mercredi 29 juin 2011

Mûre ?

Apple : Savoir déroger à ses propres règles

Depuis mes débuts en investissement, j’ai toujours tenté d‘éviter les titres technologiques, alléguant entre autre que leur évaluation la plupart du temps supérieure ne valait pas la chandelle étant donné la rapidité avec laquelle le modèle d’affaires de ces sociétés évolue. Cette semaine, en plus d’acheter Industries Lassonde en début de semaine à pour la déjà très modique somme de 61$, j’ai ramassé quelques actions de Apple durant les journées suivantes. Évidemment, si je faisais en sorte de suivre machinalement les règles que je me suis érigé avec le temps, jamais je n’aurais fais l’achat d’un titre aussi ‘‘spéculatif’‘.

Le large fossé économique d’Apple

On vante souvent les vertus technologiques d’Apple mais on oublie la plupart du temps que c’est la force de son équipe marketing qui porte la dominance de cette société à des niveaux qui défient les lois de la gravité. Un simple coup d’oeil à la boutique Apple au centre-ville de Montréal nous montre à quel point il y a une histoire d’amour qui perdure entre la société et ses clients. Les gens adorent la pomme sur leurs appareils, ils adorent le style épuré des produits Mac et leurs magasins sont tout aussi attrayants que le sont leurs produits.

Cela me rappelle beaucoup la mode des espadrilles Nike lorsque j‘étais petit. À mon adolescence, tout le monde voulait des les souliers avec les crochets. Ils étaient certes plus chers que tous les autres modèles mais c‘était le prix à payer pour faire ‘‘partie du groupe’‘ sélectif des jeunes cools et branchés. La société en général n’a pas vraiment changé depuis.

Aujourd’hui on a le iPhone et les autres téléphones intelligents. Je me surprends même parfois à demander à ceux qui possèdent un Blackberry pourquoi ils n’ont pas un Iphone et la réponse est souvent quelque chose comme: ‘‘J’attends que mon contrat se termine et je pense ensuite à m’acheter un Iphone’‘.

Une influence ahurissante

Au fil des semaines et des mois, je me rends compte de plus en plus que Apple se fait omniprésente dans nos vies. À mesure que le temps file, il sera difficile pour les clients d’Apple de se passer de leurs produits. On s’habitue à télécharger nos podcasts en ligne sur iTunes, pour ensuite les transférer sur notre Ipod ou Iphone. On joue à des jeux sur son Iphone dans l’autobus ou bien on s’amuse au restaurant autour d’une table avec la toute dernière application et un groupe d’amis qui eux aussi ont leur iPhone. On regarde la télé quand un annonceur nous laisse savoir qu’on peut télécharger la dernière application de la chaîne de télé sur son produit Apple pour se tenir informé de la grille horaire…

Apple est le joueur qui offre le plus d’applications et les synergies que son modèle nous offre rend l’environnement de plus en plus difficile à toute personne qui ne possède pas ses produits. Même les hommes d’affaires, de plus en plus, font la transition vers Apple. À l‘ère moderne ou le travail et le divertissement s’unissent, ces travailleurs à cravate ne veulent pas trimbaler 2 produits différents avec eux. Ils veulent un seul produit qui répondra autant à leurs besoins de divertissement qu‘à leur carrière professionnelle. Encore une fois ici, Apple est le choix vers lequel ces entrepreneurs se dirigent.

Avec la récente annonce sur le iCloud, je pense que cette tendance s’intensifiera. On ne voudra encore moins changer pour les produits des concurrents car le Iphone qu’on possède déjà communiquera directement avec les autres produits Apple de la maison. On téléchargera une chanson dans les nuages et on l‘écoutera sur l’appareil Apple qu’on veut, à l’endroit qu’on veut et au moment qu’on veut.

Enfin, c’est sans compter qu‘à chaque fois que Steve Jobs et sa bande procède à une annonce d’envergure, tous les médias reprennent la nouvelle et tout le monde est rapidement mis au courant. L’influence de ce géant technologique m’apparaît de plus en plus importante et je ne pouvais passer devant la baisse assez récente de son évaluation sans rien faire.

