Bien entendu si les banques espagnoles font ainsi la chasse aux dépôts des clients, ce n’est pas pour le plaisir. La raison principale, c’est que les banques espagnoles ont du mal à se financer sur le marché interbancaire, çàd le marché où les banques se prêtent de l’argent entre elles. Et quant à faire appel aux marchés financiers, les banques espagnoles y renoncent bien souvent car les taux demandés sont trop élevés. Et donc la solution, c’est de se retourner vers les déposants, en les séduisant avec des taux qui comme je vous le disais approchent les 4% ! Evidemment, cette guerre des dépôts ne fait pas plaisir à la banque nationale d’Espagne qui sait que cette guéguerre diminue les marges des banques locales. Il semblerait que cette guerre coûte au secteur bancaire espagnol entre 5 et 7 milliards d’euros.

C’est pour éviter cette guerre dangereuse pour les marges des banques, que les autorités espagnoles ont décidé d’appliquer une surtaxe sur les dépôts qui sont jugés sur-rémunérés – en principe cela devait calmer les ardeurs des banques espagnoles-

Mais cela n’a pas marché. Malgré ce surcoût, les banques espagnoles continuent de proposer des dépôts avec des taux d’intérêt alléchants. La raison en est simple : même avec cette taxe imposée par les autorités sur les dépôts sur-rémunérateurs, cela reste encore intéressant pour les banques espagnoles de ne pas respecter le décret Salgado comme ils l’appellent que de faire appel aux marchés financiers où le financement est hors de prix.

Avec un marché immobilier qui a baissé de 30% dans certains cas, voire plus, et des livrets d’épargne qui sont mieux rémunérés qu’en Belgique, l’Espagne pourrait presque donner des envies d’expatriation !

Amid Faljaoui (Malaga et Nueva Andalucia)