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 24/01/2013 17:30






17:05 - 23 janvier 2013  

La banque BMPS déstabilisée par un scandale financier

Le vaste scan­dale de pro­duits dé­ri­vés qui frappe Banca Monte dei Pa­schi di Siena (BMPS) ébranle le monde de la fi­nance ita­lienne et jette une ombre sur l'opé­ra­tion de sau­ve­tage que mène ac­tuel­le­ment le gou­ver­ne­ment de Mario Monti pour re­mettre à flot la plus vieille banque du monde, née en 1472.

La nou­velle, ré­vé­lée mardi par le jour­nal "Il fatto Quo­ti­dia­no", est par­ti­cu­liè­re­ment mal tom­bée pour la banque tos­cane, qui s'ap­prête à re­ce­voir sous forme d'obli­ga­tions un prêt de 3,9 mil­liards d'euros de la part de l'Etat. Une as­sem­blée gé­né­rale d'ac­tion­naires, pré­vue ven­dre­di à Sienne pour mettre sur pied l'opé­ra­tion, s'an­nonce hou­leuse.
BMPS a dû confir­mer mardi que l'opé­ra­tion sur pro­duits dé­ri­vés dite "Alexan­dria", menée en 2009 avec l'aide de la banque ja­po­naise No­mu­ra, était bel et bien un ca­davre dans son pla­card, sus­cep­tible de peser lour­de­ment sur ses ré­sul­tats de 2012. Son titre en Bourse a réagi en consé­quence, dé­grin­go­lant de 5,68% mardi et de plus de 8% vers 17h00.
L'ana­lyse de la tran­sac­tion in­cri­mi­née -et d'autres- est en cours, a in­di­qué la banque, sans don­ner de chiffres pour l'ins­tant. Le quo­ti­dien éco­no­mique "Il Sole 24 Ore" avance pour sa part une perte "lar­ge­ment su­pé­rieure à 2 mil­liards d'euros" pour 2012, dont au moins 220 mil­lions à mettre au compte d'"Alexan­dria". La se­maine der­nière, l'agence Bloom­berg avait af­fir­mé qu'une autre tran­sac­tion sur pro­duits dé­ri­vés avec la Deutsche Bank en 2008, bap­ti­sée "San­to­ri­ni", lui avait per­mis de dis­si­mu­ler 367 mil­lions d'euros de pertes fi­nan­cières.
Le scan­dale, qui semble loin d'être ter­mi­né, a déjà fait une pre­mière vic­time, Giu­seppe Mus­sa­ri, qui fut suc­ces­si­ve­ment pré­sident de la Fon­da­tion Monte dei Pa­schi di Siena, prin­ci­pal ac­tion­naire de BMPS (34,94% du ca­pi­tal), puis de la banque elle-même entre 2006 et 2012.
Mis en cause di­rec­te­ment dans l'af­faire Alexan­dria mais se di­sant "convain­cu" d'avoir bien agi, il a an­non­cé mardi soir sa dé­mis­sion du poste de l'As­so­cia­tion ban­caire ita­lienne (ABI), qu'il oc­cu­pait de­puis 2010. C'est éga­le­ment sous son man­dat que BMPS avait ac­quis fin 2007 Banca An­ton­ve­ne­ta au­près de l'es­pa­gnol San­tan­der pour 9 mil­liards d'euros, tran­sac­tion au mon­tant jugé beau­coup trop élevé et qui fait l'objet d'une en­quête.
Le coup est dur aussi pour les ac­tuels di­ri­geants de la banque, son pré­sident Ales­san­dro Pro­fu­mo, an­cien pa­tron du géant Uni­Cre­dit, et son di­rec­teur gé­né­ral Fa­bri­zio Viola. Sans comp­ter que son écho est lar­ge­ment am­pli­fié par la cam­pagne élec­to­rale en cours en Ita­lie pour les lé­gis­la­tives des 24-25 fé­vrier.
Nom­més tous deux début 2012, ils ont en­tre­pris de ré­duire mas­si­ve­ment le nombre d'agences ban­caires et sur­tout de ren­flouer un groupe mis à ge­noux par sa forte ex­po­si­tion à la dette sou­ve­raine ita­lienne (plus de 20 mil­liards d'euros de titres) et sommé par l'au­to­ri­té ban­caire eu­ro­péenne (EBA) de ren­for­cer ses fonds propres.
D'où l'opé­ra­tion en cours, dite des "Monti bonds", qui pré­voit la pro­chaine émis­sion de jusqu'à 3,9 mil­liards d'euros d'obli­ga­tions des­ti­nées à l'Etat, dont 1,9 mil­liard de­vant rem­pla­cer une pre­mière aide ob­te­nue en 2009.
L'as­sem­blée gé­né­rale de ven­dre­di vise à va­li­der une aug­men­ta­tion de ca­pi­tal de 4,5 mil­liards des­ti­née à aider la banque à rem­bour­ser cet em­prunt. Si elle n'y par­ve­nait pas, l'Etat en­tre­rait à son ca­pi­tal, une hy­po­thèse tou­te­fois re­je­tée par M. Viola: "L'Etat ne veut pas prendre de par­ti­ci­pa­tion. Il a tout fait pour l'évi­ter", a-t-il dé­cla­ré au "Fi­nan­cial Times" avant les der­nières ré­vé­la­tions sur Alexan­dria.
La Fon­da­tion a pour sa part fait sa­voir à l'agence Ansa qu'elle en­vi­sa­geait des pour­suites à l'en­contre de l'an­cienne di­rec­tion de la banque. Les ad­ver­saires de Mario Monti aux élec­tions se sont im­mé­dia­te­ment sai­sis du scan­dale pour fus­ti­ger sa "phi­lo­so­phie (consis­tant) à dé­fendre les oli­garques contre le peuple". D'autres re­doutent tout haut que cette crise ban­caire n'en an­nonce d'autres, alors que l'Ita­lie se trouve tou­jours en pleine ré­ces­sion.

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