samedi 9 avril 2011

Google data center @ St-Ghislain

Google ouvre un datacenter non climatisé en Belgique

INFRASTRUCTURE SERVEUR


Edition du 21/07/2009 - par Vivien Derest / IDG News Service

Google a récemment ouvert à Saint-Ghislain en Belgique un centre informatique refroidi uniquement à l'air libre. Une solution qui réduit les coûts en énergie mais qui fait néanmoins quelques sceptiques.

Le refroidissement est l'un des problèmes majeurs pour les administrateurs de centres informatiques, les équipements nécessaires ayant un impact à la fois sur les coûts d'exploitation et sur l'efficacité énergétique. De nombreux opérateurs de data centers cherchent donc maintenant à refroidir à l'aide de l'air ambiant.

Yahoo par exemple a récemment dévoilé un nouveau centre informatique près des chutes du Niagara qui s'inspire des poulaillers : il utilise des persiennes en guise de murs pour permettre au vent de circuler dans la zone abritant les équipements informatiques. Habituellement ce genre de site est équipé de refroidisseurs de secours pour les jours les plus chauds. Mais le centre informatique de Yahoo comme celui de Google en sont dépourvus, n'utilisant que l'air libre.

La météo prévoit des températures élevées seulement 7 jours par an

Selon le site spécialisé 'Data Center Knowledge', Google espère utiliser les conditions météo locales de Saint-Ghislain (Belgique) comme un facteur déterminant de sa stratégie de gestion du centre informatique.

Les opérations sur le site de Saint-Ghislain ont débuté fin 2008, et le climat de la région devrait permettre un refroidissement à l'air libre durant quasiment toute l'année. Les ingénieurs de Google estiment que la température extérieure dépassera le seuil acceptable pendant en moyenne seulement 7 jours par an.

Les centres désactivés en cas de températures trop importantes

On estime que Google utilise ses centres informatiques autour de 26 °C, alors que les températures dans cette région varient de 18,8 °C à 21,6 °C en moyenne en été. Quand il fera trop chaud, Google désactivera les équipements du centre, transférant la charge de travail à d'autres centres informatiques.

Quelques experts se demandent si cette capacité à transférer les charges de travail d'un centre informatique vers un autre ne résultera pas en une stratégie de gestion énergétique calquée sur le mouvement de la lune, où les opérateurs de datacenters transféreraient les charges de travail d'un centre à l'autre au fur et à mesure de la journée, pour ne faire travailler les data centers que la nuit.

D'autres évoquent les risques liés à l'absence de contrôle de l'air ambiant : des particules liées à un incendie pourraient endommager les disques durs. De même, l'humidité pourrait nuire aux équipements. E-shelter, qui a conçu le data center inspiré du poulailler pour Yahoo, salue ce genre d'initiative mais estime pour sa part que les entreprises utilisatrices ne sont pas encore prêtes à prendre ce genre de risque.


Les data centers (traduisez: centres de données) de Google font l’objet d’une étonnante fascination. Dans un marché où la moindre milliseconde utilisée au transfert ou au traitement de données peut faire la différence en terme de coût de production et de satisfaction client, Google à bien compris que tout commence dans ses data centers. A ce titre Google est un des leaders, et des milliers de technophiles fantasment à l’idée d’en savoir plus sur ces gigantesques installations. Pourtant, le secret reste quasiment total.

C’est dans ce contexte que l’annonce, fin 2007, de la fabrication d’un des premiers data centers non climatisés en Belgique à été chaleureusement reçue par nos politiciens. Pour un montant total de 250 à 300 millions d’euros d’investissement: édification des bâtiments, infrastructure et coût des serveurs eux-mêmes. La construction de ce centre aura déjà créé plus de 120 emplois permanents (ils cherchent encore plus de 10 employés).
Google possède 95% de parts de marché sur notre territoire pour son moteur de recherche (un des plus grands % au monde). Mais ce sont d’autres avantages qui ont séduit la firme de Mountain View: de l’eau à profusion pour le refroidissement (ici le canal Nimy-Blaton), de la fibre optique de qualité, de l’électricité à prix abordable, une localisation centrale en Europe et des températures favorables (comprenez basses). A cela, rajoutez une politique locale clémente ayant payé 5 millions d’euros de la facture totale à titre d’incitation fiscale, soit 1/1600ème des 8 milliards de dollars de bénéfices nets que le géant californien engendrera en 2010, ils en avaient besoin ! D’autant que Google est bien connu pour sa politique d’évasion fiscale (totalement légale, union économique européenne oblige), puisque la compagnie n’a pas l’habitude de payer plus de 2% de ses impôts dans les pays où elle est installée, préférant, comme tout les leaders Internet, déclarer son activité européenne à son siège de Dublin en Irlande, dont la fiscalité est plus douce.

