samedi 19 février 2011

Danone & Nestlé



Danone a publié un bénéfice net annuel en hausse de 37.4% à 1.87 milliard d’euros sur une augmentation du chiffre d’affaires de 13.5% à 17.01 milliards d’euros. La croissance organique des ventes est ressortie à 6.9%. La marge opérationnelle courante a progressé de 3 points de base. Pour 2011, Danone vise une croissance de son chiffre d'affaires en données comparables de 6% à 8%, une progression de sa marge opérationnelle courante d’environ 0.20%, en données comparables. Cette progression proviendra de l'ensemble des activités du Groupe, mais plus particulièrement d'Unimilk et des synergies de son intégration. Elle se matérialisera donc sur le second semestre, tandis que la marge opérationnelle du premier semestre sera en léger recul par rapport à la même période de 2010. Danone table par ailleurs sur une croissance de son free cash flow cohérente avec l'objectif de 2 milliards d'euros pour 2012. Enfin, Danone envisage de procéder à des rachats d’actions au premier semestre 2011, dans la limite de 500 millions d’euros supplémentaires. Hier, le titre a bondi de 3.3% à 45.415 euros, dans des volumes 2.1 fois supérieurs à la moyenne des 20 derniers jours. Sur un an glissant, Danone prend 9.1%. Sur le plan technique, le titre est entre ses moyennes mobiles 20 & 50 jours.





Pourquoi la hausse des matières premières n'inquiète ni Danone ni Nestlé

Source : La Tribune.fr - 18/02/2011 | 20:08 - 754 mots

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Malgré les craintes sur les prix des matières premières, notamment, les géants européens de l'alimentaire prévoient une belle année 2011. Ils ont appris à piloter dans la crise et misent sur une clientèle toujours plus large, même dans les pays développés.

Des matières premières dont les prix s'envolent, des consommateurs toujours hésitants dans les pays développés : les géants européens de l'agroalimentaire auraient quelques raisons de s'inquiéter pour leur exercice 2011. Apparemment, il n'en est rien. Cette semaine, Franck Riboud et Paul Bulcke, les PDG de Danone et Nestlé, ont au contraire affiché une belle confiance pour cette année, étayée par des résultats 2010 en belle progression, tant sur les ventes que sur la rentabilité. Un optimisme fondé sur plusieurs éléments.

D'abord, les deux groupes ont largement démontré leur capacité à réagir à la langueur de la consommation dans les pays développés. Danone a franchement joué depuis deux ans sur la baisse des prix et la hausse des volumes. Objectif : réduire l'écart de prix entre ses produits et ceux à marques de distributeurs et regagner ainsi quelques points de parts de marché. Une stratégie qui se lit dans les résultats 2010 de sa division produits laitiers frais (les volumes y ont grimpé de 7,5 % en un an, et le chiffre d'affaires de 6,5 % seulement) et de ses eaux minérales (7,8 % de croissance en volume pour 5,3 % de hausse du chiffre d'affaires), deux activités fortement concurrentielles.

Beaucoup plus diversifié, avec plus de 10.000 produits en catalogue allant de la confiserie au café en passant par les laitages, l'eau ou les surgelés, Nestlé reste très discret sur les variations des volumes vendus. Mais le géant suisse reconnaît avoir accru de 13,2 % ses dépenses en marketing consommateur. Et il a continué de parier sur ses valeurs phares, comme Nespresso en croissance de plus de 20 % en 2010 et qui représente désormais plus de 3 milliards de francs suisses de chiffre d'affaires (sur un total de 104,6 milliards de francs).

Pour compenser ces efforts en direction du consommateur, dans un contexte de hausse des matières premières, les deux groupes ont amélioré leurs processus industriels et traqué les coûts inutiles. Danone affiche 500 millions d'euros d'économies en 2010. Et Nestlé assure avoir réduit de 20 points de base ses coûts de distribution (dans les eaux minérales et les glaces en particulier) et de 70 points de base ses dépenses administratives.

Au-delà de ces efforts ponctuels, Danone et Nestlé misent sur les changements d'habitudes alimentaires des consommateurs. Constatant par exemple qu'un Américain moyen ne consomme que 5 kg de produits laitiers par an, contre près de 30 pour un Français, Danone cherche à persuader les États-Unis du bienfait des yaourts. Et classe d'ailleurs ce pays dans la liste de ses... émergents. Nestlé, lui, se félicite des belles performances de Nescafé au Japon, un pays très consommateur de thé, mais où il a vendu 500.000 machines Nescafé Dolce Gusto.

Les deux groupes ont investi fortement aussi ces dernières années sur des segments qui restent porteurs, même quand la consommation flanche. C'est le cas en particulier de la nutrition infantile et médicale, très dynamique dans les pays développés comme dans les émergents. Danone est entré dans ce secteur en 2007 en rachetant Numico, juste après avoir cédé ses biscuits LU à l'américain Kraft. Il y a réalisé l'an dernier le quart de son chiffre d'affaires total, avec une marge opérationnelle proche de 20 % (contre 15 % pour l'ensemble du groupe). Nestlé, pour sa part, a réalisé 10 % de son chiffre d'affaires 2010 dans cette activité nutrition, avec, là encore, une jolie marge, de 18,1 % contre 13,4 % pour l'ensemble du groupe (hors Alcon).

