International des Sélections de la Qualité à Bruxelles mais celui-ci n’est pas exclusivement consacré à la bière. Alors à quand un concours entièrement dédié à la boisson nationale ? « C’est une option pour nous mais je crois par ailleurs que nous sommes passés à autre chose dans notre pays », explique Ann Vanlerberghe, responsable de la communication des Brasseurs belges. « Nous développons plus les concepts de bière et gastronomie et bière et santé », poursuit-elle. Organiser un concours dans le pays de la diversité brassicole ne semble donc pas figurer parmi les priorités de la Fédération.