Ce fut ce samedi 2 octobre que Google inaugurait en grande pompe son centre de données, maintenant opérationnel, après presque 1an et demi de travaux (débutés fin 2008). C’est ainsi que familles et enfants des employés étaient invités à présenter ce complexe aux journalistes, habitants, politiques et à quelques enthousiastes tirés au hasard (dont je faisait partie, merci à Christophe) lors de ce Google Community Day.
L’organisation était à la mesure du géant de la recherche puisque 4 bus de la TEC ont été affrétés depuis les gares de St Ghislain et de Mons afin de «minimiser l’impact écologique lié à nos déplacements», je suis néanmoins sceptique sur le bilan puisqu’une trentaine de personnes seulement ont emprunté ces navettes.
Un grand chapiteau nous attendait pour un verre d’accueil, et dès 12h30 Elio Di Rupo et Rudy Demotte n’ont pas hésité à vanter la «Digital Innovation Valley» et la Webmission dans leur discours, ne me regardez pas comme ca, c’est eux qui le disent.

Dès 13h le lunch (pour plusieurs centaines de personnes) est ouvert. Les enfants ne sont pas en reste puisque de nombreuses animations leurs sont proposées: château gonflable, grimage, djembé, magie… Avec Google, même une horrible flaque devient sympathique, voyez plutôt les petits canards en plastique qui y barbotent

Mais qu’en est il de l‘installation de St Ghislain (Rue de Ghlin 100, Baudour 7331) elle même ?
Et bien disons qu’a 500mètres du complexe il est difficile d’en savoir plus. Ces installations sont très sensibles et il est bien compréhensible que Google les protège. Néanmoins, le peu de communication est toujours extrêmement décevant dans le cas d’un « Community Day ». Concernant le discours officiel, il nous permet de savoir que le data center n’est pas à refroidissement passif comme annoncé fin 2007, mais qu’effectivement aucune machinerie de climatisation n’est présente.

I think some may be dissapointed today because we won’t be showing the datacenter floor. No special sauce for you. #google #ghlinSat Oct 02 09:55:20 via Twitter for Android

Pour refroidir leurs installations, Google pompe l’eau du canal Nimy-Blaton, l’épure en partie pour se débarrasser des particules gênantes ( les graisses sont envoyées dans un centre de traitement, et les particules lourdes sont récupérées par les cimenteries). Comment cette eau refroidit-elle les processeurs?? Nous ne le saurons pas (contact direct avec le CPU ? Échangeur air-eau ? pompe à chaleur à eau ?). Ce qui est certain c’est que l’eau ressort du centre de 10°C à 20°C plus chaude et que des tours de refroidissement la remettent à sa température initiale, avant d’être renvoyée dans le canal. Mais alors pourquoi ne pas travailler en circuit fermé si l’eau est vraiment refroidie ? Quel intérêt d’en repomper de la nouvelle, de la refiltrer,… ?
Nous apprendrons encore que les ingénieurs de Google estiment que la température extérieure ne dépassera pas le seuil acceptable plus de 7 jours par an. Au dessus de 26°C , une partie des équipements seront ralentis et la charge sera transférée à d’autres centres informatiques.

Rappelons également que Google a atteint sa « neutralité carbone » depuis plusieurs années (des organismes agréés se chargent de compenser les émissions de C02 de Google ).
La puissance de calcul de Google est le fruit de plus de 2 millions de machines, pas des mainframes à l’architecture propriétaire, mais plutôt des clusters (grappes) d’ordinateurs meilleur marché, comme ceux que nous pourrions utiliser vous et moi (fabriquant lui même ses serveurs, Goolge est considéré par beaucoup comme le plus gros producteur mondial de serveurs, alors qu’il n’en vend pas un seul).
Sans nous confirmer quoi que ce soit, un des techniciens a semblé affirmer que le contenu des vidéo ci-dessous était effectivement représentatif de ce qui se faisait chez Google il y a quelques années, sans pour autant affirmer ou infirmer que cela était toujours le cas.

Ici, près Mons, le site présente clairement la place pour un 2eme centre, si nécessaire. Comme beaucoup de data center, le bâtiment hébergeant les serveurs eux-mêmes, un espace administratif, des dortoirs (puisqu’il faut une maintenance 24/24 7/7), des tours de refroidissement, des cabines à haute tension et une station d’épuration d’eau.
Les installations de Baudour sud font partie de l’un des 12 data center officiels de la firme, mais environ 38 sont « connus ».