Enfin, et surtout, Danone et Nestlé se rassurent grâce au fantastique potentiel de croissance des pays émergents. Pour conquérir ces millions de nouveaux consommateurs, ils adaptent produits, recettes et formats aux goûts et aux budgets des Chinois, des Indiens ou des Russes. Et multiplient les acquisitions ou les partenariats. Avec le rachat d'Unimilk l'été dernier, Danone réalise désormais le même chiffre d'affaires en France qu'en Russie. Et ce pays devrait devenir son premier marché en 2011, devant l'Hexagone ! Il lui faudra, certes, redresser les marges d'Unimilk, victimes de la sécheresse de l'été dernier. Mais Danonedétient désormais 40 % (en valeur) du marché russe des produits laitiers frais. Quant à l'Asie, elle lui a apporté 14 % de son chiffre d'affaires en 2010, avec une marge de plus de 18 % contre 15,7 % en Europe. Nestlé profite lui aussi du dynamisme de ces régions où ses ventes ont augmenté de 11,5 %, avec des hausses à deux chiffres en Afrique, en Chine ou en Inde. De quoi rester serein, même quand le café ou le lait s'envolent et que la consommation occidentale reste molle.

Odile Esposito - 18/02/2011, 20:08

LA FIABILITÉ DE NESTLÉ NE PARVIENT PAS À SÉDUIRE

       Renee Schultes,     DOW JONES NEWSWIRES    

Comme prévu, Nestlé (NESN.VX) a réalisé en 2010 une solide performance, mais qui n'a pas suffi à enthousiasmer les investisseurs. Le géant suisse de l'agroalimentaire, propriétaire de la marque de chocolat Kit-Kat et des produits culinaires Maggi, est parvenu en dépit de la morosité des marchés en Europe et aux Etats-Unis à afficher une croissance organique de 6,2% de son chiffre d'affaires, proche de sa moyenne sur 10 ans, et une progression de 7,4% de ses bénéfices. Pourtant, malgré un parcours presque sans faute, les investisseurs ne sont pas séduits, et l'action du groupe sous-performe cette année le secteur alimentaire européen et l'ensemble du marché.

Certes, le modèle de Nestlé devrait à nouveau faire ses preuves en 2011. La croissance du chiffre d'affaires, qui s'est accélérée au quatrième trimestre, conserve plus ou moins ce nouveau rythme. Les dirigeants du groupe se sont sentis en mesure de confirmer l'objectif à long terme d'une croissance organique de 5 à 6% du chiffre d'affaires, ce qu'ils n'avaient pas fait à la même période de l'an dernier. La hausse des prix des matières premières pourrait coûter entre 2,5 et 3 milliards de francs suisses à Nestlé, d'après les estimations. Mais ce montant devrait au moins pour moitié être absorbé par les économies de coûts visées par le groupe, et le reste devrait en grande partie être compensé par l'effet bénéfique sur les résultats de l'augmentation des volumes et de l'amélioration du mix, grâce au développement des produits à marge élevée. Le groupe ne devrait pas avoir de mal à relever ses prix si nécessaire, compte tenu de ses innovations et de ses catégories défensives de produits, comme les aliments pour animaux de compagnie.

Le bilan de Nestlé laisse en outre espérer une rémunération accrue des actionnaires. Son programme de rachats d'actions de 10,1 milliards de francs suisses a contribué à hauteur de 0,8 point de pourcentage à la croissance du bénéfice courant par action en 2010 et il prévoit de racheter encore pour 5 milliards de francs suisses de ses propres actions au premier semestre de cette année. Nestlé a également augmenté la part des bénéfices distribuée sous forme de dividendes, qui s'est élevée à 55,7% l'an dernier. Et comme il vise une dette nette comprise entre 15 et 18 milliards de francs suisses en 2012, contre 1,3 milliard en 2010, on peut s'attendre à de nouveaux rachats d'actions et à une augmentation des dividendes même s'il réalise des acquisitions de taille moyenne.

Avec un cours de Bourse s'élevant à 14 fois la prévision de bénéfice pour 2012, Nestlé semble justement valorisé compte tenu de la croissance de 7% des bénéfices à nouveau attendue cette année. Son rival Danone (BN.FR) pourrait cependant présenter un potentiel de hausse plus important. Danone est certes un pari plus risqué, à cause de l'intégration du groupe laitier russe Unimilk et de la baisse attendue de sa marge opérationnelle au premier semestre. Mais 60% des marchés du groupe français enregistrent une croissance à deux chiffres des ventes, y compris les Etats-Unis, et il vise entre 6% et 8% de croissance organique du chiffre d'affaires cette année.

Nestlé pourrait représenter pour les investisseurs une façon sûre de parier à la fois sur le rendement et sur la valorisation. Mais Danone, qui se négocie avec à peu près le même multiple, pourrait être plus alléchant pour les investisseurs à la recherche d'une valeur de croissance dans le secteur alimentaire.

-Renee Schultes, Dow Jones Newswires

(Version française Agnès Adourian)

  

(END) Dow Jones Newswires

February 18, 2011 11:01 ET (16:01 GMT)

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Source:Dow Jones News 18.02.2011 17:01

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