Une évaluation de plus en plus attrayante

Pour la première fois depuis des lunes, le cours boursier de Apple m’apparaît comme étant légèrement inférieur à sa valeur intrinsèque, ce qui fait qu’en bout de ligne, si les prochains produits mis en marché par Apple s’avèrent tout autant des succès que ses derniers, le titre pourrait continuer à décupler.

Ils sont plusieurs à croire que l’entreprise annoncera des bénéfices par action de 25,00$ lors de la fin d’année fiscale 2011. Au niveau actuel, on parle d’un ratio cours-bénéfices de moins de 13. Pour une entreprise possédant une nette domination comme Apple, cela me semble faiblement évalué même si l’arrivée du nouveau système Android pour les smartphones risque de diminuer le chiffre de ventes de la société.

Les cash flows et les profits de l’entreprise ont respectivement connu une croissance annuelle moyenne de 64% et 70% lors des 5 dernières années. Il serait assurément téméraire d’escompter une aussi bonne croissance lors des 3 prochaines années. Si nous nous montrons conservateurs et prévoyons une croissance de 25% des profits des 4 derniers trimestres totalisant 21$ pour les 3 prochains exercices, nous arrivons à des profits de près de 41$. À un ratio cours-bénéfice de 15 (ce qui m’apparaît respectable), cela nous mènerait à un cours de 615$ soit un rendement annualisé de 24%.

Maintenant, admettons que les choses tournent mal et que l’entreprise se voit décerner un ratio-cours bénéfices de 12 dans 3 ans, nous arrivons tout de même à un cours de 492$ ce qui équivaut à un rendement annuel de 15% par an.

Le trésor de guerre

Dans les dernières semaines, voire même les derniers mois, je vous ai fais remarquer à quel point le secteur technologique évolue rapidement et que les leaders d’aujourd’hui ont beaucoup plus de difficulté à demeurer au sommet que dans les autres secteurs. À cela, je dois préciser que je n’ai pas changé mon fusil d‘épaule, cependant, je dois reconnaître que le niveau extrêmement élevé d’encaisse détenue par Apple agît comme un bouclier contre la compétition.

Peu importe ce qu’un compétiteur réussit à faire, lorsqu’une société possède 29 milliards de dollars US dans ses coffres en encaisse et équivalent d’encaisse, force est d’admettre qu’elle allonge considérablement sa mainmise sur les futures innovations technologiques mises en marché par l’ensemble du secteur. En ce sens, je crois qu’Apple peut représenter un excellent placement pour les 2 à 3 prochaines années.

Évidemment, il me faudra réévaluer le titre sur une base annuelle afin de m’assurer que l’entreprise conserve ses avantages compétitifs mais surtout que son évaluation demeure à des niveaux relativement acceptables. C’est le genre de titre où les investisseurs peuvent s’emballer rapidement si l’entreprise venait à mettre en marché le prochain gadget qui fera fureur et généralement, la suite procure immanquablement une évaluation exagérée du titre.

De designer industriel à analyste financier

Certains de mes lecteurs assidus avec qui j’ai le plaisir de communiquer régulièrement le savent déjà, pour les autres, je profite de ce billet pour vous annoncer qu‘à partir de septembre prochain, je n’exercerai plus la profession de designer industriel mais plutôt celle d’analyste financier pour Medici Gestion de Portefeuilles Stratégique.

C’est le début d’un grand rêve pour moi… être payé pour analyser différentes possibilités d’investissement et contribuer à améliorer le capital d’une multitude de clients retraités ou actifs… mais surtout pour apprendre de manière tout à fait gratuite un domaine qui me passionne énormément !

J’espère pouvoir continuer à vous présenter régulièrement des billets étoffés et qui sait, avec un contenu renouvelé vu l’acquisition accélérée de nouvelles connaissances sur une multitude de titres boursiers.

Pierre-Olivier Langevin
Journal financier d’un Y

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