A titre anecdotique, sachez que Google a déposé l’an dernier un brevet de data center flottant qui serait posé sur des bateaux porte-containers et dont l’électricité serait générée par la force des vagues (énergie marémotrice) cette technique permettrait également de profiter directement de l’eau de mer pour son refroidissement (certain évoquent également l’avantage de l’exonération d’impôt pour ses structures offshore).

google-floating-data-center-09

Pour plus d’informations sur l’architecture des serveurs et des données de Google, je vous invite à consulter les pages Wikipédia (EN) suivantes:http://en.wikipedia.org/wiki/Google_Web_Server, http://en.wikipedia.org/wiki/Google_platform,http://en.wikipedia.org/wiki/Google_File_System, http://en.wikipedia.org/wiki/BigTable ou encore http://en.wikipedia.org/wiki/MapReduce

Terminons par cette photo, prise à St Ghislain, fort représentative de ce que Google entend par « politique de communication » ;-)

Streng bewaakte datacenter Google

UPDATE: Les gars de chez zorgloob.com, n’ont pas hésité à s’imposer et ont pu en voir plus que nous.


[Mes centres d'intérêt (Datacenter Google - Saint-Ghislain)]
[05-10-2010] Compte-rendu relatif à l'inauguration du datacenter Google de Saint-Ghislain en marge des JDE 2010

Après la présentation plus générale proposée hier, passons maintenant à un compte-rendu plus complet de l'inauguration du centre de données Google de Ghlin-Baudour-Saint-Ghislain.



Les présentations proposées aux publics permettaient de découvrir les produits Google tels que Google Mail et Google Maps. Une des présentations était cependant dédiée au centre de données de Saint-Ghislain. La politique énergétique de Googlepour ses datacenters y était en particulier expliquée, illustrée par une vidéo montrant la station d'épuration que nous avions déjà diffusée voici quelques mois [1]. La purification de l'eau représenterait environ 3% de la consommation d'énergie du centre. Difficile par contre d'avoir des informations sur certains points précis. Les tours à base carrée qui nous intriguent depuis maintenant 2 ans n'ont ainsi pas encore livré leurs secrets (il s'agirait d'équipements électriques, sans plus de précision).

L'accueil du public a été assurée par Freddy Bonhomme, un des deux responsables du centre de données (depuis juillet 2009, si l'on s'en tient au profil LinkedIn). Ce Belge originaire de Liège a réalisé une partie de sa carrière professionnelle comme responsable IT dans l'industrie pharmaceutique en Angleterre avant de rejoindre Google (et, ce, selon ses dires, après une dizaine d'interviews). Rappelons qu'en février 2009, la Dernière Heure avait évoqué le nom de Dennis Fisher comme ''futur directeur du site'' [2] (le nom de Dennis Fisher renvoit notamment vers une entreprise anglaise du même nom, active notamment dans les salles informatiques et les centres de données [3]). Entre autres informations, Freddy Bonhomme a rappelé que plus de 80 entreprises avaient participé à l'édification du centre de données, dont 90% d'entreprises belges (nous avions montré voici deux ans déjà que les retombées pour les entreprises de la région étaient importantes [5]). Il a également évoqué le chiffres de 120 employés, pour plus de 75 wallons (''soit directement soit indirectement''). Il a également tenu à souligner l'efficacité du site hennuyer, alors que les centres de Google sont déjà à la moitié des normes sectorielles en matière de consommation énergétique.

La suite a été marquée par les interventions des politiques (élus locaux, provinciaux et régionaux). Rudy Demotte, Ministre-Président de la Région wallonne a ainsi produit un discours particulièrement motivant, mettant en avant l'attractivité de la Wallonie (en particulier comparé à la Flandre), compte tenu des infrastructures disponibles mais aussi ''de l'esprit de travail et d'audace des jeunes wallons''. Après une vidéo enregistrée par le Ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, soulignant l'effet de crédibilisation provoqué par l'installation de Google en Wallonie, Elio Di Rupo, Bourgmestre de Mons, a pris la parole pour, à nouveau, louer la visibilité apportée à la Wallonie par Google et son effet stimulant sur les projets de Digital Innovation Valley [4] et Mons 2015.

Sources :

[1] http://www.robertviseur.be/news-20090408 (...)
[2] http://www.dhnet.be/regions/mons-centre/ (...)
[3] http://www.dennisfisher.com/html/profile (...)
[4] http://datanews.rnews.be/fr/ict/elio-di- (...)
[5] http://www.robertviseur.be/news-20081028 (...)

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