jeudi 25 août 2011

Des briques ...

08:12 - 19 juillet 2011 par WDB

Envolée des tarifs hypothécaires en vue ?


Avec la crise des dettes souveraines, les taux d'intérêt ont tendance à grimper. Le spread actuel des taux belges est aujourd'hui celui de l'Italie... il y a un mois. Les taux à 10 ans approchent les 4,5%. Faut-il s'attendre à une envolée des tarifs hypothécaires?

(mon argent) - Il y a une semaine, la BCE a relevé son principal taux d’intérêt à 1,5%. Juste au moment où la crise de la dette atteignait l’Italie et qu’en Belgique se manifestaient les signes avant-coureurs d’un risque accru pour le financement public via l’emprunt à long terme. Pour l’instant, ces turbulences sur les taux se répercutent peu sur les prêts hypothécaires et le crédit aux entreprises.

Lorsque la BCE ajuste ses taux, cela n’en a pas moins des conséquences sur ce que le consommateur paiera pour obtenir un crédit. En effet, le taux à court terme (appelé également taux interbancaire ou Euribor) auquel les banques se refinancent part généralement à la hausse dans l’attente de l’annonce de Claude Trichet. "Les banques anticipent généralement les relèvements du taux d’intérêt", indique Dirk De Cort, chef économiste à l’Union professionnelle du crédit (UPC).

Un coût plus élevé du refinancement se répercute inévitablement sur le marché du crédit. Les taux d’intérêt des dépôts à terme augmentent, mais aussi ceux des formules hypothécaires à taux variable et du crédit ordinaire à la consommation. "C’est l’effet escompté par la BCE: en rechérissant le crédit, elle veut modérer l’inflation – actuellement de 2,7% en moyenne dans la zone euro. Jusqu’à nouvel ordre, c’est d’ailleurs sa seule tâche clairement définie", ajoute Dirk De Cort.

Plus-bas historique

Après un plus-bas historique en novembre de l’année dernière, l’intérêt à long terme regagne lui aussi du terrain. Ce taux à long terme est celui des "obligations linéaires" (OLO), c’est-à-dire les emprunts publics à long terme. Les émissions OLO sont souscrites par tous les investisseurs institutionnels comme les banques, les assureurs et les fonds de pension. Garantes d’une grande négociabilité, elles contribuent à la liquidité.

Le taux de ces obligations linéaires a augmenté lui aussi, moins à cause de la crise de la dette qu’en raison de la croissance dont bénéficie la Belgique dans le sillage de l’Allemagne. "Il y a plus de demandes de crédits, que ce soit de la part des particuliers ou des entreprises ; il est dès lors logique que les taux d’intérêt deviennent plus élevés", affirme Dirk De Cort. Actuellement, l'OLO à 10 ans avoisine les 4,3%.

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Les obligations linéaires sont également la référence pour la fixation des taux du crédit hypothécaire. Dirk De Cort: "On observe là une effet de suite très progressif". Selon les données de la Banque Nationale, les OLO à 10 ans ont augmenté de 1,35 % depuis novembre de l’année passée, alors que les taux fixes se sont accrus de 0,3 % à peine pendant la même période. Et alors qu’une formule à taux révisable tous les cinq ans coûtait 3,82 % en novembre, il faut désormais tenir compte d’un taux de 4,2%. Quant au classique "taux fixe 20 ans", il s'inscrit dans une fourchette de à 4,75 à 5,25 % en moyenne.

"Les banques ne répercutent que partiellement les hausses de taux parce qu’elles trouvent des moyens de financement dans le taux sur les bons de caisse ou la rémunération des dépôts à terme".

Grand écart

Le maintien de cette hausse progressive – entendez naturelle – est tout entier déterminé par l’évolution de la crise de la dette. "La BCE est contrainte au grand écart: d’une part, elle doit garder l’inflation sous contrôle; de l’autre, elle doit veiller à protéger les pays qui connaissent des problèmes de dette en leur accordant des financements d’urgence et à garder accessibles les taux favorables qui les accompagnent. Si les taux d’intérêt croissaient trop rapidement, la BCE provoquerait un 'lâchage' des pays comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal".

Selon Dirk De Cort, la Belgique ne peut qu’espérer ne pas être entraînée dans la mêlée. "Aussitôt que les pouvoirs publics seront en difficulté, le coût du financement des banques s’élèvera et les ménages comme les entreprises le ressentiront. Et là, ce ne sera pas un effet progressif, mais la douche froide".

Conserver un taux bas

L’UPC fait remarquer que le taux d’intérêt historiquement bas s’est traduit par une très grande popularité des taux fixes. "Le consommateur sera bien inspiré de conserver ce taux bas le plus longtemps possible", précise Ivo Van Bulck, président de l’UPC. "Il n’est donc pas étonnant que près des trois quarts des crédits hypothécaires conclus aujourd’hui le sont à taux fixe".

Dirk De Cort estime que le mouvement de hausse qui vient de s’enclencher se poursuivra dans les mois à venir. "Si l’économie continue à bien se porter et que la pression de l’énergie et du pétrole sur les prix se maintient à son niveau actuel, je prévois un maintien de la hausse des taux au rythme progressif actuel".

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