vendredi 9 septembre 2011

Eye On The Market Sep 6, 2011


Posté le 8 septembre 2011 par Stéphane Wuille

La crise de la dette, version Lego

Certains économistes ne reculent devant aucun artifice pour tenter d’expliquer de façon simple et ludique des phénomènes parfois complexes et rébarbatifs. Pour notre plus grand bonheur...

Dans cette catégorie, Michael Cembalest, chief investement officer chez JP Morgan, mérite une mention spéciale et les félicitations du jury. Avec l’aide de Peter Cembalest, 9 ans, (son fils, j’imagine)  qu’il présente comme "un spécialiste de la conceptualisation de tels phénomènes", il nous résume la crise de la dette au moyen de figurines Lego.

Une douzaine de personnages sont mis en scène, dans un seul tableau,  pour apporter une réponse à la question suivante: qui est censé payer pour le sauvetage actuel et futur des Etats et des banques ? 

Les flèches rouges, qui relient entre eux certains personnages, indiquent ceux qui pourraient être susceptibles de refiler la patate chaude à d'autres. Sans surprise, c’est vous et moi, c’est-à-dire les contribuables des pays du noyau dur de la zone euro qui, en définitive, sont les plus sollicités pour prendre le coût de cette crise à leur charge. Pas vraiment une surprise, n'est-ce pas....

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Lego
(Source: JP Morgan)

Voici, pour chacune des figurines, quelques mots d’explications tirés du document de JP Morgan:
1. L’Espagne, l’Italie et le reste de la périphérie de la zone euro estiment que la BCE devrait acheter des obligations pour éviter la hausse des "spreads" et leur permettre la mise en œuvre des plans d’austérité.

2. La CDU, le CSU et le FDP, les trois partis allemands qui contrôlent le Bundestag, sont opposés à ce que l’Allemagne fasse plus que ce qu’elle a déjà promis.

3. La Finlande a exigé des garanties en contrepartie de son apport au Fonds européen de stabilité financière (FESF).

4. Si les sociaux démocrates et les verts arrivent au pouvoir en Allemagne, ce que suggèrent les sondages en cas d’élections anticipées, ils soutiendront une éventuelle mutualisation fiscale pour préserver la zone euro.

5. La Bundesbank (représentée par une sorte de Dark Vador moyenâgeux) est le protecteur ultime des intérêts monétaires et fiscaux de l’Allemagne.

6. Le FMI (figurine de cochon) a joué un rôle passif en prêtant de l’argent et en supervisant des plans d’austérité de la Grèce qui ont échoué lamentablement.

7. La BCE qui achète des obligations espagnoles et italiennes sur le marché secondaire, n’aime pas son rôle actuel d’agent fiscal et estime que c’est aux contribuables européens de supporter le coût de la crise.

8. Après avoir longtemps patienté pour rejoindre la zone euro, la Pologne préfère attendre aujourd’hui de voir qui va régler l’ardoise de la crise.

9. La France (figurines affublées des inévitables bérets basques) se repose sur la BCE pour gérer ce que le Fonds européen de stabilité financière ne peut pas faire.

10. Les contribuables des pays du noyau de la zone euro seront sollicités, soit via l’augmentation de la taille du Fonds de stabilité, soit via le lancement d’Euro-obligations.

11. La Commission européenne et l’Euro groupe (figurines des soldats de Star Wars) soutiennent la politique mise en oeuvre par la BCE.

12. Jusqu’à présent, les détenteurs d’obligations et les actionnaires ont été subsidiés par la BCE et les contribuables. Les derniers stress tests ont révélé que les banques avaient encore besoin de 2,5 milliards d’euros en capitaux.

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Stéphane Wuille 








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