jeudi 13 octobre 2011

Que vous soyez prince ou manant ....


Votre boss trahit-il votre entreprise sur Facebook ?

jeudi 13 octobre 2011 à 00h51
Une étonnante enquête menée par une société en Inde montre que, sans le savoir, le personnel des entreprises partage des informations capitales sur Internet… et pas forcément les employés au bas de l’échelle. Voici comment cela peut arriver.
© Reuters
Obtenir des informations capitales sur ses clients, ses partenaires et même prédire la faillite d’une société grâce à Facebook, LinkedIn et Twitter serait un « jeu d’enfant ». C’est en tout cas ce qu’assure Abhilash Sonwane, Senior Vice-President chez Cyberoam, société active dans la sécurité des réseaux. Sa société, en Inde, s’est, en effet, lancée dans une expérience particulièrement surprenante. Partant du postulat que les employés partageaient, sans le savoir, des informations sensibles sur leur entreprise grâce aux messages postés sur les réseaux sociaux, Abhilash Sonwane à mis en place une étude sur 20 sociétés mondiales ayant une présence en ligne. L’analyse a été menée par une équipe de trois personnes, sans matériel particulier : de l’observation uniquement.
 
D’abord, Cyberoam a reconstitué « l’ADN » de ces entreprises : recréé la structure, trouvé les centres de décisions, voir quelles en sont les motivations des travailleurs, etc. Comment ? « En partant de LinkedIn, nous avons pu reconstituer la liste des employés et leurs fonctions, détaille Abhilash Sonwane. L’avantage, c’est que LinkedIn permet aussi de connaître les anciens employés, qui peuvent aussi être des sources d’information précieuses. Et comme la plupart des utilisateurs de LinkedIn n’hésitent pas à ajouter à leur CV un lien vers leurs comptes Twitter et Facebook, nous avons ainsi facilement pu pénétrer dans leur sphère privée. » Il ne restait plus qu’à suivre l’ensemble des statuts et ajouts d’informations sur tous les comptes. Avec des découvertes étonnantes.
 
Au sujet d’une entreprise A, basée à Singapour et dont elle a suivi les tweets des employés, Cyberoam a découvert qu’elle ne payait pas ses employés à temps, qu’elle avait des problèmes de cash importants et que, démotivés, les employés cherchaient un nouveau job. Deux figures importantes de l’entreprises ont, d’ailleurs, quitté leur poste durant l’étude.
 
> Le cas de l’entreprise B est amusant et terrifiant à la fois. En apprenant que le directeur financier divorçait, Cyberoam a décidé d’inventer un personnage (une jolie jeune femme) qui allait entrer en contact avec ce directeur et… le surveiller. Résultat ? « Le sentiment de familiarité sur ces sites est rapidement atteint, analyse le responsable de l’étude. Ce qui a permis d’obtenir après un petit temps des infos financières confidentielles telles le montant de certains salaires. »
 
> De la société C américaine, il y avait peu de membres du management sur les réseaux sociaux. Et pour cause, c’était une entreprise publique avec un management très senior. Seul un Vice-President était actif sur Internet. Et pas avare en infos : avec deux mois d’avance, Cyberoam a appris que l’entreprise allait fermer toute une série de bureaux et tomber en faillite.
 
Cette étude révèle donc que dans la plupart des cas, les statuts des membres de l’entreprise dévoilent, sans le vouloir, des informations précieuses sur l’entreprise, sa stratégie et sa situation. Pour chaque société surveillée par Cyberoam, des membres du personnel ont, chaque fois, fait part de sentiments négatifs. Dans la majorité des cas (70 %), il est également possible de trouver des informations personnelles sur des membres de la direction (statut marital, famille, vacances, déplacements professionnels). Et même dans quelques cas (40 %), il était possible, grâce aux réseaux sociaux, d’obtenir des infos financières confidentielles. Saisissant !
 
Le plus étonnant, c’est que « la majorité des informations ne proviennent pas de l’employé lambda au bas de l’échelle, analyse Abhilash Sonwane. Mais bien souvent du CEO ou de ses Vice-Présidents (35 %). Ce n’est pas étonnant car ce sont eux qui détiennent l’information vraiment sensible. »
 
Christophe Charlot

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