lundi 11 octobre 2010

les titres de "commissaire-priseur" et "expert" ne sont pas protégés

En Belgique, les titres de "commissaire-priseur" et "expert" ne sont pas protégés. Un mauvais achat relève-t-il donc simplement d’une pure malchance?

(mon argent) - La plupart des achats d’art se font encore lors de ventes aux enchères. Mais que se passe-t-il si l’objet que vous achetez ne correspond pas avec la description ou s’il apparaît qu’il s’agit d’une contrefaçon?

La maison de vente aux enchères n’est pas responsable

Lors d’une vente aux enchères, la maison de vente fait office de vendeur de l’objet, dans l’état dans lequel le vendeur le propose. Le catalogue ne comprend pas de description critique. La maison de vente aux enchères publie le texte du vendeur, dont elle n’est pas davantage responsable. Il faut dès lors que les faits soient flagrants pour trouver une oreille compréhensible. Mais le cas échéant, pourquoi avoir acheté l’objet? Celui-ci étant en effet visible lors de l’exposition, l’acheteur a en principe tout le loisir de l’examiner.

Aucun contact avec le vendeur

La législation belge ne donne pas non plus de véritable point d’appui pour protester contre des descriptions erronées et/ou des objets contrefaits. Le fait de compter sur la bonne réputation de certaines maisons de vente aux enchères ne vous avance généralement guère plus. Acheté, c’est acheté. Les ventes aux enchères chinoisent déjà quand vous leur demandez de transmettre vos messages au vendeur. Elles ne peuvent pas communiquer de données de contact.

Exemples à l’étranger

On trouve cependant des pays où l’acheteur est mieux protégé. En France, il existe des "commissaires-priseur". Une catégorie de fonctionnaires de l’État, à l’instar des notaires français, avec tout ce que cela implique comme examens. Le commissaire-priseur est responsable de ce qu’il vend. Les descriptions du catalogue doivent être précises et exactes. Il faut être vigilant, surtout lorsque des noms sont cités, par exemple. Si vous pouvez démontrer ensuite, avec l’aide d’experts, que l’objet acheté présente un problème, le commissaire-priseur doit trouver un arrangement avec vous et vous rembourser.

Protection supplémentaire

Les maisons de vente aux enchères belges ne brûlent pas d’envie d’adopter le système français nettement plus strict et le législateur a d’autres chats à fouetter. Toutefois, les maisons de ventes aux enchères peuvent offrir une meilleure protection de leur propre gré. Ainsi, la maison Bergé Pierre applique la norme française. Elle possède des établissements au Sablon à Bruxelles, des succursales à Liège et bientôt à Anvers. Bergé Bruxelles n’est cependant pas tout une filiale de Bergé Paris.

Constantin Chariot, directeur: "Nous voulons nous ériger en défenseurs de l’art belge. Et concurrencer de la sorte d’autres maisons de ventes aux enchères, à l’instar de De Vuyst." Bergé Belgique réalise un chiffre d’affaires de quelque 25 millions d’euros. C’est moins que les 50 millions d’euros de Christie’s et Sotheby’s, ce qui donne du même coup une idée du patrimoine artistique qui quitte chaque année notre pays. C’est plus, voire nettement plus, que les chiffres d’autres maisons de ventes aux enchères en Belgique.

Joost de Geest - 07:00 - 09/10/2010 Copyright © monargent.be

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